La Dame de Brassempouy.

La Dame de Brassempouy, appelée aussi Dame à la Capuche, est un fragment de statuette en ivoire. Datant du Paléolithique supérieur (Gravettien, 29 à 22 000 ans AP), elle constitue l’une des plus anciennes représentations réalistes de visage humain, et sans doute même, la plus ancienne mise au jour.

Brassempouy est un petit village du département des Landes, sur le territoire duquel se trouvent deux gisements parmi les plus anciennement explorés en France, distants d’une centaine de mètres, la « galerie des Hyènes » et la « grotte du Pape ».

Cette dernière fut explorée dès 1881 par Pierre-Eudoxe Dubalen puis par Joseph de Laporterie et Édouard Piette à partir de 1894. La date des premières fouilles explique le peu d’attention porté initialement à la stratigraphie du site. Néanmoins, Édouard Piette décrivit des niveaux attribués au Solutréen supérieur et moyen puis, à la base, une couche pour laquelle il proposa le qualificatif d’« éburnéen » en raison de l’abondance des fragments d’ivoire. C’est dans ces niveaux, aujourd’hui rattachés au Gravettien, qu’il recueillit plusieurs fragments de statuettes féminines dont la « Dame à la Capuche » dès 1894.

Édouard Piette rapprocha ces statuettes des représentations animales du Magdalénien des Pyrénées et échafauda une chronologie théorique qui fut contredite par Henri Breuil.

Dame de Brassempouy, carte maximum, 6/03/1976.

La Dame de Brassempouy a été taillée dans de l’ivoire de mammouth. Elle est haute de 3,65 cm, longue de 2,2 cm et large de 1,9 cm. Le visage est triangulaire et équilibré. Si le front, le nez et les sourcils sont figurés en relief, la bouche est absente.

Une fissure verticale sur le côté droit du visage est liée à la structure du morceau d’ivoire utilisé. Sur la tête, un quadrillage formé d’incisions perpendiculaires a été interprété comme une perruque, une capuche ou plus simplement une figuration de la chevelure (tressée). Son visage porte des stries ou scarifications évoquant des tatouages ou un maquillage. Elle est appelée « dame », cependant, rien ne prouve que ce ne puisse pas être la représentation d’un visage d’homme.

Dame de Brassempouy, essais de couleurs, feuille complète datée du 22/12/1975.

Si la représentation est réaliste, les proportions du crâne ne correspondent toutefois à aucun type humain, actuel ou disparu.

Même si sa découverte est intervenue trop tôt pour que son contexte soit étudié avec toute l’attention qu’il méritait, il ne fait guère de doute que la Dame de Brassempouy était associée à une industrie du Paléolithique supérieur, le Gravettien (- 29 / – 22 000 BP) et sans doute plus précisément le Gravettien moyen à burin de Noailles (- 26 / – 24 000 BP).

Elle est plus ou moins contemporaine des autres « Vénus » préhistoriques (Lespugue, Dolni Vestonice, Willendorf, etc.) mais s’en démarque nettement par le caractère réaliste de la représentation.

La Dame de Brassempouy est conservée au Musée d’archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye (inventaire M.A.N. no 47 019). Elle ne fait pas partie de l’exposition permanente mais est désormais visible2 dans la salle Piette, ouverte au public en novembre 2008.

À Brassempouy, se trouvent différents objets découverts au cours des fouilles menées sur le site de la grotte du Pape. Ces pièces sont présentées à la Maison de la Dame, un espace muséographique consacré au site archéologique de Brassempouy et à la collection de moulages de statuettes paléolithiques offerte au musée par Henri Delporte. Cette collection regroupe des copies des neuf statuettes de Brassempouy mais aussi de la Vénus de Lespugue, de la Vénus de Willendorf ou encore des figurines de Malt’a, Grimaldi, Dolní Věstonice…

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Sources : Wikipédia, YouTube.