Ville de Niort (Deux-Sèvres).

Niort est une commune du centre-ouest de la France, chef-lieu du département des Deux-Sèvres (région Nouvelle-Aquitaine).

Niort compte une population de 59 005 habitants en 2016. La ville est également le siège de la communauté d’agglomération du Niortais, regroupant 149 220 habitants (2010). Son aire urbaine regroupe 77 communes et 151 254 habitants ce qui en fait la 59e de France (2010).

La ville appartient au Parc naturel régional du Marais poitevin, vaste zone humide répartie sur les trois départements de Charente-Maritime, des Deux-Sèvres et de Vendée. Elle en constitue la commune la plus importante ainsi que la porte d’entrée orientale grâce à la Sèvre niortaise.

Son économie repose essentiellement sur le secteur tertiaire (assurances, banques, assistance, consultant informatique et financier, vente par correspondance…). La ville est célèbre pour accueillir notamment le siège des principales mutuelles d’assurance françaises, et est considérée comme la capitale régionale de l’économie sociale.

Selon la Banque de France, ces différentes activités font de Niort la quatrième place financière française, en termes d’échanges de flux financiers, derrière Paris, Lyon et Lille. Niort se situe au septième rang sur 50 (aires urbaines équivalentes) en ce qui concerne les emplois supérieurs. Niort est également un centre commercial et logistique important à la croisée des autoroutes A10 et A83.


Niort a été peuplé dès le Néolithique comme l’attestent divers silex travaillés dont une hache polie découverte place de la Brèche.

Avant le Ier siècle, Niort n’est sans doute qu’un village implanté dans la boucle de la Sèvre là ou se trouve le quartier de Bessac. Des fouilles archéologiques réalisées au cours des années 1970-1980 démontrent une activité commerçante importante pour l’époque. Ces mêmes travaux datent un abandon progressif de l’habitat vers la fin du Ier siècle. Les raisons de cette baisse d’activité ne sont pas connues : incendies, épidémies (marais proche), les hypothèses peuvent être nombreuses et les causes parfois complémentaires.

Niort, carte maximum, Niort, 28/05/1966.

La présence d’une communauté gallo-romaine est confirmée par la découverte, en janvier 2018, sur le site de Port-Boinot, de trois statues d’inspiration celtique : deux déesses-mères et la déesse Epona.

Le plan orthonormé des rues de la boucle de la Sèvre Niortaise suggère une pérennisation de la cadastration antique. De part et d’autre la voie gallo-romaine quittant Niort vers l’ouest, des zones sépulcrales se sont développées. L’une d’elles, le cimetière Saint-Martin, a été utilisée largement à l’époque mérovingienne. Il fut fouillé en 1972.

À l’époque carolingienne, il semble que pour des raisons de sécurité, l’occupation humaine se resserre autour d’un lieu de culte et s’implante sur les collines de Notre-Dame et Saint-André. Ces collines offrent en effet la possibilité d’une surveillance accrue sur la Sèvre Niortaise, et son port. Le fleuve constitue une voie naturelle de transport et de commerce non négligeable à cette époque. C’est aussi un lieu de rupture de charge pour continuer par voie terrestre avec l’arrière-pays. Mais c’est aussi une porte ouverte aux invasions, comme l’atteste l’arrivée conquérante des Normands en 940.

La ville dépend du comte de Poitiers. Elle passe avec la dot d’Aliénor d’Aquitaine d’abord sous autorité du roi de France, puis avec son remariage, dans les domaines du duc d’Anjou, qui est aussi roi d’Angleterre (Empire Plantagenêt). Cette situation ne fut pas sans quelques avantages. En 1203, Aliénor accorde aux Niortais une charte de franchise. Son royal époux, Henri II puis son fils Richard Cœur de Lion, fortifient la citadelle avec un château et une enceinte qui avait une longueur de 2 800 mètres, soit presque le double de celle de Carcassonne. Seul subsiste aujourd’hui l’imposant donjon double et quelques traces de fondations place Saint-Jean.

Niort, épreuve d’artiste.

En 1224 le connétable Mathieu II de Montmorency ramène la ville dans le giron français pour le compte de Louis VIII. En 1244, Niort résiste à un assaut du comte de Derby en septembre 1346 (guerre de Cent Ans). Elle repasse néanmoins sous bannière anglaise à la signature du traité de Brétigny, en 1360. La ville est devenue « port franc » en 1285, permettant la poursuite de son développement économique et commercial.

