Roger Martin du Gard, romancier, dramaturge et nouvelliste.

Roger Martin du Gard est un écrivain, romancier, dramaturge, nouvelliste, diariste et épistolier français né le 23 mars 1881 à Neuilly-sur-Seine et mort le 22 août 1958 au château du Tertre, à Sérigny (Orne).

Il est lauréat du prix Nobel de littérature de 1937.


Il s’attelle à la préparation d’un roman dès le début de son voyage de noces en Afrique du Nord, début 1906 : Une Vie de saint. L’année suivante, naît sa fille Christiane (1907-1973).

La publication de son roman Jean Barois en 1913 lui permettra de se lier d’amitié avec André Gide et Jacques Copeau : refusé par Bernard Grasset, son manuscrit est transmis par son ami d’enfance Gaston Gallimard à Jean Schlumberger, puis à Gide, son livre étant finalement édité à la jeune maison d’édition de la NRF dont il devient le premier succès. Dans l’étonnant « roman dossier » qu’est Jean Barois, Roger Martin du Gard ne cherche pas à démontrer. Il n’émet aucun jugement, il ne condamne pas, il n’absout pas : il décrit avec une volonté d’objectivité l’évolution de la religion contemporaine avec le modernisme qui semble en saper les fondements ou la séparation des Églises et de l’État en 1905. Avec ses documents authentiques ou fictifs qui s’y trouvent insérés, la seconde partie constitue aussi la première représentation littéraire de l’Affaire Dreyfus et du procès Zola qui lui est lié. De la même façon qu’elle est aussi une des premières représentations littéraires de la crise moderniste. Charles Moeller oppose le Jean Barois de Roger Martin du Gard à l’Augustin de Joseph Malègue dans Augustin ou le Maître est là, un peu comme Victor Brombert, le critique américain. Pour Brombert, le retour à la foi d’Augustin « n’est pas un retour soumis au bercail » (« is not a submissive return to the fold »), mais « une reconquête durement remportée à travers la souffrance et la lucidité » (« a reconquest hard won through pain and lucidity »), et qui n’est pas « une abdication de l’intelligence ». Moeller pense que la foi avec laquelle renoue Jean Barois est du fidéisme.

Pour le théâtre, il écrit Le Testament du père Leleu (1913), farce paysanne qui semble avoir inspiré G. Puccini pour la composition de son opéra Gianni Schicchi. La mise en scène de cette farce par Jacques Copeau, qui venait alors d’ouvrir le théâtre du Vieux-Colombier, marque le début d’une amitié très forte, grâce à laquelle Martin du Gard envisage la réalisation de pièces satiriques dans le cadre d’une Comédie nouvelle dont il développe une première vision. Cependant, ces perspectives ne connaissent pas un aboutissement, en raison des refus successifs qu’oppose J. Copeau aux propositions et essais de Roger. Celui-ci revient alors vers le roman.

Mobilisé en 1914, il est affecté comme fourrier à un groupe automobile de « Transport matériel » attaché au premier corps de cavalerie. Témoin des atrocités du front, il ne veut pas écrire sur le sujet mais exprime son pacifisme idéaliste dans ses lettres et son journal de cette époque.

Après la Première Guerre mondiale, Roger Martin du Gard conçoit le projet d’un long roman-fleuve (ou « roman de longue haleine ») dont le titre initial était Deux frères. De fait, le roman en huit volumes qui sera finalement intitulé Les Thibault va l’occuper des années 1920 à 1940, date de publication du dernier volume, Épilogue. De nombreux souvenirs d’enfance vont marquer cette saga, notamment de l’époque, entre 1890 et 1895, où il habita Maisons-Laffitte dans une maison de l’avenue Albine, au no 26 qui porte actuellement une plaque gravée de marbre blanc sur un des deux piliers du portail. À travers l’histoire de Jacques et Antoine Thibault qui sont liés à la famille de Fontanin, le romancier fait le portrait d’une classe sociale, la bourgeoisie parisienne, catholique ou protestante, universitaire, mais aussi en révolte dans le cas de Jacques Thibault, apprenti écrivain qui découvre le socialisme. Conçus comme une conclusion à une œuvre dont la réalisation menaçait de durer trop longtemps, les deux derniers volumes sont consacrés à la disparition des deux héros et mettent l’accent sur la Première Guerre mondiale. L’Été 1914 décrit la marche à la guerre que ne peuvent empêcher ni les socialistes, ni les autres groupes pacifistes : révolutionnaire de cœur, Jacques Thibault ne saura que se sacrifier en lançant sur les tranchées un appel à la fraternisation des soldats allemands et français. Racontant la lente agonie d’Antoine Thibault gazé pendant le conflit, Épilogue évoque la « marche à la paix » et s’interroge sur les propositions du président Wilson qui aboutiront à la création de la Société des Nations.

Le 22 août 1926, à l’initiative d’Édouard Herriot, il est fait chevalier de la Légion d’honneur.

En 1930 paraît Confidence africaine, une histoire d’inceste entre un frère et une sœur. Ce livre joue un rôle dans le roman épistolaire de Katherine Pancol, Un homme à distance (Albin Michel, 2002).

C’est en 1937, juste après la publication de L’Été 1914, que Martin du Gard se voit attribuer le prix Nobel de littérature. Après un long séjour en Italie, il passe la majeure partie de la guerre 1939-1945 à Nice, avant d’aller se réfugier à Piérac, dans l’Aude. De 1941 à sa mort, il travaille à un roman resté inachevé, Les souvenirs du lieutenant-colonel de Maumort, dont une édition procurée par André Daspre sera publiée en 1983 sous le titre Le lieutenant-colonel de Maumort. En décembre 1945, il s’installe dans un appartement au 10, rue du Dragon (Paris), après avoir remis de l’ordre au château du Tertre occupé par des soldats allemands.

En 1949, Roger Martin du Gard traduit, conjointement avec son auteur Dorothy Bussy, l’unique roman de l’écrivaine, Olivia, chez Stock.

Publiées peu après la mort d’André Gide, les Notes sur André Gide évoquent une des amitiés les plus importantes et enrichissantes qu’ait connues cet admirateur de Tolstoï, de Flaubert et de Montaigne.

La Bibliothèque de la Pléiade des éditions Gallimard regroupe ses « Œuvres complètes », parues en 1955 en deux volumes. Roger Martin du Gard étant alors toujours en vie, on lui confia donc la sélection des textes à publier. Seule L’Une de nous, nouvelle sous forme dialoguée, parue chez Grasset en 1910, est exclue par l’auteur : épisode d’une monographie intitulée Marise et abandonnée ensuite par Martin du Gard, celui-ci la décrit comme « une nouvelle d’un naturalisme suranné, d’une sensiblerie et d’un mauvais goût déplorables ». Cet opus a été mis au pilon à sa demande.

Roger Martin du Gard repose avec sa femme au cimetière du Monastère de Cimiez sur les hauteurs résidentielles de Nice. Il avait songé, dès 1921 sur la dalle de sa tombe dont il a dessiné la forme, faire inscrire l’expression latine « Sum quod eris », formule s’adressant au passant signifiant « Je suis ce que tu seras ». mais cela ne fut pas.

Marie Rougier (1901-1998), l’amie du couple Martin du Gard, professeur au lycée de jeunes filles de Nice, devient la secrétaire et la confidente dévouée du romancier, veillant en particulier sur tous ses papiers et les éditions qu’il souhaitait préparer.

Source : Wikipédia.

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