Ville de Lausanne (Suisse).

Lausanne est une ville suisse située sur la rive nord du lac Léman. Capitale du canton de Vaud, elle est également capitale olympique et chef-lieu du district de Lausanne. Elle est la quatrième ville du pays en nombre d’habitants après Zurich, Genève et Bâle. La commune de Lausanne compte 141 418 habitants au 31 décembre 2022, et l’agglomération lausannoise compte 438 438 habitants au 31 décembre 2021. En 2012, elle concentre 50 % de la population et 60 % des emplois du canton de Vaud.

La ville de Lausanne dispose dans le district de l’Ouest lausannois d’un campus regroupant l’Université de Lausanne (UNIL) et l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), qui compte quelque 26 000 étudiants. L’agglomération héberge également des hautes écoles prestigieuses comme l’École hôtelière de Lausanne (EHL), l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et l’International Institute for Management Development (IMD).

Lausanne se distingue par le grand nombre d’institutions internationales liées au sport qu’elle accueille. Dans la ville se trouve depuis 1915 le siège du Comité international olympique (CIO), et d’une cinquantaine de fédérations et organisations sportives internationales ainsi que le Tribunal arbitral du sport (TAS) et le bureau européen de l’Agence mondiale antidopage (AMA). La ville porte le titre officiel de « Capitale olympique » depuis 19939 et a organisé les Jeux olympiques d’hiver de la jeunesse en 2020.

Le Tribunal fédéral (TF), l’autorité judiciaire suprême de la Confédération suisse, est établi à Lausanne.


Selon le Dictionnaire historique de la Suisse, l’actuelle commune de Lausanne est habitée dès 6000 avant J.-C.

Un vicus gallo-romain nommé Lousonna est fondé à partir de 15 av. J.-C. au bord du lac, dans le secteur actuel du quartier de Vidy. À la croisée de nombreuses voies de communication, celui-ci s’étend jusqu’au milieu du IIIe siècle, puis il commence à décliner lors des invasions germaniques ; il est finalement abandonné au milieu du ive siècle au profit de la colline de la Cité, qui peut être défendue grâce à ses escarpements.

Lausanne est une des étapes de la via Francigena, chemin de pèlerinage menant à Rome. Elle est mentionnée à ce titre par Sigéric, en 990, avec la mention LIV Losanna (numéro d’étape en partant de Rome). De 1032 à 1536, l’évêque et le chapitre de Lausanne, autour de la cathédrale Notre-Dame, dominent un petit État ecclésiastique qui s’étend de la Veveyse à la Venoge, comprenant notamment le vignoble de Lavaux. En 1275, la cathédrale de Lausanne est consacrée à la Vierge Marie par le pape Grégoire X et l’empereur Rodolphe du Saint-Empire. La cathédrale est la première de style gothique à avoir été bâtie hors du territoire français. La ville devient alors un haut lieu de pèlerinage marial, attirant chaque année plus de 70 000 pèlerins, près de dix fois la population communale de l’époque. La cité vaudoise vit alors son apogée démographique et politique et se fait même nommer cité d’Empire par l’empereur.

En 1525, la ville de Lausanne signa un acte de combourgeoisie avec les villes de Berne et de Fribourg. Cet acte fut notamment utile lorsque des conflits entre les Lausannois et leur évêque éclatèrent et que les Bernois purent faire cesser. Ces conflits s’apaisèrent sous l’épiscopat d’Aymon de Montfalcon (1491-1515). Les dissensions reprirent sous l’épiscopat de son neveu, Sébastien de Montfalcon qui décida de contester aux Lausannois plusieurs droits acquis en 1481 lors de la prise de leur indépendance politique ; l’évêque souhaitait également étendre son pouvoir temporel sur tout le pays de Vaud alors entre les mains savoyardes. Les Lausannois ne voyaient pas sans inquiétude le duc de Savoie, désireux de se mêler de leur vie politique, et c’est autant pour se prémunir de ses empiétements que pour s’affranchir de la tutelle de l’évêque qu’ils cherchèrent à conclure avec Berne, Fribourg et Soleure un traité de combourgeoisie comme ces villes en avaient entre elles. Avec Soleure, l’affaire tourna court. Le traité assurant une assistance politique, économique et militaire réciproque fut signé à Berne le 7 décembre 1525. Il était renouvelable tous les cinq ans.

