La navette spatiale Challenger.

Challenger ou OV-099 (Orbital Vehicle-099) était une navette spatiale américaine originellement conçue à des fins de test (STA-099).

Elle porte le nom du bateau, HMS Challenger qui fit une expédition de 1872 à 1876 pour notamment mesurer la profondeur des océans, ce navire ayant également donné son nom au point le plus profond du globe, Challenger Deep (dans la fosse des Mariannes, à 10 916 m sous la surface de l’eau).

Challenger s’est désintégrée le 28 janvier 1986, au cours du décollage, après seulement 73 secondes de vol alors qu’elle évoluait à 3 200 km/h. Les sept membres de l’équipage périrent. Il s’agit de :

 

  • Francis R. Scobee, commandant ;
  • Michael J. Smith, pilote ;
  • Judith A. Resnik, Ellison S. Onizuka, Ronald E. McNair, spécialistes de mission ;
  • Gregory B. Jarvis, spécialiste de charge utile ;
  • Christa McAuliffe, professeur de lycée. Elle avait été choisie parmi des milliers de postulants astronautes pour devenir la première citoyenne de l’espace et était la seule à ne pas être astronaute professionnelle.

Au total, Challenger a accompli neuf missions pendant lesquelles elle a passé 62,41 jours dans l’espace et parcouru 41 527 416 km. Elle a déployé 10 satellites au total.


L’accident a été provoqué par la rupture de l’un des joints toriques d’un des deux propulseurs à poudre accolés au réservoir principal d’hydrogène. Il avait souffert de conditions climatiques particulièrement froides au cours de la nuit précédant le tir. Les joints en question, développés par la  compagnie américaine Morton Thiokol, située au nord des États-Unis, n’avaient pas été testés en conditions de grand froid. Les concepteurs considéraient que le lieu de tir, la Floride, bénéficiait d’un climat toujours ensoleillé. Le fait est qu’un phénomène météorologique touchant assez fréquemment la Floride avait fait descendre la température bien en dessous de 0 °C au cours de la nuit précédant le tir.

Les ingénieurs de Morton Thiokol avaient néanmoins de sérieux doutes sur la capacité de résistance du joint au froid, à cause notamment d’incidents remarqués au cours de certains vols précédents. Certains d’entre eux, notamment Roger Boisjoly, avaient lancé l’alerte. Mais le joint n’ayant pas été formellement testé puisque la question du froid ne s’était même pas posée, ils furent incapables de prouver la faiblesse de cette pièce au directeur de tir. Leurs remarques furent rejetées par les responsables de Thiokol qui recommandèrent que le lancement soit exécuté comme prévu.

Il faut comprendre que pour des raisons financières les propulseurs d’appoint (SRB) n’étaient pas construits en une seule pièce. Chaque booster est composé de plusieurs sections qui étaient reliées par deux joints toriques permettaient de celer hermétiquement les sections. Une enquête menée par la suite démontra que ceux-ci était beaucoup moins élastique lorsqu’ils étaient confrontés au froid, ce qui fait que quand il est compressé, il ne retrouve pas sa forme, il reste écrasé. En d’autres mots, il n’y a plus d’élasticité dans ce matériau à une température de 0 °C. Tout le monde est stupéfait, mais après les conclusions de la commission une interrogation persiste. Si le joint a été détruit et qu’une fuite s’est révélé dès le lancement, pourquoi la navette n’a t-elle pas été détruite à ce moment-là ? Une hypothèse est formulée par certains experts, de l’aluminium est ajouté au carburant des boosters pour accroître la poussée. Cette matière aurait pu bloquer le trou jusqu’à la zone de max q, où la navette était au maximum de pression aérodynamique. À ce moment-là, la navette était fortement secouée par un vent latéral extrêmement fort, qui a probablement délogé le morceau d’aluminium qui avait jusque-là bouché la fuite, qui va libérer les gaz qui vont chauffer les réservoirs jusqu’à exploser.

L’enquête révélera également que les ingénieurs de sécurité de la NASA estimaient les probabilités d’accident de l’ensemble du dispositif à environ 1 % alors que les directeurs de tirs, prenant la décision finale, tablaient sur des probabilités mille fois inférieures. Dans ces deux contextes,  l’information concernant la solidité du joint ne prenait pas la même ampleur. Diane Vaughan, ayant enquêté sur l’accident, parle d’une culture du risque à la NASA. Les directeurs de tirs décidèrent donc de passer outre et d’effectuer le tir.

La rupture progressive du joint sur le propulseur d’appoint solide (SRB) de droite laissa passer une flamme dirigée vers le réservoir externe. Mais, si la flamme avait touché le réservoir dès le départ, la fusée aurait dû exploser à ce moment. Ce retard est expliqué par le fait que des restes de poudre d’aluminium incomplètement brûlée vinrent boucher la faille. Avant le vol, un avion passant juste au-dessus de la fusée déclara qu’il y avait de fortes turbulences. Lorsque la fusée traversa cette zone, les restes de poudre se désintégrèrent et de nouvelles flammes sortirent. Vers 72 secondes le réservoir externe explosa et déstabilisa l’autre booster (ses joints toriques avaient résisté) et le haut du booster vint toucher la tête de la fusée qui explosa.

Challenger ne fut pas détruite par une explosion. Après la désintégration due aux forces aérodynamiques, le combustible qui se trouvait dans l’orbiteur et le réservoir principal brûla en quelques secondes, formant ainsi une boule de feu massive.

L’habitacle, toujours largement intact, retomba alors vers l’océan.

Il a été prouvé que des astronautes ont survécu au choc initial (une bouteille d’oxygène de secours ayant été activée), mais on ignore s’ils sont décédés durant la chute qui dura deux minutes au sein d’une cabine dépressurisée ou lors de l’impact avec l’océan.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.