Thomas Müntzer, pasteur et prédicateur.
Thomas Müntzer (souvent orthographié en français : Münzer ou Muntzer, ou encore Munzer, ou en latin : Muncerus), né en 1489 (ou 1490) à Stolberg et mort le 27 mai 1525 à Mühlhausen, est une grande figure de la Réforme protestante reconnu comme pasteur et prédicateur anabaptiste et un des chefs religieux de la guerre des paysans dans le Saint-Empire romain germanique au XVIe siècle. C’est un dirigeant révolutionnaire et l’un des grands protagonistes de la Réforme, et plus particulièrement de la Réforme radicale.
Né de parents pauvres, Thomas Müntzer aurait perdu son père de bonne heure, et sa mère aurait subi des mauvais traitements sous prétexte d’indigence. Son père est un pauvre artisan d’origine slave (Munczer), qui aurait fini ses jours pendu à la potence, sacrifié à l’arbitraire d’un comte. C’est donc livré à lui-même que grandit le jeune garçon, qui bénéficiera toutefois d’une « bonne éducation ». Il étudia la théologie à l’université de Leipzig.
Il obtient sa première charge de prêtre auxiliaire dans la ville de Halle-sur-Saale (Saxe-Anhalt). Müntzer est d’abord un fidèle de Luther auquel il se rallie à Leipzig en 1519 et qui le nomme pasteur à Zwickau en Saxe en 1520. Une fois installé dans sa charge, Müntzer développe des idées personnelles sur la nécessité d’une révolution sociale. Très vite, il veut atteindre la masse des analphabètes.
En 1521, il est donc dissident à trois niveaux :
- vis-à-vis des autorités civiles puisqu’il a été exclu trois fois des villes où il prêchait ;
- vis-à-vis des autorités romaines car il se rallie au camp luthérien en 1519 à Leipzig et rédige en 1521 le Manifeste de Prague, qui est un appel à la révolte contre « la putain de Babylone », l’Église de Rome ;
- vis-à-vis de Luther car en juillet 1524, il se différencie en critiquant la trop grande proximité de Luther avec les autorités civiles et surtout les princes. C’est le Sermon aux Princes qu’il prononce devant la cour du duc de Saxe où il attaque avec virulence l’autorité de l’Église et de l’Empire.