Michel Ier Fiodorovitch Romanov, Tsar de Russie.

Michel Ier Fiodorovitch Romanov (Михаи́л Фёдорович Рома́нов en russe), né le 12 juillet 1596 (22 juillet dans le calendrier grégorien) et mort le 13 juillet 1645 (23 juillet dans le calendrier grégorien), tsar de Russie (1613-1645) élu par le Zemski sobor (assemblée représentative), est le fondateur de la dynastie des Romanov.

Il est le fils de Fédor Romanov (patriarche de Moscou sous le nom de Philarète) et de Ksenia Ivanovna Chestova (?-1631) et petit-neveu d’Anastasia Romanovna Zakharine (première femme de Ivan IV le Terrible). Il eut un frère, Nikita Romanov.


Sous son règne, le Zemski sobor obtient un rôle très important car il est convoqué presque annuellement. Il a beaucoup à faire, car l’élection de 1613 n’a pas mis fin aux troubles. Les brigands sillonnent impunément la Russie, ignorant toute autorité. Au sud, Ivan Zaroutski, ataman des cosaques du Don qui soutient les prétentions au trône du fils du second faux Dimitri et de l’ex-tsarine Marina Mniszek, sème la terreur dans la région d’Astrakhan. À l’ouest, la Russie est toujours en guerre contre la Suède et la Pologne.

En 1614, l’armée russe défait les troupes de Zaroutski, qui est capturé. Il est ramené à Moscou et exécuté. Marina Mniszek est envoyée au cachot, son fils est pendu.

En 1617, la Russie signe la paix de Stolbovo avec la Suède. Celle-ci évacue Novgorod, mais Moscou lui abandonne la Livonie et la Carélie, perdant ainsi son accès à la mer.

Le conflit avec la Pologne est plus compliqué du fait que Ladislas — le fils du roi Sigismond III — se considère toujours comme le souverain légitime de la Russie. En 1618, avec son armée et des milices cosaques, il assiège Moscou en vain. On entame des négociations et la paix est signée à Deulino le 1er décembre 1618. Smolensk reste entre les mains de la Pologne, Ladislas n’abandonne pas ses droits sur la couronne, mais Fédor Romanov, père de Michel, est libéré. Le métropolite est de retour dans la capitale en 1619.

Fédor est un homme plus ambitieux et plus capable que son fils. Il exige de lui la mise en place d’un gouvernement bicéphale, une diarchie qui fut acceptée par le Zemski sobor. Dès lors et jusqu’en 1633, il est le véritable maître de la Russie. Michel Ier, lui, ne s’intéresse qu’à l’horlogerie[réf. nécessaire]. Il fait importer plus de 20 000 horloges au Kremlin afin d’embellir les palais. Il convoque également des spécialistes afin de construire de gigantesques horloges jouant des cantiques religieux du haut des tours du Kremlin.

En politique intérieure, Fédor établit un cadastre général, brossant un tableau de l’état général du pays et favorisant la collecte de l’impôt. Il entreprend de créer des industries, dont une importante fabrique d’armes à Toula. Il réorganise la bureaucratie et lutte contre la corruption. Il commence à ouvrir la Russie sur le monde occidental et noue des liens commerciaux avec l’Angleterre, la Hollande et le Danemark.

Les frontières de la Sibérie sont repoussées. La Léna est atteinte en 1630. Iakoutsk est fondée en 1632. On parvient sur les rives de l’Amour en 1636.

Fédor entreprend également une réorganisation de l’armée et, pour cela, fait appel à des étrangers : le baron Aston, le colonel Leslie, l’affairiste hollandais Coète et le lieutenant Fandam.

En 1632, Sigismond III Vasa meurt et son fils, qui n’a toujours pas  abandonné ses droits sur Moscou, lui succède sous le nom de Ladislas IV. Fédor et Michel ne digèrent toujours pas la perte de Smolensk. La guerre est déclarée et une armée, sous les ordres de Mikhaïl Chéine, est envoyée pour reprendre la ville. Elle y subit une sanglante défaite. Chéine, de retour à Moscou, est exécuté, mais la Russie n’a plus les moyens de continuer la guerre.

La paix de la Polionovka est signée en 1635. Moscou accepte de rendre pour toujours les terres de Tchernihiv, de Novgorod-Severski, de Smolensk et de Iaroslavl. Elle donne 20 000 roubles de compensation à la Pologne. De son côté, Ladislas IV renonce définitivement à ceindre la couronne moscovite. Les pertes paraissent sévères mais, en fait, on entérine le statu quo ante.

Entre-temps, Fédor Romanov est mort. Certains boyards ont tenté de prendre sa place mais, en 1634, Michel Ier convoque un Zemski sobor où tous les États de la Moscovie sont représentés, ainsi que des serfs. Il annonce alors son souhait de gouverner seul. Jusqu’à sa mort, en 1645, c’est la famille de sa mère, les Saltykov, qui détermine les grandes lignes de sa politique.

À cette époque, les relations avec l’Empire ottoman et le khanat de Crimée commencent à se dégrader à cause des incursions des cosaques en terres tatares. Michel Ier les laisse faire. En 1637, ils s’emparent d’Azov, à l’embouchure du Don. Cette ville empêchait l’accès des Russes à la mer Noire et voilà qu’on la leur offre.

Les Ottomans négocient un retour d’Azov dans leur giron. Ils menacent de faire la guerre si on ne la leur rend pas. En janvier 1642, le tsar préside un sobor qui doit prendre une décision. La Russie est dans une position telle qu’elle ne peut pas soutenir une autre guerre. La population est déjà trop accablée d’impôts et il est impossible de leur en soutirer plus. Azov est finalement rendu aux Turcs.

Lorsque Michel Ier décède, en 1645, il laisse à son fils un pays dans une position encore difficile, mais meilleure que lorsqu’il hérita du pouvoir.

Source : Wikipédia.

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