Ville de Bologne (Italie).

Bologne (en italien : Bologna, en émilien : Bulåggna) est une ville italienne située dans le nord-est du pays, entre le Pô et les Apennins.

C’est le chef-lieu de la région d’Émilie-Romagne (plaine du Pô) et de la province de même nom et l’une des principales villes d’Italie. Bologne compte environ 400 000 habitants (les Bolonais) et son aire urbaine regroupe 1 018 784 habitants.

Elle est considérée comme le siège de la plus ancienne université du monde occidental puisqu’elle a été fondée en 1088. Plus de 900 ans après sa fondation, l’université est encore aujourd’hui le cœur de la ville puisque ses 100 000 étudiants constituent un quart de sa population.

Ce rayonnement culturel et son université lui ont valu le surnom de la Dotta (la savante).

Bologne est également la ville des Portici (classé au patrimoine mondial de l’Unesco) : plus de 38 km dans le seul centre historique. On les trouve dans presque toutes les rues du centre et leur origine est en partie due à la forte expansion que Bologne eut à la fin du Moyen Âge.

La ville possède également d’autres surnoms comme la Rossa (la rouge), en référence à la couleur de la plupart de ses édifices (construits  majoritairement en brique, laissée apparente ou enduite) et aussi pour son âme politique de gauche communiste, et la Grassa (la grasse), c’est-à-dire la riche, elle est par ailleurs restée une cité active et laborieuse au XIXe siècle et au XXe siècle.

La sauce bolognaise (ragù alla bolognese en italien) est une recette de la région.

Chaque année au printemps, Bologne accueille un salon du livre de jeunesse de renommée internationale, la Foire du livre de jeunesse de Bologne (La Fiera del Libro per Ragazzi).


Bologne est fondée par les Étrusques sous le nom de Felsina en 534 av. J.-C. dans une zone habitée de longue date par le peuple de Villanova, un peuple de fermiers et de bergers. La ville étrusque a grandi autour d’un sanctuaire construit sur une colline entourée d’une nécropole. Au IVe siècle av. J.-C., elle fut conquise par les Boïens, qui lui donnèrent le nom (d’origine celtique) de Bononia. Conquise par les Romains en 191 av. J.-C., la cité devint une colonie (3 000 familles romaines s’y installèrent sous la conduite des consuls Lucius Valerius Flaccus, Marcus Atilius Seranus et Lucius Valerius Tappo). La construction de la Via Æmilia en 187 av. J.-C. fit de Bologne un carrefour routier, relié à Arezzo par la Via Flaminia mineure et à Aquileia (Aquilée) par le Via Aemilia Altinate.

En 88 av. J.-C., la ville devint un municipium. Elle est constituée de rues rectilignes et orthogonales avec six cardines et huit decumani, qui font encore la structure de la ville aujourd’hui. La ville compta près de 10 000 habitants sous l’Empire romain, ainsi que de nombreux temples, thermes, théâtres et une arène. Pour Pomponius Mela, Bononia figurait parmi les cinq opulentissimae (plus riches) cités d’Italie. Ravagée par un incendie, elle fut reconstruite par Néron.

Après un long déclin, Bologne renaît au Ve siècle sous l’impulsion de l’évêque Petronius, qui a construit l’église de Santo Stefano. Après la chute de l’Empire romain, Bologne a été transformée en forteresse sur les frontières de l’Exarchat de Ravenne dans la plaine du Pô. La ville était protégée par une enceinte qui ne protégeait néanmoins pas les ruines de l’ancienne ville antique romaine. En 728, la ville fut conquise par Liutprand, roi des Lombards, et annexée au royaume des Lombards.

Au XIe siècle, Bologne connaît une nouvelle période de croissance et elle devient une Commune puis rejoint la Ligue lombarde en 1164 pour lutter contre Frédéric Barberousse. En 1088, l’université de Bologne est créée ; elle est aujourd’hui la plus vieille université d’Europe. Des personnages illustres ont fréquenté cette université au Moyen Âge comme Irnerius, Dante, Boccace et Pétrarque. Au XIIe siècle, le développement de la ville nécessite l’extension de son enceinte, suivie d’une nouvelle extension au XIVe siècle.

En 1256, Bologne promulgue la legge del Paradiso (la « loi du paradis »), qui a supprimé le servage féodal et libéré les esclaves grâce à l’argent de la ville. Au même moment, le centre de la ville se couvre d’édifices publics,  d’églises, d’abbayes et d’une centaine de tours, construites par les riches et influentes familles de la ville pour montrer leur puissance. Cette croissance et cette richesse amènent la ville à figurer en 1294 parmi les dix villes les plus peuplées d’Europe.

Comme la plupart des communes italiennes de l’époque, Bologne a été déchirée par les luttes internes, qui conduisirent à l’expulsion des Gibelins en 1274. Après avoir été écrasée lors de la bataille de Zappolino par Modène en 1325, Bologne commence à régresser et demande la protection du Pape au début du XIVe siècle.

Après des années heureuses sous l’autorité de Taddeo Pepoli (1337-1347), Bologne tombe aux mains des Visconti, mais revient dans l’orbite papale avec le cardinal Gil de Albornoz en 1360. Les années suivantes voient une alternance entre des gouvernements républicains (comme en 1377, lequel a fait construire la basilique San Petronio et la Loggia dei Mercanti) et une domination papale ou des Visconti. Pendant ce temps-là, les familles de la ville s’engagent dans des combats fratricides pour son contrôle. Au milieu du xve siècle, la famille Bentivoglio conquiert le pouvoir avec Sante (1445-1462) et Giovanni II (1462-1506). Cette période est l’une des plus florissantes de la ville, avec la présence de célèbres architectes et peintres dans ses murs, qui transforment Bologne en une véritable ville italienne de la Renaissance.

