Elio Vittorini, romancier, journaliste et traducteur.

Elio Vincenzo Vittorini, né le 23 juillet 1908 à Syracuse, en Sicile, et mort le 12 février 1966 à Milan, est un romancier, journaliste, traducteur et essayiste italien.

Il est notamment célèbre pour son roman Conversation en Sicile ainsi que pour ses nombreux autres ouvrages, nouvelles, traductions et essais. Écrivain engagé, Vittorini fut successivement anarchiste, « fasciste de gauche », communiste, socialiste puis radical. Dans les années 1940, il entre dans la résistance en devenant un antifasciste notoire. Plusieurs de ses  œuvres ont été adaptées au cinéma et il a eu une influence majeure sur de nombreux intellectuels de son temps comme son beau-frère, Salvatore Quasimodo, ou l’écrivain américain Ernest Hemingway.


Elio Vincenzo Vittorini naît en juillet 1908 à Syracuse, ville sur la côte est de l’île de Sicile, d’un père originaire de Bologne, dans le nord de l’Italie, et d’une mère sicilienne.

Le grand-père bolonais d’Elio, le colonel Vincenzo Vittorini, fut en effet  envoyé en Sicile par le gouvernement des Bourbons et s’y installa après avoir épousé Vincenza Midolo (†1920), la fille d’un armateur syracusain. Ensemble ils donnent naissance à Sebastiano Vittorini (né en 1883), qui exercera la profession de cheminot. Ce dernier épouse Lucia Sgandurra (1879-1957), mère d’Elio et elle-même fille du barbier Salvatore Sgandurra et d’Angela Orefice. Elio Vittorini est ainsi le neveu du sculpteur Pasquale Sgandurra, enseignant à l’Académie des beaux-arts de Florence, ainsi que du botaniste et avocat Antonino Sgandurra.

Elio Vittorini a plusieurs frères et sœurs dont Giacomo, Ugo, Aldo et Jole Vittorini. Son père étant cheminot, il doit se déplacer avec sa famille à plusieurs reprises le long des chemins de fer en Sicile. La sœur d’Elio, Jole Vittorini, naît ainsi à Scicli.

Après ses études élémentaires, il fréquente ensuite un institut technique pour devenir comptable mais y prête peu d’intérêt. En 1922, toujours à Syracuse, Elio Vittorini et plusieurs de ses camarades appartiennent à un groupe anarchiste individualiste nommé « Figli dell’Etna »2,3. En 1924, après avoir fugué à quatre reprises du domicile familial, il abandonne définitivement la Sicile et part pour le nord de l’Italie.

Elio Vittorini arrive alors en Vénétie et dans le Frioul où il travaille  brièvement comme comptable sur un chantier pour une entreprise de construction à Gorizia. Il s’installe ensuite à Florence où il occupe la charge de relecteur pour le journal La Nazione. C’est à cette période qu’il  commence à écrire des articles et des courts récits de fiction qu’il envoie alors à Curzio Malaparte, auteur déjà reconnu à l’époque, ce dernier décidant de les publier dans sa revue La Conquista dello Stato. En 1927, il envoie à la revue La Fiera Letteraria, qui accepte de le publier, son premier véritable écrit narratif, intitulé « Ritratto di re Gianpiero ».

Toujours en 1927, Elio Vittorini épouse Rosa Quasimodo, sicilienne comme lui et sœur de l’écrivain et poète Salvatore Quasimodo (1901-1968) qui  recevra le Prix Nobel de littérature trente ans plus tard, en 1959. À l’époque ce-dernier n’est qu’un jeune diplômé en physique et c’est Elio Vittorini qui l’aidera à s’installer à Florence en 1929 et qui l’introduira dans les milieux intellectuels et littéraires de la ville.

