Rachel Carson, biologiste marine et écologiste.

Rachel Louise Carson, née à Pittsburgh le 27 mai 1907 et morte le 14 avril 1964 à Silver Spring dans le Maryland, est une biologiste marine et militante écologiste américaine.

Carson commença sa carrière comme biologiste au U.S. Bureau of Fisheries (Bureau des pêches) puis se consacra progressivement à l’écriture à plein temps dans les années 1950. Son best-seller Cette mer qui nous entoure (The Sea Around Us), publié en 1951, lui valut d’être reconnue comme écrivaine de talent, et lui apporta une sécurité financière. Son livre suivant, The Edge of the Sea, ainsi que la réédition de son premier livre, Under the Sea-Wind, furent aussi des succès. Considérée comme un tout, sa trilogie de la mer explore l’éventail de la vie marine, du littoral aux profondeurs.

À la fin des années 1950, Carson se concentra sur la protection de  l’environnement et sur les problèmes causés par les biocides de synthèse. Ceci la conduisit à publier Silent Spring (Printemps silencieux) en 1962 qui déclencha un renversement dans la politique nationale envers les biocides — conduisant à une interdiction nationale du DDT et d’autres pesticides. Le mouvement populaire que le livre inspira conduisit à la création de l’Environmental Protection Agency. Carson reçut à titre posthume la médaille présidentielle de la Liberté. Un prix international décerné aux défenseurs de l’environnement porte son nom, le Prix Rachel Carson, décerné depuis 1991.


Rachel Carson est née en 1907 dans la petite ferme familiale près de Springdale (Pennsylvanie), en amont de Pittsburgh sur le fleuve Allegheny. Enfant, elle passait de nombreuses heures à élargir ses connaissances sur les étangs, les champs et les forêts grâce à sa mère, qui lui enseignait (ainsi qu’à son frère et sa sœur ainés) les leçons du mouvement nature study. Rachel Carson était une lectrice avide et, très tôt pour son âge, une écrivaine talentueuse. Elle passait également beaucoup de temps à explorer les environs de la ferme de 26 hectares. Elle commença à écrire des histoires (souvent à propos d’animaux) à l’âge de huit ans, et sa première nouvelle fut publiée lorsqu’elle avait dix ans. Elle aimait particulièrement le St. Nicholas Magazine (dans lequel fut publiée sa première nouvelle), les travaux de Beatrix Potter, et les romans de Gene Stratton Porter. Adolescente, elle aimait lire les œuvres de Herman Melville, Joseph Conrad et Robert Louis Stevenson. Le monde naturel, et plus particulièrement l’océan, était le fil commun de ses lectures favorites. Carson alla à la petite école de Springdale jusqu’au 10th grade (équivalent de la seconde). Elle alla ensuite au lycée de Parnassus (Pennsylvanie) proche, et sortit diplômée en 1925, première de sa classe de 44 élèves.

Au Pennsylvania College for Women (université de Pennsylvanie pour femmes, aujourd’hui appelée Chatham University), comme au lycée, Carson était plutôt solitaire. Elle étudia d’abord l’anglais, avant d’opter pour la biologie en janvier 1928, bien qu’elle continuât à contribuer au journal et supplément littéraire de l’école. Pourtant admise en troisième cycle à l’université Johns-Hopkins en 1928, elle fut forcée de faire ses dernières années d’études au Pennsylvania College for Women pour des raisons financières ; elle en sortit diplômée avec la mention magna cum laude en 1929. Après une formation d’été au Marine Biological Laboratory, elle continua ses études en zoologie et en génétique à Johns-Hopkins à l’automne 1929.

Après sa première année de troisième cycle, Rachel Carson devint étudiante à temps partiel : pour payer ses frais de scolarité, elle était assistante au laboratoire de Raymond Pearl, où elle travaillait sur les rats et les drosophiles. Après des débuts non concluants sur les crotales et les écureuils, elle mena à terme un projet de mémoire sur le développement embryonnaire du pronéphros chez les poissons. Elle obtint un diplôme de master en juin 1932. Elle avait projeté de continuer en doctorat, mais elle dut quitter Johns-Hopkins en 1934 pour chercher un poste d’enseignante à plein temps pour aider sa famille. En 1935, son père mourut soudainement, laissant Carson seule pour s’occuper de sa mère. La situation financière devint plus difficile encore. Devant l’insistance de Mary Scott Skinker, son mentor en biologie de premier cycle, elle occupa temporairement un poste au U.S. Bureau of Fisheries (Bureau des pêches), où elle rédigeait les textes destinés à une série éducative hebdomadaire d’émissions de radio intitulées Romance Under the Waters (Poésie sous les eaux). La série de 52 programmes de sept minutes était centrée sur la vie aquatique et était destinée à susciter l’intérêt du public pour la biologie des poissons et les travaux du Bureau of Fisheries, une tâche que les précédents rédacteurs n’avaient pas su mener à bien. Carson commença aussi à proposer des articles sur la vie marine dans la baie de Chesapeake à des journaux et magazines locaux. Ces articles étaient fondés sur ses recherches pour la série radio.

Le superviseur de Carson, content de son succès avec la série radio, lui demanda d’écrire une introduction pour une brochure sur le Bureau of Fisheries. Il s’efforça également de lui réserver le premier poste à plein temps qui serait disponible. Quand elle passa le concours de la fonction publique (civil service exam), elle surpassa tous les autres participants et devint en 1936 la deuxième femme à être embauchée par le Bureau of Fisheries pour un poste à plein temps, en tant qu’assistante-biologiste marin.

