La Terre sainte.

La Terre sainte (en grec ancien : Ἅγιοι Τόποι / Hágioi Tópoi ; en latin : Terra sancta ; en hébreu : אֶרֶץ הַקּוֹדֶשׁ, Ereṣ haqQōdeš ; en arabe : الأرض المقدسة, Al-Arḍ Al-Muqaddasah ou الديار المقدسة, Ad-Diyar Al-Muqaddasah) est le nom donné par les chrétiens à la région où est né et a vécu Jésus-Christ, avec une importance toute particulière accordée à Jérusalem lieu de sa mort et selon la foi chrétienne, de sa résurrection. L’article qui suit sera donc traité du point de vue chrétien.

La Terre sainte est le territoire où pour les catholiques se déroule l’histoire sainte, notamment la vie de Jésus relatée par les Évangiles. Jésus étant considéré par tous les chrétiens comme le Messie annoncé par l’Ancien Testament, la Terre sainte s’identifie aussi à la terre promise des anciens Hébreux.

Les principaux lieux saints sont les territoires de la vie de Jésus qui fut désigné tantôt comme Jésus le Galiléen, tantôt comme Jésus de Nazareth, donc la Galilée, le lac de Tibériade, le mont Thabor, la vallée du Jourdain, ou le désert de Judée où il s’est retiré pendant quarante jours.


Durant la vie de Jésus, la Terre sainte était sous domination romaine, avec des rois dépendants de Rome. Le territoire comme le pouvoir étaient l’objet de partages complexes et mouvants. L’histoire a retenu les figures d’Hérode le Grand et de Ponce Pilate, mais ils furent nombreux à se disputer le pouvoir au profit de Rome.

La vie de Jésus a été relatée dans les Évangiles qui sont au nombre de quatre : les apôtres saint Jean et Matthieu, saint Luc, le médecin d’Antioche, et saint Marc, secrétaire de l’apôtre Pierre.

La victoire du christianisme, sous Constantin et ses successeurs, fait de la Terre sainte un point d’attraction pour les pèlerins et les moines, comme saint Jérôme. Les premières basiliques chrétiennes remontent au IVe siècle. La première relation écrite connue d’un pèlerinage est celle du pèlerin de Bordeaux en 333.

L’histoire de la Terre sainte est étroitement liée à celle des grands empires qui se sont succédé. À la paix byzantine succède, après une brève invasion sassanide, la paix du califat arabe, omeyyade et abbasside. La domination musulmane fait perdre au christianisme sa position privilégiée, mais elle est assez bien ressentie par les courants minoritaires du christianisme, syriaques, nestoriens, Arméniens, admis à partager les lieux saints avec le clergé grec orthodoxe.

Le déclin abbasside ouvre une longue période d’instabilité et d’insécurité, au moment où l’Europe occidentale, en pleine expansion économique, militaire et spirituelle, est massivement attirée par les pèlerinages et les reliques de la Terre sainte. L’appel au secours de l’Empire byzantin, relayé par le pape, donne le signal des croisades. Deux siècles de guerre au nom de Dieu, pour finir par un retour au statu quo antérieur : l’islam dominant, le christianisme toléré dans ses différents courants, vivant sa foi dans ses lieux saints traditionnels.

La période des croisades est aussi une époque de reconstruction et de découvertes des sites évangéliques. C’est à cette époque que la France devient gardienne des lieux saints, mais son influence diminue à la fin du XIXe siècle.

Les franciscains retournent à Jérusalem au début du XIIIe siècle et obtiennent des droits du sultan au siècle suivant. Ils sont restés présents depuis cette époque.

La Terre sainte est toujours restée une destination de pèlerinage des chrétiens et aussi le lieu d’habitation permanent de communautés chrétiennes principalement palestiniennes, descendant des premières communautés ; elles sont de confession surtout orthodoxe de rite grec, mais aussi syriaque ou chaldéen, et aussi catholique, de rite latin, ou oriental. La communauté arménienne est historiquement et numériquement également importante.

Selon Maurice Halbwachs, la mémoire collective chrétienne s’est approprié la Terre sainte, notamment par la politique ecclésiastique et les pèlerins qui l’ont peuplée d’une topographie imaginaire, donnant à des lieux ou des traces archéologiques supposées une matérialité virtuelle aux différents épisodes des personnages et scènes bibliques3. En effet, « quelle que soit la manière dont elle s’est faite, la constitution d’une géographie sacrée chrétienne ne s’est pas faite sans intentions, on pourrait même dire sans arrière-pensées », comme le révèlent les traditions des lieux saints associées à des inventions empiriques et inspirées : des communautés locales, des ecclésiastiques influents ou des autorités religieuses ont souvent choisi des lieux sacrés naturels (grottes, fontaines, arbres, rochers, sources, sommets de montagnes isolées ou imposantes) pour en faire leurs propres lieux saints, symboles de l’ambiguïté d’un syncrétisme chrétien et païen.