En 1929, il entre en contact avec le groupe littéraire d’Alberto Carocci et avec la revue Solaria, laboratoire de poésie hermétique et du roman nouveau. Il publie également un article intitulé « Scarico di coscienza » sur la revue L’Italia Letteraria où il accuse la littérature italienne de  provincialisme. Enfin, en 1931, il publie aux Éditions de Solaria son premier livre, un recueil de nouvelles intitulé Piccola borghesia et qui fut réédité par les éditions Mondadori en 1953. La même année, à cause d’une intoxication au plomb, il est contraint d’abandonner son poste de relecteur et à partir de cette date il vit principalement de ses activités d’écriture mais aussi de traduction de romans américains et anglais en italien (il est  particulièrement connu pour avoir traduit en italien certaines œuvres de William Faulkner, Edgar Allan Poe et D. H. Lawrence).

Entre 1933 et 1934, son roman Il Garofano Rosso est publié en différents numéros sur la revue Solaria mais, à cause de la censure fasciste, il ne sera publié en un unique volume qu’en 1948, après la fin de la guerre, par les éditions Mondadori.

Au milieu des années 1930, alors que le régime de Mussolini a pris le pouvoir, Elio Vittorini se rapproche du fascisme. Il appartient alors au courant des « fascistes de gauche » (militants issus de la gauche ayant adhéré au fascisme). Cependant, en 1936, lorsque la guerre d’Espagne éclate, Elio Vittorini soutient activement la gauche révolutionnaire espagnole. Avec son ami Vasco Pratolini, il prévoit ainsi de s’engager dans les Brigades internationales. Dans la revue Bargello, il exhorte ses  camarades à soutenir le camp républicain en Espagne, ce qui cause son expulsion du Parti national fasciste.

Vittorini se rapproche alors du mouvement libertaire. Il soutient  notamment les activités de Camillo Berneri, écrivain et philosophe anarchiste qui, expulsé d’Italie, combattra en Espagne avant d’être assassiné en 1937. De plus, Elio Vittorini est aussi proche des spontanéistes, qui soutiennent la création de structures antiautoritaires comme les conseils ouvriers. Vittorini reste également proche de son ami d’enfance Alfonso Failla (1906-1986), anarchiste et résistant sicilien. S’éloignant ensuite de ces positions libertaires, il adhère pendant la Seconde guerre mondiale au Parti communiste italien, alors clandestin.

En 1936, il publie Nei Morlacchi, Viaggio in Sardegna aux éditions Parenti. Ce dernier remporte la même année un prix littéraire remis par la revue L’Italia Letteraria et dont le jury se compose de Grazia Deledda et Cipriano Efisio Oppo. Ce livre sera republié chez Mondadori en 1952 sous le titre Sardegna come un’infanzia.

Il publie dans la revue Letteratura Conversation en Sicile, en plusieurs parties entre 1938 et 1939, qui constitue son ouvrage le plus célèbre. Ce dernier sera réuni en un unique roman et publié en 1941 chez Parenti puis aux Éditions Bompiani.

Dès 1940, Vittorini entre dans la résistance antifasciste qu’il décrira dans Les Hommes et les Autres en 1945. Il sera quelque temps directeur du quotidien communiste L’Unità après la guerre, en même temps que  directeur littéraire des éditions Einaudi de Turin. Après la guerre, il rompt avec le Parti communiste italien, trop lié à la dictature stalinienne.

Il fonde la revue Politecnico en 1945 et se consacre dès lors à ses activités éditoriales, délaissant le roman. Il dirige d’importantes collections pour les éditeurs Einaudi et Mondadori, comme “I Gettoni”, “La Medusa”, “Nuovi scrittori stranieri”. En 1959, il crée la revue Il Menabo, qu’il dirigea avec Italo Calvino. Il est également traducteur vers l’italien de l’œuvre de William Faulkner et de John Steinbeck.

En 1960, il publie un texte dénonçant la torture en Algérie. La même année, il devient président du Parti radical.

Il contribua à faire refuser la publication du Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, jugeant son style daté et allant à l’encontre de ses idéaux communistes.

Elio Vittorini meurt d’un cancer de l’estomac en 1966, à Milan.

Source : Wikipédia.

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