Ville de Dinan (Côtes d’Armor).

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Dinan est une commune française, sous-préfecture située dans le département des Côtes-d’Armor en région Bretagne. C’est une ville du Poudouvre, pays traditionnel du nord-est de la Haute-Bretagne.

Par arrêté du préfet des Côtes-d’Armor en date du 30 septembre 2017, publié au JORF no 21 du 26 janvier 2018 du 30 septembre 2017, la commune nouvelle de Dinan est créée en lieu et place des communes de Dinan et de Léhon (canton de Dinan, arrondissement de Dinan) à compter du 1er janvier 2018.

La ville de Dinan est fortifiée par une ceinture de remparts et était défendue par un imposant château. Point stratégique pour la circulation entre la Normandie et la côte nord de Bretagne, Dinan est construite principalement sur une colline. La cité domine de 75 m la Rance qui coule vers le nord pour se jeter dans la Manche entre Saint-Malo et Dinard. Dinan proposa longtemps le pont le plus au nord pour traverser la Rance et son large estuaire.

Ville de Dinan, carte maximum, 7/10/1961.

La région de Dinan a pu être habitée depuis le Néolithique, comme le laisse penser la présence d’un dolmen en ruines à la sortie de la ville en direction de Lanvallay.

L’histoire de Dinan est connue à partir du XIe siècle, bien que le site ait sans doute été occupé depuis l’Antiquité. C’est à l’époque une bourgade dans laquelle s’implante un couvent bénédictin. Un des fragments de la tapisserie de Bayeux évoque la destruction par Guillaume le Conquérant d’une motte castrale.

Organisée autour des paroisses Saint-Malo et Saint-Sauveur, la moitié de Dinan est achetée en 1283 par le duc de Bretagne Jean le Roux. C’est à cette époque que la ville acquiert la ceinture de remparts qu’on lui connaît. Les tours de Beaumanoir, Vaucouleurs, Saint-Julien, Beaufort, du Connétable, de Coëtquen, Penthièvre, Longue et Sainte-Catherine entourent la vieille ville dans le sens trigonométrique. Ce chemin de ronde encore intact sur 2 600 m est percé par les portes du Jerzual, de Saint-Malo, de Brest, du Guichet et plus tard de Saint-Louis (1620).

Dinan, essais de couleurs.

En 1357, lors de la guerre de succession du duché de Bretagne, Bertrand Du Guesclin et son frère Olivier défendent avec succès la ville assiégée par les troupes anglaises et les Bretons fidèles à Jean de Montfort. Il affronte Thomas de Canterburyb en combat singulier et en sort vainqueur. En 1364, après plusieurs tentatives infructueuses, le duc Jean IV parvient à reprendre le contrôle de la ville et y fait construire la Tour ducale.

Les fortifications de la ville sont modernisées dans la deuxième moitié du XVe siècle avec l’addition de plusieurs tours d’artillerie. Cela passe par la destruction de la partie des faubourgs située contre les murailles par l’incendie, afin de dégager un glacis. Le Château de Léhon, tout proche, est alors abandonné. Les canons n’ont jamais tiré : le gouverneur de la ville rend les clefs au représentant du roi de France après la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier en 1488. Comme toutes les autres villes bretonnes, Dinan est définitivement rattachée au Royaume de France en août 1532.

La ville continue à prospérer, avec une activité artisanale soutenue intra-muros et la présence du port sur la Rance qui favorise le commerce. Dinan contrôle en effet la voie fluviale permettant de transporter les marchandises jusqu’à Saint-Malo. En 1598, Dinan choisit le camp du nouveau roi de France, Henri IV, contre son gouverneur, Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, qui s’y oppose lors des guerres de la Ligue. C’est à partir de cette époque que les fortifications perdent leur usage défensif et ne sont plus entretenues.

Au XVIIe siècle, d’autres ordres religieux implantent de nouveaux couvents : Capucins, Ursulines, Bénédictines, Dominicaines, Clarisses s’ajoutent aux Cordeliers et aux Jacobins.

Dinan participe à la Révolte du papier timbré survenue en 1675. Le bailliage de Dinan dépendait de l’abbaye Notre-Dame du Tronchet.

Au XVIIIe siècle, l’activité commerciale est stimulée par l’installation de nombreux tisserands, qui produisent notamment des toiles utilisées pour les voiles des navires, envoyées ensuite à Saint-Malo par la vallée de la Rance. Sous l’impulsion d’une bourgeoisie qui se développe, diverses mesures sont prises pour lutter contre l’insalubrité régnant dans la ville, parallèlement à son développement extra-muros.

Pendant la Révolution, Jean Jules Coupard, avocat né en 1740, est élu député du Tiers état aux États généraux de 1789 et participe donc à la réorganisation administrative de la France et à la rédaction de constitution de 1791. Il est à nouveau élu député en 1792 à la Convention. Marie Toussaint Gagon du Chesnay, avocat et ancien maire de Dinan, est lui aussi député aux États généraux. Il adhère aux idées nouvelles. La constitution de 1791 prévoyait que les députés des États généraux ne pourraient se représenter à l’Assemblée nationale législative : il se retire donc sur ses terres en 1791. À la fin de la Révolution, il est appelé par Bonaparte au poste de sous-préfet de Dinan.

Pendant les épisodes de la deuxième Commune de Paris, la ville de Dinan connut une exportation de ce modèle politique, et ainsi fut créée la Commune de Dinan, toujours officiellement existante.

Au XIXe siècle, le port perd progressivement de son importance, avec la construction d’un viaduc routier qui désenclave la ville, en 1852, et avec l’arrivée du chemin de fer en 1879. La ville voit se construire de nombreuses demeures cossues et se transforme peu à peu en destination de villégiature, particulièrement prisée par les Britanniques.

Malgré un incendie en 1907 qui a détruit cinq maisons à colombage, et un bombardement en août 1944, la ville n’a pas connu de grands changements depuis le début du XXe siècle.

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Sources : Wikipédia, YouTube.