Bertrand du Guesclin reprit Niort aux mains des Anglais le 23 mars 1372. Pour cela il usa d’un stratagème, celui de revêtir d’uniformes anglais deux-cents de ses plus braves soldats. À leur vue, les sentinelles ennemies abaissèrent le pont-levis. Les Français entrèrent dans la ville et désarmèrent les Anglais. Ainsi Niort réintégra le royaume de France.

Pendant la Praguerie (1440), soulèvement contre les réformes de Charles VII, le dauphin futur Louis XI, fit de Niort son quartier général et lui accorda de nombreux privilèges.

Au XIVe siècle les drapiers, les tanneurs faisaient la réputation de Niort.

La fin du Moyen Âge voit le creusement du port qui assurera l’essor commercial de la ville en la reliant à l’océan Atlantique. Creusé par ordre de Jean de Berry, comte du Poitou, le port expédiait en Flandre et en Espagne du sel, du poisson, du blé, de la laine et bien sûr des draps et des peaux… Dans le même temps, les Niortais tiraient orgueil et profit de leurs foires et marchés, pourvus de halles qui compteront parmi les plus belles du royaume.

En novembre 1461, le roi Louis XI (1423-1461-1483) confirma les privilèges de la ville de Niort, afin qu’elle accroisse.

Gagnée par la réforme en 1557, la ville devient protestante, mais est reprise par les catholiques en 1569. Du 20 juin au 3 juillet, les troupes royales du comte de Lude font le siège de la ville, sans succès. En octobre, après la défaite protestante à Moncontour, La Brosse abandonne la ville aux catholiques.

Un des épisodes sanglants de Niort pendant les guerres de Religion, se déroule dans la nuit du 27 au 28 décembre 1588, durant laquelle se produisirent des affrontements entre catholiques et protestants avec des meurtres, des pillages et des incendies. Saint-Gelais et Agrippa d’Aubigné s’emparent de la ville. En 1627, Niort redevient catholique mais demeure un foyer actif du protestantisme.Son temple à l’époque pouvait accueillir plus de 6000 personnes. Il était situé en haut de la colline Saint André, vers les rues Saint Gelais et des Remparts.

Les dragonnades touchent la ville dès 1668. Elles durent jusqu’en 1685 et contraignent de nombreux protestants à fuir notamment vers le Canada. Le temple est démoli afin qu’il n’en reste aucune trace.

Le port de Niort continue cependant à accueillir le commerce des peaux et des fourrures en provenance du Canada où de nombreux Poitevins se sont installés. Toutefois, la révocation de l’édit de Nantes (1685) puis la perte du Canada entraînent la chute de cette industrie globalement aux mains des protestants.

Avant la Révolution, il y avait cependant encore une trentaine de moulins à fouler et plus de 30 régiments de cavalerie se fournissaient ici en culottes de peau.

En 1807, Napoléon Ier prend un décret d’aménagement de la Sèvre Niortaise afin de conforter son rôle de voie navigable. Ce décret est le premier acte ayant abouti à l’assèchement total du marais poitevin.

Napoléon Ier passe par Niort sur le chemin de l’exil vers l’île de Sainte-Hélène et y passe l’une de ses dernières nuits en terre française (nuit du 2 au 3 juillet 1815) à l’auberge de la Boule d’Or. C’est peut-être la dernière nuit sur le continent car selon certains auteurs, quand il était à Rochefort, il aurait dormi toutes les nuits sur L’Île d’Aix avant de se rendre aux anglais.

Niort, essais de couleurs.

Il aura assuré la prospérité de la ville pendant son règne en faisant travailler ses industries de chamoiserie, notamment en y faisant fabriquer les culottes de peau utilisées par la cavalerie. Cette industrie de la chamoiserie et de la ganterie perdure en déclinant régulièrement jusqu’à s’éteindre à la fin du XXe siècle.

La ville développe alors l’économie sociale et solidaire à partir de la seconde moitié du XXe siècle au travers de mutuelles d’assurances.

Le 7 juin 1944, l’aviation US bombarde le quartier de la gare faisant une quarantaine de victimes. Les cibles étant la gare de triage et une usine de fabrication de détonateurs pour l’armée allemande.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.