L’école de l’air de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).

L’École de l’air est une école militaire de l’enseignement supérieur français qui forme des officiers de l’Armée de l’air. Elle constitue avec l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, l’École navale, l’École des officiers de la Gendarmerie nationale et l’École polytechnique, l’une des cinq grandes écoles militaires françaises.

C’est l’une des 205 écoles d’ingénieurs françaises accréditées au 1er septembre 2018 à délivrer un diplôme d’ingénieur.

La nécessité d’une formation des officiers aviateurs apparaît dès le lendemain de la Première Guerre mondiale ; elle entraîne celle d’une structure dédiée : une école d’officiers de l’Armée de l’air.

Dans un premier temps, l’Aéronautique militaire lutte une quinzaine d’années, pour devenir une Armée de l’air autonome. Au cours de cette longue période, trois étapes seront déterminantes pour la formation des officiers aviateurs.

Ecole de l’air, carte maximi, Salon-de-Provence, 6/11/1965.

Tout d’abord en 1922, l’École du Génie de Versailles, installée dans les Petites Écuries en face du château, se voit confier la mission de former l’ensemble des officiers du personnel navigant de l’Aéronautique. Jusqu’à cette date, cette formation, réalisée dans quatre écoles différentes, était donc dispersée et hétérogène. L’instruction des contrôleurs de matériel (mécaniciens) et des comptables se fera encore pendant quelques années à

Vincennes où le premier concours pour cette catégorie de personnel (ces deux spécialités faisaient partie du même corps, celui des officiers d’administration) avait été organisé en 1920. De plus, la loi du 8 décembre 1922 donne à l’Aéronautique militaire le statut d’Arme à part entière. Pour toutes ces raisons, certains considèrent que la première promotion de l’École militaire de l’air est la promotion 1922, bien que cette appellation ne lui fût officiellement attribuée qu’en 1939.

30ème anniversaire de l’école de l’air, Paris, 6-7/11/1965.

L’année 1925 voit naître l’École militaire et d’application de l’Aéronautique. Aux élèves officiers issus du corps des sous-officiers se joignent de jeunes officiers, provenant de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr et de l’École polytechnique. La formation à Versailles dure deux années. Pour les pilotes, elle se poursuit à Avord par un stage de pilotage puis à Cazaux par un stage de tir et de bombardement, cursus que suivront toutes les promotions jusqu’en 1939.

Le 1er avril 1933 et le 3 juin 1933, sur proposition du Ministre de l’air Pierre Cot, le Président Albert Lebrun signe les deux décrets fixant la création, d’une part, de l’Armée de l’air et, d’autre part, celle de l’École de l’air5 qui doit regrouper les écoles de formation, d’application et de perfectionnement de l’ancienne Aéronautique militaire. L’organisation de ces nouveaux organismes est définie dans une loi votée l’année suivante, le 2 juillet 1934. Les officiers servant au sein de l’Armée de l’air seront désormais formés dans une école propre à cette nouvelle arme.

35ème anniversair de la patrouille de France, Salon-air, 9/10/1988.

La première promotion de l’École de l’air, qui compte cinquante-cinq élèves (52 PN et 3 mécaniciens), est rassemblée le 4 novembre 1935 à la caserne des Petites Écuries, à Versailles. La nouvelle école est commandée par le général Jean Houdemon, un aviateur prestigieux à la fois héros de la Première Guerre mondiale et grand blessé. Cette première promotion invente ses propres traditions pour se démarquer des autres écoles d’officiers. Elle choisit son parrain, le Capitaine Georges Guynemer, propose que l’École fasse sienne sa devise, « FAIRE FACE » et dessine son insigne. Deux élèves marqueront de leur empreinte indélébile l’École de l’air : Augustin Delattre, le major de la promotion et Éric Audemard d’Alançon qui sera chargé de la transmission des traditions à la promotion suivante. À partir d’août 1936 et pendant plus d’un an, le lieutenant-colonel Chambe, collaborateur du ministre de l’Air Victor Denain et écrivain de l’aviation, occupe le poste de Directeur des Études sous le commandement du général Bouscat. Il y écrit un projet de scénario pour le cinéma, “Faire face”, afin de promouvoir l’école et favoriser le recrutement.

