Le Caravansérail.

Un caravansérail est, au Proche et Moyen-Orient ainsi qu’au Maghreb et au Sahel, un bâtiment où les caravanes de marchands peuvent faire halte, se désaltérer et se restaurer. Le caravansérail accueille et abrite les marchands, les pèlerins, leurs effets, leurs marchandises et leurs montures le long des routes et dans les villes.


Le mot iranien est kârvânsarâ (persan : كاروانسرا, parfois anciennement francisé en kervansaraï), mais on emploie aussi khan (persan : خان translittéré xân, en turc han), fondouk (en arabe : فندق translittéré funduq) par exemple au Maghreb, ou encore zongo en haoussa au Sahel. Le substantif masculin caravansérail est emprunté au persan کاروانسرا / kârvânsarâ, composé de کاروان / kârvân (« caravane ») et de سرای / sarây (« palais, grande maison, cour »). Fondouk dérive du grec πανδοχείον pandokeion soit « auberge ».

On pourrait comparer le caravansérail à un relais de poste en Europe, à un ryokan au Japon, à un lǚguǎn en Chine ou à un tambo andin.

Un caravansérail est toujours fortifié, et comporte à la fois des écuries (ou des enclos) pour les montures et les bêtes de somme, des magasins pour les marchandises et des chambres pour les gens de passage. Il est fréquent que les magasins se trouvent au rez-de-chaussée et les chambres au premier étage. Lieu d’échange fréquenté par de nombreux étrangers et des voyageurs, le caravansérail dispose d’hommes de garde et de personnels civils pour assurer l’hygiène et la restauration des hommes et des animaux ; sauf exception luxueuse et coûteuse, il n’y a pas de literie mais des chambres et des salles, individuelles ou communes, pourvues de divans où les voyageurs disposent leurs propres effets.

L’Empire ottoman, qui s’étendait au SVIe siècle de l’Afrique du Nord aux portes de l’Iran et des frontières autrichiennes au Soudan et au Yémen, domine alors la partie septentrionale du monde islamique et tout le sud et l’est méditerranéen. Les autorités ottomanes mettent en valeur la voie impériale qui va de Belgrade à Istanbul par Sofia et Edirne et d’Istanbul à Alep, puis de là vers Damas, au Caire, Médine et La Mecque ou vers Bagdad et Bassorah. Les caravansérails les plus prestigieux se trouvent sur les étapes importantes de cette route. Les fonctionnaires impériaux et les pèlerins du hajj sont logés gratuitement si le bâtiment dépend d’un waqf (fondation pieuse) entretenue par de riches donateurs conformes au zakât (charité).

Avant d’être administrées par le gouvernement colonial français, l’Algérie et la Tunisie furent des provinces autonomes de l’Empire turc, et l’on y trouvait les mêmes caravansérails qu’ailleurs dans cet Empire musulman. Les caravansérails et les fondouks participent au développement commercial de la région et les autorités françaises les laissent continuer leur activité après la conquête.

Toutefois au milieu du XIXe siècle, même si la confusion dans les correspondances entre administrations françaises reste courante, la fonction du foundouk, lieu d’entreposage de marchandises, finit par se confondre avec celle du souk et à se distinguer de celle du caravansérail qui lui, sert de halte aux voyageurs, finissant par laisser place à l’hôtellerie de type européen.

Source : Wikipédia.

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