Les principales responsabilités de Carson au U.S. Bureau of Fisheries étaient d’analyser et de rapporter les données récoltées sur les populations de poissons, et d’écrire brochures et autres documents à destination du public. En se fondant sur des entretiens avec des biologistes marins et sur ses propres recherches, elle écrivit un flot continu d’articles pour The Baltimore Sun et d’autres journaux. Cependant, ses devoirs familiaux s’alourdirent encore lorsqu’en janvier 1937 sa sœur aînée mourut, la laissant seule pour nourrir sa mère et deux nièces.

En juillet 1937, l’Atlantic Monthly accepta une version modifiée d’un essai intitulé « The World of Waters » (Le monde de l’eau), qu’elle avait écrit à l’origine pour sa première brochure sur le Bureau, et que son superviseur avait jugé trop bon pour une simple brochure. Cet essai, publié sous le titre « Undersea » (Le monde sous-marin), était un récit vivant d’un périple sur le fond de l’océan. Ceci marqua un tournant dans sa carrière d’écrivain. La maison d’édition Simon & Schuster, impressionnée par « Undersea », contacta Carson et lui suggéra de l’étoffer afin d’en faire un livre. Plusieurs années d’écriture donnèrent naissance en 1941 à Under the Sea-Wind (Sous le vent marin), qui reçut d’excellentes critiques mais eut du mal à se vendre. Entre-temps, ses articles continuaient à avoir du succès : ils parurent dans le Sun Magazine, Nature, et en 1944, un article paru dans Collier’s Weekly traitait des similarités entre l’écholocation chez les chauve-souris et la nouvelle technologie militaire du radar.

Carson tenta de quitter le Bureau (alors renommé en Fish and Wildlife Service) en 1945, mais il y avait peu de postes pour des naturalistes, puisque la plus grande partie des fonds investis dans la science se concentraient sur des domaines techniques, dans le sillage du projet Manhattan. Au cours de l’année 1945, Carson fut confrontée pour la première fois au sujet du DDT, un nouveau pesticide révolutionnaire (acclamé comme « la bombe anti-insecte » après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki) qui commençait seulement à être soumis à des tests pour contrôler ses effets sur l’écologie et la santé. Le DDT n’était que l’un des nombreux sujets d’intérêt de Carson à l’époque, et les éditeurs ne trouvaient pas le sujet engageant ; elle ne publia rien sur le DDT jusqu’en 1962.

Carson obtint de nouvelles responsabilités au Fish and Wildlife Service et supervisa une petite équipe de rédacteurs en 1945, avant de devenir rédactrice en chef des publications en 1949. Si son poste lui offrait de plus en plus d’opportunités pour des travaux pratiques et une plus grande liberté de choix dans ses projets d’écriture, il lui amenait aussi de fastidieuses responsabilités administratives. En 1948, Carson travaillait sur un second ouvrage et avait volontairement choisi de passer à une écriture à temps plein. Cette année-là, elle prit un agent littéraire, Marie Rodell ; leur relation professionnelle dura toute la carrière de Carson.

Oxford University Press exprima son intérêt pour la proposition de Carson pour un ouvrage sur l’histoire de la vie de l’océan, la poussant à terminer le manuscrit de ce qui deviendrait Cette mer qui nous entoure (en anglais : The Sea Around Us) au début de l’année 1950. Des chapitres du livre parurent dans le Science Digest et le Yale Review, et neuf chapitres furent publiés sous la forme d’une série dans The New Yorker. Le dernier chapitre, « La naissance d’une île », remporta le prix George Westinghouse de l’écrit scientifique décerné par la American Association for the Advancement of Science. Cette mer qui nous entoure resta dans la liste des meilleures ventes du New York Times pendant 86 semaines, reçut le National Book Award et la médaille John Burroughs, et le Reader’s Digest en fit une version courte. Son livre lui valut deux titres de docteure honoris causa. Elle vendit également les droits pour un documentaire tiré de Cette mer qui nous entoure. Le succès du livre conduisit à la réédition de Under the Sea-Wind, qui devint à son tour un best-seller. Le succès de ses livres lui amena aussi une sécurité financière qui lui permit d’abandonner son poste pour se concentrer à plein temps à l’écriture en 1952.

Carson était inondée de propositions pour des allocutions, de courrier de fans et d’autres correspondances à propos de Cette mer qui nous entoure, en plus du travail sur le script du documentaire, dont elle s’était par ailleurs assurée des droits de révision. Elle était très mécontente de la version finale du script de l’écrivain, réalisateur et producteur Irwin Allen : elle trouvait que le script ne respectait pas l’atmosphère du livre et était scientifiquement déconcertant. Elle disait que c’était « à mi-chemin de l’« incroyable mais vrai » et du documentaire touristique désinvolte » (en anglais, a cross between a believe-it-or-not and a breezy travelogue). Cependant, elle découvrit que son droit de revoir le script n’allait pas jusqu’à en contrôler le contenu. Allen continua en dépit des objections de Carson et produisit un documentaire qui connut un grand succès, et remporta en 1952 l’Oscar du meilleur film documentaire, mais Carson fut si exaspérée par cette expérience qu’elle ne vendit plus jamais de droits pour adapter ses travaux à l’écran.

Affaiblie par son cancer du sein et les différents protocoles thérapeutiques administrés, Carson contracta un virus respiratoire en 1964. Son état empira alors : en février, les médecins mirent en évidence une anémie sévère due à la radiothérapie, puis en mars que le cancer avait atteint le foie. Elle décéda d’une crise cardiaque le 14 avril 1964 à l’âge de 56 ans.

Source : Wikipédia.

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