L’armistice de 1918.

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L’armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, met provisoirement fin aux combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918) (de arma, arme et statio, état d’immobilité), reconnaîssant de facto la victoire des Alliés et la défaite de l’Allemagne, mais il ne s’agit pas d’une capitulation au sens propre, cet armistice étant prévu pour durer 33 jours, puis il a ensuite été renouvelé.

Le cessez-le-feu est effectif à 11 heures, entraînant dans l’ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons, et annonçant la fin d’une guerre qui a fait pour l’ensemble des belligérants plus de 18,6 millions de morts, d’invalides et de mutilés, dont 8 millions de civils. Les représentants allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d’état-major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.

La guerre est terminée officiellement le 28 juin 1919 avec le traité de Versailles.


La Première Guerre mondiale avait officiellement débuté le 28 juillet 1914 par la déclaration de guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie.

Signé le 3 mars 1918, le traité de Brest-Litovsk, conduisant à la reddition de la Russie, permet à l’armée allemande de se concentrer sur le front de l’Ouest ; cependant, l’échec des offensives allemandes en juin et juillet 1918, ainsi que le renfort des alliés américains et britanniques retirent à l’Allemagne tout espoir de victoire. Depuis août 1918, les forces allemandes reculent en bon ordre, mais avec de lourdes pertes, sur l’ensemble du front franco-belge. En septembre 1918, l’état-major allemand fait savoir à l’empereur que la guerre est perdue, mais ni Guillaume II, ni les chefs militaires ne veulent assumer la responsabilité de la défaite.

À partir de septembre 1918, une série d’offensives de l’Entente sur les fronts d’Orient et d’Italie entraînent la capitulation des alliés de l’Allemagne. Les armistices sur les fronts d’Orient créent une « énorme brèche » (Ludendorff) que l’Allemagne n’est pas en mesure de colmater.

En même temps, sur le front belge, les Franco-Belges lancent une attaque vers Bruges et enfoncent le front allemand.

L’agitation grandit dans les troupes allemandes et à l’arrière. Durant le mois d’octobre, les Allemands et le président américain Wilson échangent des notes dans lesquelles ce dernier est chargé, dans la lignée de ses quatorze points proposés en janvier dans un discours retentissant, de prendre en main le rétablissement de la paix.

Le 28 septembre 1918, Erich Ludendorff et Paul von Hindenburg sont au quartier général de l’Armée allemande à Spa, en vue de discuter de la situation sur le front ouest ; à 18 heures, ils décident d’organiser l’armistice. Le diplomate Paul von Hintze avertit le Kaiser Guillaume II, qui se trouve alors à Kiel.

Le 29 septembre 1918, Paul von Hintze se rend à Spa. Guillaume II retourne à Berlin où il est rejoint par le chancelier Georg von Hertling démissionné le jour même. Le soir, Paul von Hintze retourne à Berlin avec le major von dem Bussche, qui doit exposer la situation au Reichstag.

Le 1er octobre 1918, Erich Ludendorff envoie un télégramme au cabinet impérial : « Envoyer immédiatement un traité de paix. La troupe tient pour le moment, mais la percée peut se produire d’un instant à l’autre ».

Le 3 octobre 1918, Guillaume II nomme Max de Bade chancelier du Reich, sans parvenir à enrayer la défaite : de nombreux marins et soldats refusent d’aller au combat, en particulier à Kiel.

Le 5 novembre 1918, à 6 heures du matin, Maurice Hacot, habitant d’Auchel et caporal affecté au centre radio-télégraphique de la tour Eiffel reçoit un message morse émis de Spa en Belgique. Il s’agit de la demande d’armistice de l’État-major allemand. Il transmet le message au colonel Ferrié.

La mission parlementaire allemande repart vers ses lignes le 7 novembre 1918. Devant la voiture, arrêtée à Fourmies, le capitaine allemand von Helldorf.
Le 7 novembre 1918, Matthias Erzberger, représentant du gouvernement allemand, part de Spa pour négocier l’armistice. Il atteint et traverse la ligne de front à La Flamengrie (Aisne) sur la route d’Haudroy à La Capelle. Il est accompagné d’un diplomate, le comte von Oberndorff, d’un attaché militaire parlant couramment français, le général von Winterfeldt, d’un interprète, le capitaine von Helldorf, d’un sténographe et deux autres militaires, le capitaine Vanselow et le capitaine d’état-major Geyer.

