Pierre Werner, homme d’état.

Pierre Werner, né le 29 décembre 1913 à Saint-André-lez-Lille (France) de parents luxembourgeois et mort le 24 juin 2002 à Luxembourg, était un homme d’État luxembourgeois.

Pierre Werner, après ses études secondaires à Luxembourg (École  industrielle et commerciale, puis année terminale de l’Athénée grand-ducal), entama ses études supérieures aux Cours supérieurs de Luxembourg (1933-1934) avant de les poursuivre à la faculté de Droit de l’Université de Paris ainsi qu’à l’École libre des sciences politiques (1934-1937). En 1938, il passa son doctorat en droit à Luxembourg (système de la collation des grades). Membre actif de plusieurs associations étudiantes d’inspiration catholique, il devint vice-président de l’une d’entre elles en 1937, Pax Romana.

Après avoir passé son doctorat de droit au Luxembourg en 1938, il entra à la Banque générale du Luxembourg, où il était affecté jusqu’en octobre 1944 au Secrétariat de direction. À partir de 1942, il collabora au réseau de résistance français de la famille Martin et put faire passer divers renseignements au Gouvernement luxembourgeois replié à Londres. Après la guerre, Pierre Werner devint attaché au ministère des Finances luxembourgeois. En 1945, il fut nommé Commissaire au contrôle des banques1, fonction qu’il occupa jusqu’en 1949 tout en exerçant conjointement celle de Conseiller du gouvernement. Il était alors responsable de l’organisation du contrôle bancaire, du marché du crédit et de la collaboration financière internationale, ce qui lui permit de se familiariser avec deux institutions financières internationales  nouvellement créées, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

Pierre Werner s’engagea aux côtés de Jean Monnet dans le Comité d’action pour les États-Unis d’Europe. Plus tard il devint membre fondateur de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe à Lausanne, en Suisse. Militant au sein du Parti populaire chrétien-social (PCS), il devint ministre des Finances et de la Force armée en décembre 1953, après le décès inopiné du président du gouvernement Pierre Dupong.

En tant que président du gouvernement luxembourgeois on lui doit la  proposition du compromis de Luxembourg, qui mettra fin a la politique de la chaise vide.

Dans le sillage du sommet européen de La Haye de 1969 et du plan Barre de 1970, il se vit confier en mars de la même année, à la demande du Conseil de la Communauté économique européenne (CEE), la présidence d’un groupe spécial d’études. Celui-ci était chargé de l’établissement d’un plan par  étapes de l’union économique et monétaire (UEM). Le travail de ce groupe aboutit au rapport Werner, présenté le 8 octobre 1970 à la Commission européenne et aux Gouvernements des États membres. Dans le processus de la construction européenne, ce rapport présentait une avancée majeure en matière de politique monétaire en prévoyant un transfert de responsabilités des États membres vers la Communauté européenne.

En 1971, en hommage à son engagement européen de longue date,  notamment aux côtés de Jean Monnet du Comité pour les États-Unis d’Europe, Pierre Werner reçut la médaille en or Robert Schuman.

En octobre 1998, il reçut des mains du prince Felipe VI le Prix Prince des Asturies « pour sa contribution au processus d’union monétaire qui a culminé dans la création de l’euro ».

Il était député et chef du groupe parlementaire chrétien-social de 1974 à 1979. Pendant cette période il jouait le rôle de chef de l’opposition  parlementaire. Le PCS remporta les élections législatives luxembourgeoises de 1979. Élu au même moment au Parlement européen, Pierre Werner démissionna de ce mandat parlementaire pour retrouver la présidence du gouvernement. Il occupait ce poste jusqu’en 1984, tout en dirigeant le département du Trésor, des Affaires culturelles et des Cultes. Pendant cette période, il s’attacha à résoudre les problèmes économiques et sociaux de la grave crise sidérurgique. En même temps il posa les premiers jalons pour la réalisation d’une politique médiatique basée sur l’utilisation de satellites de télécommunication. Il a joué un rôle majeur dans la promotion du  Luxembourg au rang de place financière internationale.

Après avoir quitté la scène politique en 1984, Pierre Werner continua de s’engager dans des activités officielles et culturelles.

De 1985 à 1987, il occupa le poste de président du Conseil d’administration de la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT, « Radio  Luxembourg »). De 1989 à 1996, il fut Président du Conseil d’administration de la Société européenne des Satellites. En 1996, il en devint le président d’honneur. Pierre Werner lutta tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du Luxembourg pour faire aboutir sa vision d’un satellite luxembourgeois à moyenne puissance, permettant à son pays de devenir un pionnier des télécommunications mondiales par satellite.

En tant que membre du Conseil de la Banque centrale du  Luxembourg (BCL), Pierre Werner a contribué activement à sa création, en 1998, au sein du système européen de banques centrales, système qu’il avait esquissé dans son rapport 30 ans plus tôt. Il siégea dans ce conseil jusqu’à la fin de l’année 1999.

Il était membre de la Commission nationale d’éthique du Grand-Duché de Luxembourg.

Pierre Werner est décédé le 24 juin 2002. Son épouse est décédée en 1984.

Source : Wikipédia.

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