En exécution du traité de 1525 venant d’être renouvelé, les Lausannois fournirent en janvier 1536, un contingent de cent hommes d’armes à l’expédition bernoise qui, sous la conduite de Hans-Franz Naegli, fut envoyée pour débloquer Genève assiégée par les Savoyards et le parti catholique. En traversant le pays de Vaud alors sous la domination spirituelle de l’évêque de Lausanne, les Bernois détruisirent bon nombre de châteaux, bourgs et églises et occupèrent les villes les unes après les autres. Après avoir libéré Genève, les Bernois prirent encore la ville de Vevey et le château de Chillon puis décidèrent de pénétrer dans les terres de la principauté épiscopale de Lausanne, en bafouant ainsi le traité de combourgeoisie signé avec cette ville. L’évêque de Lausanne, prince du Saint Empire romain-germanique et comte de Vaud Sébastien de Montfalcon dut alors s’enfuir et la ville fut prise sans grande résistance. À partir de cette date, les Bernois purent en toute facilité propager la réforme protestante. Le pays de Vaud est partagé en bailliages, chacun dirigé par un bailli, lui-même envoyé par Leurs Excellences de Berne. Les Bernois fondèrent l’université de Lausanne sous le nom d’Académia Lausannensis.

En 1536 commence pour Lausanne une période de domination bernoise. La population de la cité passe de 8 000 à 5 000 habitants. Le siècle des Lumières marque un tournant dans l’histoire de la Lausanne bernoise. L’académie accueille de plus en plus d’étudiants venus de tout le continent. Mais, malgré la tentative d’insurrection du major Davel en 1723, le pouvoir bernois n’est que peu critiqué et n’est pas ébranlé.

En 1789, la révolution frappe la France et les idéaux républicains se répandent dans toute l’Europe. Des pamphlets et autres brochures révolutionnaires vont franchir la frontière suisse et entrer en terre vaudoise. Des lettrés, intellectuels et patriotes vaudois tels Frédéric-César de La Harpe vont en profiter pour remettre au goût du jour le fait que les Vaudois sont en état de soumission face aux Bernois. Des sociétés sont créées, des journaux commencent à éditer des propos révolutionnaires et des banquets en l’honneur d’une république lémanique rêvée sont organisés à Rolle, Nyon et même aux Jordils à Lausanne. Berne, au lieu de limiter son autorité et de donner plus de droits aux Vaudois, la renforce. De peur que la révolution s’installe en terre vaudoise, Berne condamne comme illégaux, les trafics de journaux et pamphlets ainsi que les banquets et n’hésite pas à condamner à mort. Elle oblige à prêter serment à Berne et instaure de nouvelles lois. Mais l’idéal de liberté des Vaudois fait son chemin tranquillement, mais sûrement. Il faut donc attendre 1798 pour que les baillis soient définitivement chassés du pays de Vaud. La révolution vaudoise a donc eu lieu, avec l’aide des troupes révolutionnaires françaises menées par Napoléon Bonaparte, bien heureux d’avoir un allié dont le territoire est traversable pour se rendre en Italie. Lausanne est ensuite tout naturellement choisie comme capitale du canton du Léman à cause de sa population et de son importance dans les événements révolutionnaires de 1797-1798. Ce canton est un des cantons de la République helvétique créée par Bonaparte en 1798. En 1803, l’Acte de médiation est accepté par les Suisses et Lausanne devient la capitale du canton de Vaud.

