Stanisław Wyspiański, peintre, sessinateur, poète, dramaturge, scénographe et designer.

Stanisław Mateusz Ignacy Wyspiański, en français Stanislas Wyspianski, né le 15 janvier 1869 à Cracovie et mort le 28 novembre 1907 dans la même ville, est un artiste total : peintre, dessinateur, poète, dramaturge, scénographe, designer et metteur en scène polonais, dont la carrière s’est déroulée dans sa ville natale, alors sous l’autorité de l’Autriche.

Figure de proue du mouvement Jeune Pologne, Wyspianski est un des artistes européens les plus prolifiques et les plus remarquables de son époque. Il est particulièrement réputé pour les vitraux réalisés dans plusieurs institutions de Cracovie.

En tant que dramaturge, il a été un grand réformateur de la scène polonaise de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Il est notamment le premier à avoir mis en scène Les Aïeux d’Adam Mickiewicz


Fils de Franciszek Wyspiański et de Maria, née Rogowska, Stanisław Wyspiański est né en 1869 à Cracovie, ville qui avait été annexée par l’Autriche en 1846.

À l’âge de sept ans, il perd sa mère, emportée par la tuberculose. Son père étant un modeste sculpteur ayant du mal à s’occuper de lui, le jeune  Stanisław est placé en 1880 chez son oncle Kazimierz Stankiewicz et son épouse Janina. Ils n’ont pas d’enfant et le traitent comme leur propre fils. Les Stankiewicz sont des gens très cultivés. Jan Matejko, Józef Szujski, Karol Estreicher) et Władysław Łuszczkiewicz sont des habitués de la maison et Wyspiański y reçoit une très solide éducation.

Durant ses études secondaires au lycée Sainte-Anne, où il obtient son baccalauréat en 1887, il se lie d’amitié avec Józef Mehoffer, Lucjan Rydel, Stanisław Estreicher, Henryk Opieński et Jerzy Żuławski.

Wyspiański suit ensuite des cours à l’université Jagellone et à l’École des beaux-arts de Cracovie, dirigée par Jan Matejko. Le vieux professeur permet à son jeune et talentueux étudiant de participer à la réalisation des  polychromies de l’église Mariacki de Cracovie, alors en rénovation.

De 1890 à 1894, Wyspiański voyage et travaille à l’étranger. Il visite l’Allemagne, l’Italie et la Suisse.

Bénéficiant d’une bourse de l’École des beaux-arts de Cracovie, il séjourne aussi en France où il étudie avec son ami Józef Mehoffer à l’Académie Colarossi. Il y rencontre Władysław Ślewiński, Paul Gauguin et les peintres nabis et est fortement influencé par la peinture de Pierre Puvis de Chavannes. Il s’intéresse également au théâtre et fréquente la Comédie-Française et l’Opéra de Paris.

De retour en Pologne, Wyspiański s’installe à Cracovie, qu’il ne quittera plus, et collabore à la revue moderniste Życiede Stanisław Przybyszewski.

Il réalise des vitraux pour l’église des Franciscains à Cracovie, qui sont considérés aujourd’hui comme les plus beaux qui aient été réalisés à l’époque de la Jeune Pologne. Il s’agit de saint François, Salomé et des quatre éléments, le tout entouré de la polychromie de motifs floraux aux couleurs intenses, éclairés de rayons de soleil qui donnent au lieu une dimension mystique. Le plus célèbre vitrail de Wyspiański dans cette église est celui de la nef principale, placé au-dessous de la porte d’entrée : « Création du monde ».

C’est en travaillant sur la polychrome des Franciscains que Wyspiański rencontre sa future épouse, Teodora Teofila Pytko, une simple paysanne qui y travaille comme apprentie maçon. Le mariage a lieu en 1900 et ils auront trois enfants. Mais pour la famille Wyspiański, ce mariage est une mésalliance et elle rompt toutes relations avec le couple.

Wyspiański remporte le prix de l’Académie de Cracovie pour les paysages avec le tertre Kościuszko et poursuit son travail dans le domaine des vitraux. Apollo entravé, vitrail ornant l’escalier du siège de l’Association des médecins de Cracovie, fait partie de ses plus belles œuvres.

En 1898, Wyspiański apprend qu’il est atteint de la syphilis, une maladie incurable à l’époque. Il vit désormais avec la perspective d’une mort imminente. Il crée donc dans la hâte et ne peut plus entreprendre de travaux nécessitant d’efforts physiques. À cela s’ajoute un souci d’argent  permanent.

Sa pratique du pastel est partiellement dictée par une facteur économique : un portrait au pastel est beaucoup moins cher qu’une peinture à l’huile de même format, et si un portrait à l’huile nécessite une semaine de travail, un pastel ne demande que quelques heures. L’artiste fait des portraits de commande, mais peint aussi son entourage : son épouse, ses enfants, ses amis Lucjan Rydel, Stanisław et Dagny Przybyszewskis, Jacek Malczewski. Il adore dessiner des portraits d’enfants et réalise aussi plusieurs  autoportraits.

Il travaille également pour le nouveau Théâtre municipal de Cracovie pour lequel il conçoit le mobilier et la scénographie pour les représentations théâtrales. Plus tard, il y mettra en scène ses propres spectacles ainsi que les œuvres les plus importantes du répertoire polonais.

Il fait ses débuts en tant que dramaturge et metteur en scène en novembre 1898 avec La Varsovienne, pièce relative à l’insurrection polonaise de 1830-1831. L’artiste pense au-delà du texte et compose l’espace avec précision. La scénographie joue un rôle crucial dans la création de l’ensemble. Les fenêtres placées dans la paroi arrière de la scène dirigent l’attention des personnages du drame et des spectateurs sur ce qui se passe dans les profondeurs, hors de la scène. Wyspiański crée également un décor original, blanc-noir-or, dont le clavicorde et le buste de Napoléon placés au centre de la scène participent à l’action. La chanson-titre La Varsovienne est un leitmotiv et l’un des principaux héros du drame. La première a lieu le 2 juillet 1901 au théâtre de Lwów avec une actrice célèbre Helena  Modrzejewska dans le rôle de Maria. Wyspiański lui consacrera un des plus beaux poèmes de la littérature polonaise sur l’art de jouer, publié dans l’Étude de Hamlet en 1905.

Wyspiański révolutionne et rénove entièrement le théâtre polonais, qu’il rêve total « immense, intégrant toutes les formes d’expression artistique ». Il est également conscient du rôle que joue l’art dans la formation de l’imaginaire collectif. De son riche et audacieux héritage scénique se détachent surtout deux pièces : Les Noces et La Délivrance.

En 1905, Wyspiański est élu au conseil municipal de Cracovie, mais sa santé se détériore gravement.

Peu de temps avant sa mort, il déménage avec sa famille dans un village peu éloigné de Cracovie, Węgrzyce, où ses amis et admirateurs, Stefan Żeromski, Władysław Reymont, Leopold Staff, Irena Solska lui rendent visite.

Son dernier drame Zygmunt August est rédigé par sa tante, car le poète ne peut plus se servir d’un crayon.

Il meurt le 28 novembre 1907 de la syphilis8 dans la maison de soins du docteur Maksymilian Rutkowski. Ses funérailles sont un jour de deuil pour toute la nation polonaise.

Wyspiański est inhumé dans la crypte des Grands Hommes de l’église de Skałka.

Source : Wikipédia.

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