Les élèves issus des grades de sous-officiers, appelés élève-officiers d’active (EOA), sont désormais instruits par l’École de l’air qui assure la formation de tous les officiers de l’Armée de l’air y compris dans le cadre de l’enseignement supérieur aérien. Ultérieurement, ces élèves seront enseignés par l’École militaire de l’air, jusqu’en 2015.

Il reste à fixer le site définitif de l’école. Le site géographique accueillant l’École de l’air doit respecter quatre critères : implantation sur un aérodrome, région à la météorologie clémente, proximité d’une ville universitaire, proximité d’une garnison et d’un port. Plusieurs régions sont candidates : Versailles/Saint-Cyr, Orléans, Bordeaux, Montpellier, Salon-de-Provence/Berre.

Le choix final du site de l’École de l’air se porte sur Salon-de-Provence.

Cette annonce soulève une polémique. Le journal « Les Ailes », dans son no 622 du 18 mai 1933, avait publié un article intitulé « Où doit-on installer l’École de l’air ? » qui critique le choix du gouvernement : « Comme il était à prévoir, l’annonce que l’École de l’air serait installée à Salon-de-Provence a provoqué quelque surprise dans les milieux aéronautiques (…). « Il a beaucoup été question, depuis quelques années, de la décentralisation géographique des usines et des escadres (…), le Ministère de l’Air opère peu à peu, sur le littoral méditerranéen, c’est-à-dire sur une frontière aérienne particulièrement accessible, une concentration qui place de nombreux organes essentiels de notre Aéronautique, à portée immédiate des avions et des canons italiens (…). « Ainsi donc, les éléments vitaux de notre défense en Méditerranée et les écoles fondamentales des Forces Aériennes vont être concentrées dans une zone distante de trois cents kilomètres des points de départ d’une attaque éventuelle, et cela, dans une région où les nuits sont belles, où les jours présentent des plafonds permettant l’attaque à haute altitude, hors de l’atteinte de la DCA. « Dans ces conditions, n’est-il pas permis de se demander s’il est opportun d’ajouter à l’École d’Istres, une autre école tout aussi essentielle et qui, dans l’hypothèse d’un conflit en Méditerranée, devrait être rapidement transférée ailleurs ? ».

En prévision de l’installation de l’École de l’air, des terrains situés sur les communes de Salon-de-Provence et de Lançon-Provence sont achetés. Les textes fondateurs avaient prévu l’ouverture de l’École de l’air à Salon-de-Provence le 1er octobre 1935 mais les négociations entre la municipalité de Salon et le Ministère de l’Air ont été tellement difficiles que le général Denain, qui avait succédé à Pierre Cot au Ministère, avait décidé d’organiser, provisoirement, la formation des élèves officiers du recrutement direct aux Petites Écuries, à Versailles. Les deux premières promotions, « Guynemer » et « Astier de Villatte » ont donc été versaillaises.

Pendant ce temps, à Salon, au fur et à mesure de l’avancement des tractations, il faut parer au plus pressé : dès l’achat des premiers terrains, débute la construction de deux hangars, à l’est du site (les deux hangars Jeumont, toujours debout) et on crée en 1936 la « base-école no 356 » qui deviendra base aérienne beaucoup plus tard.

Afin de pouvoir accueillir la première promotion à Salon en 1937, en mai de cette année des baraquements en bois sont construits. C’est donc dans un chantier que les cent onze élèves de la promotion 1937 « Mézergues » vont prendre leurs quartiers. Sa formation sera assez succincte, en dépit du contexte militaire. L’État-major avait donné carte blanche au Colonel Bonneau, premier commandant de l’École à Salon, pour l’organiser. À l’évidence, cela signifiait « débrouillez-vous tout seul ».

En juillet 1937 est fixée la composition du Centre École de Salon : un groupe d’instruction d’aérostation, un bataillon de l’air, un groupe d’instruction d’aviation qui comprend des moyens généraux d’instruction des services techniques et un service avions (trente-deux appareils).

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=3gg2V7RgEyI

Sources : Wikipédia, YouTube.