Dans le domaine énergétique, le gaz a participé à la révolution industrielle. Dès 1847, une première usine à gaz a été construite dans le quartier de Sous-Gare/Ouchy, avant que la production de gaz de ville pour l’ensemble de l’agglomération lausannoise ne soit déplacée en 1911 à l’usine à gaz de Malley. Cet établissement industriel financé par la Ville de Lausanne était implanté sur le territoire de Renens.

En 1906, l’ouverture du tunnel du Simplon, qui relie la Suisse à l’Italie, permet à toute la région lémanique de se développer et à Lausanne de devenir un carrefour ferroviaire international : le direct Paris – Rome et le fameux Orient-Express, de Paris à Istanbul et Athènes, par Venise et Belgrade, passent désormais par Lausanne. Ayant saisi l’impact qu’une liaison nord-sud allait avoir sur son développement, le Canton de Vaud et Lausanne participent à l’étude du projet à hauteur de 5 millions sur un total de 75 millions de francs que coûterait le percement du tunnel. Ils financeront aussi le tunnel routier du Grand-Saint-Bernard, ouvert en 1964.

En 1915, cherchant un pays symbolisant la paix et l’harmonie entre les peuples, Pierre de Coubertin décide de transférer le siège du Comité international olympique à Lausanne.

Le 24 juillet 1923 est signé le Traité de Lausanne, qui définit les frontières de la Turquie et reconnaît la légitimité du régime de Mustafa Kemal Atatürk.

À partir des années 1930, Lausanne se transforme profondément. De nombreux quartiers insalubres du centre-ville historique, où vivaient les classes les plus défavorisées, sont démolis. De nombreuses industries et autres tanneries malodorantes occupaient les vallées du Flon et de la Louve, rivières aujourd’hui canalisées. Les maladies y proliféraient, la prostitution y avait pris ses quartiers. Le quartier traînait une mauvaise réputation depuis des siècles. Finalement, de nombreuses rues du quartier du Rôtillon ont disparu, telles « La Rue du Pré » ou « La Ruelle des Cheneaux ». Ces quartiers situés au fond des vallées contrastaient fortement avec la ville moderne qui se développait au sommet des trois collines, notamment à Saint-François. Du 16 juin et le 9 juillet 1932 s’est tenue la Conférence de Lausanne.

En 1940, Lausanne passe le cap des 100 000 habitants.

Les tendances « hygiénistes », qui accompagnaient de facto la culture du thermalisme qui se développait en Suisse depuis le début du siècle, feront disparaître les derniers taudis de la rue Centrale, Saint-Martin, de la ruelle du Petit-Saint-Jean ou de la rue Chenau-de-Bourg. À chaque « modernisation », l’activité industrielle s’est déplacée vers l’ouest, tout comme la prostitution, en suivant le tracé du Flon jusqu’à Malley.

Les années 1960 voient le transfert de l’université et de l’EPFL sur la campagne de Dorigny au bord du lac, qui deviendra le plus grand campus de Suisse.

En 1964 s’est tenue l’Exposition nationale suisse de 1964. L’autoroute Lausanne-Genève est inaugurée à cette occasion, ainsi qu’une partie de l’autoroute de contournement.

Au début des années 1980, Lausanne est touchée par un mouvement de contestation de la jeunesse réclamant en particulier l’ouverture d’un centre autonome. Plusieurs manifestations, se terminant souvent dans la violence, marquent le mouvement Lôzane bouge.

En 1983, Lausanne est récompensée du Prix de l’Europe.

2008 voit l’inauguration du métro automatique M2, qui compte en 2015 plus de 25 millions d’usagers.

Du 9 au 22 janvier 2020 la Ville de Lausanne a accueilli les IIIes Jeux Olympiques de la Jeunesse d’Hiver.

De nos jours, la ville se distingue comme une ville de la jeunesse, une ville étudiante (10 % de la population), une ville de culture avec 25 musées et de nombreuses activités annuelles.

 

Source : Wikipédia.

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