L’Etna.

L’Etna est un volcan d’Italie situé en Sicile, à proximité de la ville de Catane, la deuxième ville la plus peuplée de Sicile. Culminant à 3 357 mètres d’altitude, il est le plus haut volcan actif d’Europe et l’un des plus actifs du monde avec près de 80 éruptions au cours du XXe siècle. Sa forte activité éruptive, les coulées de lave très fluides et la proximité de zones densément peuplées ont décidé les volcanologues à l’inclure dans la liste des volcans de la décennie.


L’origine du volcanisme qui alimente l’Etna, de même que celui des îles Éoliennes situées au nord de la Sicile ou celui des Cyclades en Grèce, est encore discutée et pourrait être engendrée, soit par la présence d’un point chaud, soit par la subduction de la plaque africaine sous la plaque eurasienne.

L’Etna actuel, appelé Mongibello pour le distinguer des autres phases de formation, est le résultat d’une construction qui s’est déroulée en quatre phases étalées sur 500 000 ans :

Etna, carte maximum, Italie.
  • la période « pré-etnaenne », à l’activité essentiellement sous-marine, débute il y a environ 400 000 ans environ au sud-est de l’Etna actuel et a donné naissance aux récifs d’Acicastello composés de lave en coussins ;
  • la phase « Etna ancien », débutée il y a environ 168 000 ans, produit des éruptions localisées comme à Paternò (sud-sud-ouest) et est peut-être à l’origine du premier édifice à l’emplacement de l’Etna ;
  • la phase « Trifoglietto II », débutée il y a 80 000 ans, est caractérisée par l’édification de plusieurs stratovolcans construits par empilement successif ;
  • la phase « Mongibello », commencée il y a 35 000 ans et qui n’est pas encore terminée, a vu se construire le sommet actuel en trois étapes, Mongibello ancien, récent et moderne, définies par des effondrements majeurs.

La vallée du Bœuf, la caldeira de cinq kilomètres de largeur pour dix kilomètres de longueur orientée vers l’est, s’est formée à la suite de l’effondrement d’une autre caldeira durant la phase « Trifoglietto II » mais sa forme définitive serait due à un effondrement datant d’environ 3 500 ans.

La croissance du sommet actuel de l’Etna a été interrompue il y a environ 2 000 ans par l’effondrement de la caldeira Piano à l’occasion d’un rare épisode explosif plinien en 122 av. J.-C. Cette caldeira de deux kilomètres et demi de diamètre est encore visible et son rebord culmine à 2 900 mètres d’altitude.

En 2012, le sommet de l’Etna est occupé par cinq cratères sommitaux : le cratère nord-est apparu en 1911, la Voragine en 1947, la Bocca Nuova en 1968, le cratère sud-est en 1971 et le nouveau cratère sud-est apparu en 2007 au pied est de l’ancien, et régulièrement en activité depuis lors.

La première ascension répertoriée du volcan a été faite par le philosophe grec Empédocle entre 490 et 430 av. J.-C. ; il s’y serait jeté pour se suicider et on retrouva ses sandales de bronze au bord du cratère. À cette époque, on jetait des objets en or et en argent en guise d’offrandes au dieu Vulcain : si le volcan les recrachait, cela signifiait qu’il les refusait et le donateur était alors précipité dans la lave. Le géographe grec Strabon (mort vers 23) est un des premiers à décrire sérieusement l’aspect de l’Etna. Dans son ouvrage intitulé Géographie, il montre l’étagement de la végétation et des activités sur les pentes du volcan. Il indique que le sommet change fréquemment de forme et décrit la partie supérieure comme ayant une forme circulaire de vingt stades de circonférence (soit environ 3,6 kilomètres).

L’empereur Hadrien monte au sommet de l’Etna en 125.

Sainte Agathe, patronne de la ville de Catane située au pied de l’Etna, fut martyrisée par les autorités de l’Empire romain en 251. Sa mort fut accompagnée d’un tremblement de terre qui ébranla toute la ville. Un an après ces événements, l’Etna entra en éruption, déversant un flot de lave en direction de Catane. Les habitants s’emparèrent du voile qui recouvrait la sépulture de sainte Agathe et le placèrent devant la lave qui s’arrêta aussitôt, épargnant ainsi la ville. Depuis, sainte Agathe est invoquée par les Catanais pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ou des incendies provoqués par l’Etna.

Avec plusieurs dizaines d’éruptions par siècle, la présence d’habitations et d’infrastructures agricoles, économiques et de transport aux pieds et sur les flancs même du volcan induit un enjeu humain élevé pour l’Etna, ce qui a décidé les volcanologues à l’inclure dans la liste des volcans de la Décennie. Ainsi, plusieurs éruptions de l’Etna ont provoqué des dégâts sur les installations humaines en détruisant parfois totalement des villages, ont menacé la vie de 3 000 000 personnes et ont été à l’origine de presque cent morts qui se trouvaient pour la plupart trop près du lieu d’éruption, ce qui ne leur permettait pas de s’échapper à temps. Ce fut le cas des éruptions de 141 av. J.-C., 1329, 1536, 1669, 1689, 1832, 1843, 1928, 1929, 1979, 1984, 1985 et 1987.

L’Etna alterne les éruptions effusives (ce qui le classe parmi les volcans rouges émettant des laves très fluides, qui donnent, en refroidissant, des trachy-basaltes) et les manifestations explosives. Ses éruptions sont donc de type strombolien. Ce volcan possède une structure interne complexe induite par ses différentes phases de formation. Les éruptions effusives qui se déroulent généralement à partir de fissures éruptives ouvertes sur les flancs de la montagne sont toutefois moins fréquentes que les manifestations explosives (de type strombolien) qui se déroulent dans les quatre cratères sommitaux de l’Etna (nord-est, Bocca Nuova et Voragine qui ont fusionné, cône sud-est, et nouveau cône sud-est depuis 2011). La majorité des produits éruptifs de l’Etna sont émis sous forme de coulées de lave qui atteignent parfois la mer Méditerranée dans une zone très localisée située au sud-est du volcan. Ce fut notamment le cas des coulées historiques de 1329, de 1381 et surtout de celle de 1669 qui détruisit une partie de la ville de Catane.

Avec près de 80 éruptions au cours du XXe siècle, l’Etna est l’un des volcans les plus actifs au monde.

L’Etna se déforme au cours des éruptions. Entre deux éruptions de flanc majeures il se dilate horizontalement, sous l’effet de son poids et en réponse à l’inflation de la chambre magmatique.

Comme d’autres volcans construits sur un substrat en pente, l’Etna glisse aussi sur cette pente, ce qui engendre des déplacements qui s’ajoutent aux déformations de l’édifice. La mesure (par GPS différentiel) des déplacements entre 2001 et 2012 a permis de quantifier quatre épisodes de glissement vers l’est-sud-est, au rythme moyen de 14 mm/an.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.