Le règne de Giovanni II finit en 1506 après que les troupes papales de Jules II eurent assiégé et pillé la ville. De cette date, et ce jusqu’au XVIIIe siècle, Bologne fera partie des États pontificaux, et elle sera dirigée par un cardinal legato, et un Sénat qui élit tous les deux mois un gonfalonier (juge), secondé par huit consuls plus âgés. La prospérité de la ville continue de croître, bien qu’une peste à la fin du XVIe siècle fait chuter la population de 72 000 à 59 000 habitants.

Dans le domaine de la peinture, annonçant l’École bolonaise on trouve alors des artistes comme Amico Aspertini, dont l’imaginaire fut nourri par  l’œuvre humaniste, teintée d’ésotérisme, d’Ercole de’ Roberti qui a stimulé son goût pour la magie, le masque, le tragique et le grotesque. Les artistes bolonais bénéficièrent aussi de la puissance expressive de la peinture allemande qui s’est répandue dans la plaine émilienne grâce au gravures et aux voyages à Venise où la mode était aux Ecoles du Nord.

Durant les XVe et XVIe siècles, la ville de Bologne a été également connue pour un style d’escrime connu sous le nom d’escrime bolonaise, avec des maîtres d’armes tels que Antonio Manciolino, Achille Marozzo, Giovanni dall’Agocchie, pour n’en citer que quelques-uns. Ce style a grandement contribué à la réputation de l’Italie dans ce domaine et a eu directement, ou indirectement, une grande influence sur l’histoire de l’escrime européenne.

La prospérité de la ville se traduit également par la construction de nombreux édifices, comme en 1564 avec la Piazza Nettuno et le Palazzo dei Banchi. La domination papale voit la construction de beaucoup d’églises et d’autres établissements religieux, et la rénovation des plus anciens. Avec 96 couvents, Bologne détient le record pour l’Italie. Les artistes travaillant à cette époque dans la ville fondèrent l’École bolonaise, parmi lesquels  figurent Annibale Carracci, Domenichino, Guercino et d’autres de renommée européenne, regroupés dans l’académie bolonaise des Incamminati des frères Carracci.

Sous Napoléon, Bologne devient la capitale de la République cispadane. Après la chute de Napoléon, Bologne retombe sous la coupe papale, se rebellant en 1831 sous l’impulsion d’un mouvement libéral réprimé par les Autrichiens, ces derniers la bombardent en 1848 lors de nouveaux troubles.

Après la visite du Pape Pie IX de 1857, la ville vote son annexion au Royaume de Sardaigne le 12 juin 1859, participant ainsi au Risorgimento. Depuis, l’histoire de Bologne se confond avec celle de l’Italie.

En novembre 1920, les chemises noires fascistes attaquent la foule lors de l’investiture du nouveau maire de la ville, le cheminot socialiste Ennio Gnudi, tuant onze personnes et provoquant la destitution du nouveau maire après seulement une heure de mandat (le gouvernement impose un dirigeant non élu à sa place).

La Piazza Maggiore : (de gauche à droite) le Palazzo dei Banchi, la Basilique San Petronio, le Palazzo dei Notai, le Palazzo d’Accursio. La ville de Bologne a été bombardée à plusieurs reprises pendant la Seconde Guerre mondiale. L’importance de la ville comme centre urbain qui relie le nord au centre de l’Italie, ainsi que son importance stratégique en tant que plaque tournante ferroviaire, en fait l’une des principales cibles des forces alliées. Le 16 juillet 1943, une série de bombardements eut des conséquences dévastatrices pour une grande partie de la ville et de la population. Elle détruisit plusieurs quartiers historiques de la ville et la gare principale. En tout, 44 % de l’infrastructure de la ville fut détruite ou gravement endommagée. Le 25 septembre 1943, Bologne fut une nouvelle fois la cible de bombardements avec un bilan de 936 personnes tuées et des milliers de blessés.

Dans la matinée du 21 avril 1945, le premier corps armé à entrer dans la ville fut le 87e régiment d’infanterie du Groupe de combat « Frioul », dirigé par le général Arturo Scattini. Les combats pour chasser les Allemands de la 65e division d’infanterie (Allemagne) commandée par le général Hellmuth Pfeifer ont été principalement conduits par des soldats du 2e Corps polonais de la VIIIe Armée britannique, appuyés par la 34e division du 2e corps de la 5e Armée américaine. La libération de la ville sera effective le 22 avril par la capitulation de la 65e division allemande.

Pendant les années de plomb, la ville, bastion du Parti communiste italien, fut le théâtre de nombreux mouvements contestataires, notamment étudiants en 1977, ainsi que des actions de groupes néofascistes. L’attentat de la gare de Bologne (connu en Italie comme la strage di Bologna) fut une des plus importantes actions terroristes qui ont touché l’Italie, faisant 85 morts et blessant plus de 200 personnes le 2 août 1980, à 10 h 25. Des membres d’un groupe d’extrême droite furent condamnés pour l’attentat.

En 1995, le Conseil de l’Europe décerna à Bologne son prix de l’Europe.

Bologne est aujourd’hui un important centre culturel mais aussi un nœud commercial, industriel et de communications. Au début du XXe siècle, les vieux murs ont été détruits afin de construire un boulevard et de nouvelles habitations.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.