Dimitri Mitropoulos, chef d’orchestre.

Dimitri (Dmitri ou Dimitris) Mitropoulos (en grec moderne : Δημήτρης Μητρόπουλος) né le 1er mars 1896 à Athènes et mort le 2 novembre 1960 à Milan, est un chef d’orchestre, pianiste et compositeur grec, naturalisé américain en 1946.

Dimitri Mitropoulos est l’un des grands musiciens charismatiques que la Grèce ait donné et, avec Maria Callas, le musicien classique le plus important issu de ce pays au XXe siècle.

Ayant commencé sa carrière par un tour de force qui plut au public en jouant le troisième concerto de Prokofiev, en tant que pianiste et dirigeant  l’orchestre en même temps, sa personnalité et ses dons ont produit sur les orchestres – et l’auditeur – d’exceptionnels résultats artistiques. Pourvu d’une phénoménale mémoire qui lui permettait de diriger sans partition, il aborde le répertoire dans une esthétique engagée et incisive, arrachant aux musiciens qu’il dirige tout leur potentiel.

De ses trente-cinq ans de carrière, effectuée pour les deux tiers aux États-Unis, et grâce à l’enregistrement, il reste de lui quelques interprétations majeures, immortalisant des collaborations avec des solistes, des œuvres symphoniques et des témoignages lyriques qui font date pour le discophile.


Ayant déjà souffert de deux attaques au cœur en décembre 1952 et janvier 195978 suivies de longues hospitalisations qui l’empêchent de diriger la moitié de la saison, les médecins lui conseillent d’abandonner la direction, ce que Mitropoulos ne pouvait envisager. Il accepte toutefois de diriger avec une baguette pour économiser ses forces. Il déclare cependant que « la baguette peut réaliser l’ensemble, mais elle ne peut pas être aussi expressive que les mains et le corps », ou bien « diriger avec une baguette c’est un peu comme jouer du piano avec des gants. » Après sa convalescence, il reprend sa carrière internationale au même rythme.

Une troisième crise cardiaque l’emporte le 2 novembre 1960. Âgé de 64 ans, le mæstro s’effondre lors de la première répétition de la troisième symphonie de Mahler à La Scala de Milan. Sa dépouille, transportée en Suisse est incinérée, conformément à ses vœux, et ses cendres sont rapatriées au cimetière d’Athènes. Un hommage donné par l’Orchestre d’État d’Athènes en novembre 1960, comportait la marche funèbre de la Troisième de Beethoven, jouée sans chef.

On peut trouver un enregistrement de la Troisième symphonie de Mahler donnée par Mitropoulos avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de  Cologne, le 31 octobre 1960, deux jours avant sa mort. Seul enregistrement complet de l’œuvre : l’enregistrement de 1956 à New York, est amputé en raison des limites de temps accordé par la radio américaine. Au cours de ce concert Mitropoulos fut déjà victime d’un malaise cardiaque dont le public ne vit rien. À l’interruption à la fin du premier mouvement de la Symphonie, le médecin le pressa de mettre fin au concert. Il concéda seulement de s’asseoir sur une chaise haute le reste de la soirée. L’orchestre de Cologne lui portait un attachement profond et de nombreux témoignages évoquent son humanité et sa générosité, par exemple quand il offrit un piccolo au flûtiste.

Son dernier enregistrement officiel est La forza del destino de Verdi avec Giuseppe Di Stefano, Antonietta Stella et Ettore Bastianini à Vienne.

Bien vite, Mitropoulos fut virtuellement oublié aux États-Unis. Quelques années après sa disparition, le livre d’un critique américain consacré aux grands chefs d’orchestre, lui consacrait deux paragraphes. Lors du 150e anniversaire de l’orchestre Philharmonique de New York en 1992, la presse citait le nom de Mitropoulos uniquement – et rarement – en tant que mentor de Bernstein. En 1996, le centenaire de sa naissance fut totalement oublié. En Europe en revanche, la parution régulière de disques a entretenu sa mémoire, à l’instar d’autres chefs de la même période.

Source : Wikipédia.

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