Il y a trois patriarches à Jérusalem : orthodoxe, latin, et arménien. Ils ont juridiction sur l’Église locale et veillent sur les lieux saints et sur les pèlerins.

Il y a en outre une custodie de Terre sainte (franciscains), qui remonte au temps de saint François d’Assise et qui veille sur la plupart des lieux saints dont la propriété appartient à l’Église catholique.

Nombre de monastères orthodoxes se trouvent en Terre sainte depuis le début de l’ère chrétienne, dont le fameux Mar Saba (Palestine), et de nombreuses congrégations catholiques latines, contemplatives ou actives (hospitalières ou enseignantes), se sont installées. Les protestants sont aussi présents avec leurs œuvres et quelques églises renommées comme l’église du Rédempteur à Jérusalem.

L’expression « Terre sainte » (en hébreu : אֶרֶץ הַקּוֹדֶשׁ, Ereṣ haqQōdeš) n’est pas utilisée par les juifs, qui préfèrent parler de Terre d’Israël, même si pour eux c’est incontestablement une terre qui est sainte, et le Tanakh ne parle de « terre sainte » que dans un seul passage5. Le terme « terre sainte » est en outre utilisé deux fois dans les livres deutérocanoniques.

La Terre sainte fait partie du terme traditionnel arabe Bilad al-Cham ou Bilad al-Sham ou Bilad el-Chem (en arabe : بلاد الشام, prononcé « Bilad oush-Sham ») est le nom donné par les conquérants arabes au Moyen Âge à la Grande Syrie. Cette région contenait l’équivalent des États actuels de Syrie, Liban, Jordanie et Palestine, plus une partie du sud-est de l’actuelle Turquie.Jérusalem, la demeure sacrée

Jérusalem se nomme Al Qods, « la sainte », en arabe. Elle se trouve en troisième position dans la hiérarchie des villes saintes, derrière La Mecque et Médine. Les premiers musulmans se tournaient vers elle pour prier.

Jérusalem occupe une place importante, même si elle n’est pas de premier plan, dans la géographie symbolique et religieuse de l’islam. Son statut vient d’abord de la relation que le prophète Mahomet a eue avec la ville. Evoqués furtivement par le Coran, ces liens seront développés dans la pensée théologique, la mystique soufie et les traditions populaires.

La ville a été le lieu d’orientation – qibla – de la prière de la première communauté musulmane. Ce terme est issu de la racine qbl, « se trouver devant », « faire face ». C’est ainsi que les disciples du Prophète se désignent comme le « peuple de la qibla et de la communion » (Ahl al-qibla wa-l-jama’a).

“Allah regarde tous les jours en direction de Jérusalem et prend en pitié celui qui y habite”, dit un hadith. Jérusalem, la demeure sainte pour les musulmans (bayt al-moukaddass), par analogie avec La Mecque, bayt al-harâm ou la demeure sacrée.

La Ville trois fois sainte pour les monothéismes tient une place particulière dans la tradition musulmane puisque c’est ici que, partie de La Mecque, une jument ailée au visage de femme et à la queue de paon, al-Borak, a emmené le Prophète Mahomet, en compagnie de l’archange Gabriel, première étape d’un voyage nocturne appelé isra. Jérusalem, al-Borak va transporter le Prophète vers le Rocher sacré où l’attend une échelle qui doit lui permettre d’atteindre le ciel. C’est la deuxième étape du voyage nocturne appelé mi’raj (ascension).

Ce voyage nocturne du Prophète est relaté dans ces termes à la sourate 17 : “Gloire à celui qui a transporté son Serviteur la nuit, de la Mosquée Sacrée à la Mosquée très éloignée autour de laquelle Nous avons mis Notre bénédiction, afin de lui faire voir certains de Nos signes. Il est l’Audient, le Clairvoyant.” (traduction de Régis Blachère). On n’y parle pas explicitement de Jérusalem, mais la tradition interprétera “la mosquée très éloignée” (en arabe al-masjid al-aqsa) comme étant à Jérusalem. Plus tard, lorsque le calife Omar fera de Jérusalem une ville musulmane, il demandera à Bilal, le muezzin du Prophète, d’appeler à la prière dans la mosquée qu’il venait d’édifier. Jérusalem sera désormais considérée la troisième ville sainte de l’islam.

El-Qods est considérée comme un endroit distinct sur la terre. C’est parce qu’Allah l’Exalté l’a préférée indépendamment des autres endroits de la terre, en l’honorant et la glorifiant. Allah le Tout Puissant a mobilisé, pour cette ville, les âmes, les sentiments et les émotions des fidèles; Il a fait attacher leurs cœurs à elle et leur fait aspirer vers elle. El-Qods est si liée à la foi des musulmans qu’elle représente une image vivante dans leurs esprits. En effet, de nombreux Versets Coraniques évoquent cette ville bénie. De plus, beaucoup de Hadiths du Prophète Mohammed (saws) la mentionnent tout en énumérant ses vertus et ses traits spéciaux.

Source : Wikipédia.

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