Le Canton du Jura (Suisse).

Le canton du Jura (JU), officiellement la République et Canton du Jura, est l’un des vingt-six cantons de la Suisse. Il est composé de trois districts et son chef-lieu est Delémont. Son drapeau porte une crosse épiscopale rouge sur fond blanc ainsi que sept bandes rouges et blanches représentant les sept districts historiques.

Créé le 24 septembre 1978, le canton du Jura est le plus récent canton de Suisse. Il entre en souveraineté le 1er janvier 1979. Il se situe dans le nord-ouest de la Suisse, dans le massif du Jura, au sein de la grande région suisse dénommée Espace Mittelland.

La population du canton du Jura représente moins d’un pour cent de la population suisse (ce qui en fait le 20e canton pour ce classement), avec 73 106 habitants en 2016. C’est le 5e canton le moins riche de la Confédération suisse en 2018. Ses habitants se nomment les Jurassiens. La majeure partie de la population se situe dans le district de Delémont, avec 37 912 habitants soit 52,08 % de la population totale du canton du Jura. La plus grande commune est Delémont avec 12 583 habitants. La ville de Moutier deviendra la deuxième commune la plus peuplée lorsque son rattachement au canton prendra effet en 2026. La langue officielle est le français.


Le canton du Jura se situe dans le massif du Jura dans le Nord-Ouest de la Suisse et fait partie de l’espace Mittelland. Au sud-ouest se trouve le canton de Neuchâtel, au sud celui de Berne, à l’est ceux de Soleure et de Bâle-Campagne. À l’ouest et au nord, se trouve la frontière française et les départements français du Doubs, du Territoire de Belfort (région Bourgogne-Franche-Comté) et du Haut-Rhin (région Grand Est).

Le canton du Jura culmine au mont Raimeux, à 1 302 m d’altitude, et son point le plus bas se trouve à Boncourt, au bord de l’Allaine, à 364 m d’altitude. Avec 838,55 km2, le Jura est le septième plus petit canton suisse.

Le canton fait partie de la région touristique Jura et Trois-Lacs et une partie du parc naturel régional du Doubs se trouve son territoire.

Le canton du Jura trouve ses racines en 999, lorsque le dernier roi de Bourgogne donne à l’évêque de Bâle l’abbaye de Moutier-Grandval et ses dépendances. À partir de 1032, l’évêché de Bâle est rattaché au Saint-Empire romain germanique. Au début du XVIe siècle, l’évêque est progressivement écarté du pouvoir et doit quitter la ville de Bâle lorsque la Réforme y est adoptée. Il s’installera alors à Porrentruy, ville située en Ajoie et dépendant à cette époque du diocèse de Besançon. Le territoire restant, sur lequel il régnera jusqu’à l’éclatement de la Révolution française, correspond plus ou moins à ce qui est appelé aujourd’hui le « Jura historique » (composé du canton du Jura, du Jura bernois et de Laufon). Après 1648 et les traités de Westphalie, le Jura, séparé du reste du Saint-Empire, accroît ses liens avec la Confédération des XIII cantons.

La situation perdure jusqu’en 1792, quand le dernier prince-évêque de Bâle est chassé de sa résidence de Porrentruy par le vent de la Révolution française. Le 19 décembre est proclamée la République rauracienne, première république « sœur » de la République française. En mars 1793, elle est annexée de fait par la France et devient un département sous le nom de Mont-Terrible avec pour chef-lieu Porrentruy. La région de Montbéliard y est rattachée le 1er mars 1797 (11 ventôse an V). Par la volonté du Consulat, le département du Mont-Terrible est supprimé le 17 février 1800 par la loi du 28 pluviôse an VIII et est rattaché au Haut-Rhin, formant deux nouveaux arrondissements.

En 1815, par décision du Congrès de Vienne, le territoire du ci-devant Évêché de Bâle est attribué à la Suisse par rattachement au canton de Berne, et ce pour compenser la perte par ce dernier du Pays de Vaud et de l’Argovie bernoise (Basse-Argovie), deux anciens ensembles de bailliages érigés en cantons à part entière de la Confédération à la suite de l’Acte de médiation de 1803.

Au cours du XIXe siècle, le Jura parvient, malgré le centralisme bernois, à conserver sa langue et sa culture françaises à travers la Société jurassienne d’émulation créée en 1847.

Dès lors, les tensions entre le Jura bernois et le reste du canton de Berne s’intensifient et aboutissent en 1917 à la constitution du « Comité pour la création d’un canton du Jura ».

En 1947, à la suite de l’éviction du conseiller d’État jurassien Georges Moeckli de la direction cantonale des travaux publics, pour des raisons de langue (un département aussi important ne pouvant décemment pas être dirigé par un francophone aux yeux de la majorité alémanique), le « Comité de Moutier » est créé puis, en 1949, le « Mouvement séparatiste jurassien » (MSJ).

En 1951, le MSJ se transforme en « Rassemblement jurassien » et, en réaction, une association anti-séparatiste, l’« Union des patriotes jurassiens » (UPJ), est créée.

En 1963, est fondé le « Groupe Bélier » qui va lancer des opérations spectaculaires bientôt dépassées par celles du « Front de libération jurassien » (FLJ), allant jusqu’aux actions à l’explosif.

La lutte aboutit à l’organisation d’un plébiscite. Le 23 juin 1974, un référendum sur la création du canton du Jura recueille 51,93 % de oui, mais seuls trois districts sur sept votent favorablement.

Le 16 mars 1975, le canton de Berne organise un vote dit « en cascade », et trois districts du sud restent attachés au canton de Berne, le district de Laufon — qui avait d’abord opté pour Berne — demandant son rattachement au demi-canton de Bâle-Campagne. Mais les mouvements de lutte, notamment le Groupe Bélier, le Mouvement autonomiste jurassien et le Mouvement indépendantiste jurassien poursuivent l’idéal d’une réunification du « peuple jurassien francophone ». Seules quelques communes du district de Moutier décident de rejoindre le canton du Jura. Comme leurs frontières sont communes à l’un des trois districts du nord, elles peuvent être rattachées au district concerné. Seule la commune de Vellerat, qui a décidé de rejoindre le canton du Jura, ne peut être rattachée à ce dernier qu’en 1994, puisqu’elle ne possède pas de frontières communes avec une commune d’un des trois districts du nord.

En 1976, le peuple jurassien (c’est-à-dire les habitants des trois districts septentrionaux francophones du canton de Berne) nomme les députés à la Constituante, dont la tâche est d’élaborer la constitution (loi fondamentale) du nouvel État cantonal.

La nouvelle constitution cantonale est approuvée par le peuple jurassien en date du 20 mars 1977. Cette constitution comporte 138 articles, dont le dernier n’a pas obtenu la garantie fédérale.

Bien que né à la suite du plébiscite, c’est le 24 septembre 1978 que le canton est officiellement créé par le vote positif des cantons suisses. La République et Canton du Jura entre en souveraineté le 1er janvier 1979. Le peuple suisse accepte le 24 septembre 1978 la création du nouveau canton par 82,3 % de oui.

Source : Wikipédia.

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