Ville de Courmayeur (Italie).

Courmayeur est une commune italienne alpine de la haute région Vallée d’Aoste.


Courmayeur est mentionné comme Curia majori à plusieurs reprises entre 1233 et 1381. Au XVIIe siècle, Magini et Sanson le dénomment Corte  Maggiore (1620) et Cormoyeu (1648) respectivement. Ensuite l’on rencontre Cormaior (Borgonio, 1680), Cormaior (Vissher, 1695), Cormaggior (L’Isle, 1707), Cormaior (Stagnoni, 1772), et Cormaieur (Martinel, 1799). Depuis 1860 est fixé l’orthographe actuelle d’après le célèbre ouvrage La Vallée d’Aoste d’Édouard Aubert, confirmé par l’abbé Henry (Histoire populaire de la Vallée d’Aoste, 1929) et par l’abbé Gorret (Guide de la Vallée d’Aoste, 1877).

Après l’Italianisation des toponymes de la Vallée d’Aoste mise en œuvre par les fascistes, depuis 1939, la ville s’appelle Cormaiore pendant la dernière période du fascisme, et le toponyme Courmayeur est rétabli en 1946, avec l’instauration de la république italienne.

La carte d’Ortelius (1579) et celle du Parergon (1590) citent Courmayeur comme Auri Fodinæ, c’est-à-dire « mines aurifères », en raison de l’exploitation de l’or à cette époque dans le val Ferret.

Jean-Dominique-Marie Mollo, médecin juré des États du duché d’Aoste, voyait dans le nom de Courmayeur, le latin Curia Mayor en se basant sur la latinisation médiévale Curia majori. Il l’expliquait par l’existence d’une Cour de justice établie à Courmayeur à cause du grand nombre de personnes arrivées pour se dédier à l’exploitation des mines et à la métallurgie qui s’y rattache. Le nom Courmayeur indiquerait aussi un lieu d’assises du temps des Romains où se tenaient les assemblées des notables.

L’abbé Henry (Histoire populaire de la Vallée d’Aoste, 1929), émet  l’hypothèse que Courmayeur puisse dériver également du latin Culmen majus « grande cime » pour un pays situé au pied d’une grande montagne, bien entendu, le Mont Blanc. Cependant, il ajoute à propos de la forme Curia majori que l’origine du terme ecclésiastique Curia est obscure : il suggère que Curia majori soit une mauvaise transcription médiévale de Curtis mayor, où curtis indiquait un ensemble de fermes.

L’ethnologue courmayeurin Jules Brocherel voit dans Curia majori une mauvaise latinisation de Cortem Majorem, indiquant une ferme, « une grande majeure », un fief se distinguant par son étendue et par son  importance par rapport aux limitrophes du Valdigne. En outre, dans son Essai de toponymie de la Suisse romande, Henri Jaccard cite une localité de la commune de Vollèges appelée Cormayeux, qui signifie « grande ferme ».

Ces hypothèses étymologiques appellent plusieurs remarques : la plus ancienne basée sur une interprétation littérale de la forme latine, n’a pas de fondement. En effet, curia, à savoir cūria, ne peut pas expliquer le premier élément Cour- de Courmayeur, car c’est phonétiquement impossible : le [u] long latin a forcément donné un [y] en gallo-roman (cf. pūra > pure). En outre, la précence d’un [i] devant le [a] de la seconde syllabe, a provoqué la diphtongaison de la voyelle de la syllabe précédente, ça aurait donné * cuire. De même corium a donné cuir, * sūdia > suie, etc. Quant à l’hypothèse Culmen majus, en réalité * Culmen majus puisque cette forme n’est pas attestée, elle n’est étayée par aucune comparaison toponymique et surtout, impossible phonétiquement. En revanche, les autres propositions convergent toutes, puisque le bas latin cōrtem est aussi donné sous la forme curtis par les linguistes avec le sens de « cour de ferme ».

Amilcar Bertolin, se fondant sur des études de George Montandon, affirme que la forme en patois valdôtain Corméyaou indique une racine pré-romaine * korm, nom fossile très répandu dans les Alpes. Il reprend en partie les travaux de Charles Rostaing qui identifie un élément oronymique pré-latin * corm, par exemple dans Courmes (Alpes-Maritimes, Corma 1176).

Le hameau Entrèves, au contraire, signifie « Entre les eaux », à savoir celles de la Doire de Vény et de la Doire de Ferret.

Les toponymes Ferret et Val Vény sont d’origine obscure, même si ces deux noms pourraient se référer à des noms propres (Vény < * Veniacum, * Vendiacum ?)

Un décret signé le 31 décembre 2013 par le président de la junte régionale prévoit l’organisation d’un référendum le 1er juin 2014 visant la  modification de l’article 1 du premier alinéa de la loi régionale du 9 décembre 1976, numéro 61 (Dénomination officielle des communes de la Vallée d’Aoste et protection de la toponymie locale) et le changement de la dénomination de la commune en « Courmayeur-Mont-Blanc ». Le quorum n’ayant pas été atteint, la dénomination demeure inchangée.

La renommée internationale de Courmayeur a été liée au début au tourisme thermal au XVIIe siècle, avec ses quatre sources d’eaux sulfureuses. Au milieu du XIXe siècle, les rois d’Italie y séjournaient régulièrement.

Ensuite, la renommée de Courmayeur s’étend au niveau international à l’époque de la naissance de l’alpinisme. En particulier lorsqu’aux années 1770 l’alpiniste et botaniste Horace-Bénédict de Saussure décide d’ouvrir une voie au mont Blanc, le guide Jean-Laurent Jordaney, originaire de Pré-Saint-Didier et surnommé Patience, l’accompagne sur le glacier du Miage et sur le mont Crammont. En 1786, les chamoniards Michel Paccard et Jacques Balmat conduisent Horace-Bénédict de Saussure à la conquête du mont Blanc. Courmayeur s’impose dès lors comme capitale de l’alpinisme italien, avec la fondation en 1850 de la Société des guides de Courmayeur-Mont-Blanc, la première d’Italie. Les guides courmayeurins sont les plus célèbres du Val d’Aoste, avec ceux du Breuil et ceux de Champoluc.

À partir du xxe siècle, à la suite de la construction des implantations de ski, Courmayeur est devenue l’une des plus importantes stations de ski  valdôtaines, avec Breuil-Cervinia, et de l’arc alpin en général.

Source : Wikipédia.

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