L’ensemble de la délégation allemande est dirigée vers la villa Pasques, à La Capelle11 pour préparer les négociations de l’armistice. C’est le caporal Pierre Sellier, originaire de Beaucourt (Territoire de Belfort) qui, ce jour-là, fut le premier clairon à sonner le premier cessez-le-feu. Sous la responsabilité du commandant de Bourbon Busset, les six voitures traversent la zone dévastée du Nord de la France, s’arrêtent à Homblières pour se restaurer, puis vont vers la gare de Tergnier où les attend un train affrété qui les mène vers un lieu de rencontre jusque-là tenu secret, une futaie de la forêt de Compiègne. Le site abrite deux petites voies ferrées parallèles, utilisées pour l’acheminement des pièces d’artillerie sur rail destinées au tir de longue portée sur les lignes allemandes et où ont été acheminés deux trains, le train du maréchal Foch et le train aménagé pour la délégation allemande qui arrive sur place le 8 novembre à 5 h 30 du matin. Commence alors pour les Allemands ce que Matthias Erzberger décrira plus tard dans ses mémoires comme un « véritable calvaire ».

A 10 h, les plénipotentiaires allemands sont reçus par le maréchal Foch. L’ambiance est glaciale. Sans attendre, le maréchal interpelle les visiteurs : « Qu’est-ce qui amène ces Messieurs ? » Erzberger lui demande quelles sont ses propositions. « Je ne suis autorisé à vous les faire connaître que si vous demandez un armistice. Demandez-vous un armistice ? » répond le maréchal.

Les Allemands se concertent avant de répondre par l’affirmative : « Nous le demandons. »

Un texte est alors distribué aux parlementaires allemands, avec un délai de trois jours pour réfléchir.

Durant les trois jours, les Allemands n’ont en réalité que peu d’occasions de véritablement négocier. Ils doivent rapidement se plier aux conditions développées dans le texte qui leur a été soumis. Ce texte, qui fixe des conditions humiliantes pour les Allemands (voir par ailleurs), avait été établi en dernier lieu par Foch, au titre de commandant suprême des forces alliées, après un mois de positions divergentes de Wilson, Clemenceau, Orlando et Lloyd George.

Erzberger tente de négocier une prolongation du délai, sans succès face à Foch.

Pendant ce temps, la situation politique évolue en Allemagne. Le 9 novembre, le prince de Bade conseille au Kaiser d’abdiquer. Dans un premier temps, celui-ci refuse. Après avoir envisagé de prendre lui-même le commandement de l’armée, il est néanmoins contraint à l’abdication par ses généraux et part en exil aux Pays-Bas. Afin d’éviter une prise de pouvoir par les spartakistes, les socialistes modérés proclament la république et forment un gouvernement. Cet événement est un élément de pression supplémentaire vis-à-vis des délégués allemands réunis dans le wagon de Rethondes. Le lendemain, le nouveau chef du Gouvernement allemand, Friedrich Ebert, signe un pacte avec les dirigeants de son Armée et implore son représentant à Rethondes de clore sans tarder les négociations.

Le 11 novembre, à 2 h 15 du matin, Erzberger emmène une dernière fois la délégation allemande dans le wagon français. Pendant près de 3 heures, les Allemands négocient en essayant d’obtenir des atténuations sur chacun des 34 articles que compose le texte. Entre 5 h 12 et 5 h 20 du matin, l’armistice est signé avec une application sur le front fixée à 11 heures du matin, et ce pour une durée de 36 jours qui sera renouvelée trois fois (prolongation d’un mois dans le même wagon à Trèves le 12 décembre 1918 puis reconduction le 16 janvier 1919 et le 16 février 1919 pour une durée illimitée).

Dans les capitales européennes, c’est le soulagement. À Paris, un million de personnes descendent dans la rue pour célébrer l’armistice. Malgré la défaite, celui-ci est également fêté à Berlin par la population allemande, pour qui elle signifie la fin des souffrances15. Dans ses mémoires, Erzberger écrit : « Toutes les gares étaient pleines de monde parce qu’on avait su que nous retournions en Allemagne. L’animation et la joie régnaient partout.»

Le soir du 11 novembre, Georges Clemenceau confie avec lucidité au général Mordacq : « Nous avons gagné la guerre et non sans peine. Maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera peut-être encore plus difficile. »

Le lendemain de l’armistice, après avoir félicité les négociateurs, le maréchal von Hindenburg fait proclamer un dernier message à l’armée allemande dans lequel il évoque déjà à demi-mots la thèse du “coup de poignard” dans le dos qui aurait été porté à l’armée par les civils.

Au vu du déni de défaite en Allemagne qui devait alimenter la contestation nationaliste de la République de Weimar, un courant historiographique français, représenté en particulier par Guy Pédroncini, relayant la position du général Pétain, devait considérer que l’armistice du 11 novembre avait été prématuré.

À la suite de cet armistice est signé le traité de Versailles, le 28 juin 1919. Ce traité, dont les clauses furent très critiquées en Allemagne sera une des causes de la Seconde Guerre mondiale.

Voir aussi cette vidéo :

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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