Charles Henri d’Estaing, militaire.

Jean Baptiste Charles Henri Hector, comte d’Estaing, né au château de Ravel (Puy-de-Dôme) le 24 novembre 1729 et mort guillotiné à Paris le 28 avril 1794, est un aristocrate et militaire français.

Officier d’infanterie, il atteint le grade de colonel durant la guerre de Succession d’Autriche et il est blessé devant Maastricht. Promu brigadier d’infanterie au début de la guerre de Sept Ans, il part combattre aux Indes. Blessé à nouveau et fait prisonnier par les Anglais, il est libéré sur parole et — interprétant de manière très contestable les clauses de sa libération — reprend les armes pour mener sur mer une campagne couronnée de succès dans l’océan Indien.

À nouveau capturé par les Anglais lors de son retour vers la France, il parvient néanmoins à être libéré et rapatrié.

Bon soldat — devenu marin le temps d’une campagne — et habile courtisan, il est rapidement promu lieutenant général des armées royales dans l’armée mais également lieutenant général des armées navales dans la marine en vue d’une expédition au Brésil colonial (avec des provisions de vice-roi du Brésil, que la fin de la guerre rendent sans objet). Ces promotions rapides et multiples lui valent l’inimitié durable de ses subordonnés, surtout dans la marine.

Il est nommé, en 1764, gouverneur à Saint-Domingue mais la mission que lui a confiée Choiseul le rend impopulaire auprès des notables locaux qui obtiennent son renvoi au bout de deux ans seulement (1766). Six ans après son retour (1772), il est nommé inspecteur et commandant de la marine à Brest, fonctions qu’il cumule avec celle de gouverneur. Gestion difficile, vu la multiplicité des interlocuteurs, il doit, pour conforter le rôle de l’intendant Ruis-Embito, prescrire par un ordre de service au personnel du port de « respecter, comme lui-même, cet homme du Roi ».

Promu vice-amiral pendant la guerre d’indépendance américaine, il reçoit en 1778 le commandement d’une flotte envoyée en aide aux insurgents américains. Le 28 juin 1779 arrive à Fort-de-France un convoi apportant des approvisionnements et des renforts. Parmi ces navires le Fier Roderigue, armé par Beaumarchais ; un ancien navire de guerre qui séduit d’Estaing qui se permet de l’intégrer à son escadre. Il échoue devant Rhode Island et New York, remporte un demi-succès à la Grenade, où le commandant du Fier Roderigue perd la vie, et où le bateau devient inutilisable. Il échoue encore devant Savannah, où il est à nouveau blessé. Il rentre en France en 1780.

Populaire — et toujours bien en cour — malgré des résultats mitigés, il est employé en Espagne et dans l’Atlantique à la tête d’une escadre combinée franco-espagnole, qui ne joue cependant pas un rôle important. Deux ans après la fin de la guerre d’indépendance américaine, il obtient le gouvernement général de Touraine.

Il reste en France pendant la Révolution française de 1789, dirige la garde nationale de Versailles, où il joue un rôle ambigu lors des journées d’octobre 1789 avant de démissionner. Il ambitionne sans succès la dignité de maréchal de France, et il est finalement promu amiral en 1793. Cependant, son rôle lors des journées d’octobre 1789 et certaines de ses prises de position ultérieures — mais en fait surtout son statut et ses origines — lui valent d’être condamné à mort et guillotiné sous la Terreur.

Source : Wikipédia.

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