Olympe de Gouges, femme de lettres.

Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, née le 7 mai 1748 à Montauban et morte guillotinée le 3 novembre 1793 à Paris, est une femme de lettres française, devenue femme politique. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme en France.

Rédactrice en 1791 de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits et pamphlets en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs.

Elle est souvent prise pour emblème par les mouvements pour la libération des femmes.


Née le 7 mai 1748 à Montauban et baptisée le lendemain en l’église Saint-Jacques de Montauban, Marie Gouze a été déclarée fille de Pierre Gouze, bourgeois de Montauban maître boucher— il n’a pas signé au baptême car absent — et d’Anne Olympe Mouisset, fille d’un avocat issu d’une famille de marchands drapiers, mariés en 1737.

Sa famille maternelle, la famille Mouisset, est très liée aux Lefranc de Pompignan. une famille de la noblesse de robe de Montauban. Le grand-père maternel d’Olympe, Jacques Mouisset, a été le précepteur de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan ; sa grand-mère maternelle Anne Marty a été la nourrice de Jean-Georges Lefranc de Pompignan, son frère et futur évêque du Puy-en-Velay9. Jean-Jacques Lefranc de Pompignan est le parrain d’Anne Olympe Mouisset, baptisée le 11 février 1714.

Anne Olympe Mouisset et Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, de cinq ans son aîné, grandissent ensemble et nouent des liens affectifs qui contraignent leurs parents à mettre de la distance entre eux, une alliance entre une famille bourgeoise et une famille de la noblesse étant inconcevable ; lui est envoyé à Paris, et elle est mariée à Pierre Gouze. Jean-Jacques Lefranc de Pompignan revient en 1747 à Montauban comme président de la Cour des Aides ; il est peut-être alors l’amant d’Anne Olympe Gouze, qui donne naissance à Marie l’année suivante. Selon le député Jean-Baptiste Poncet-Delpech et d’autres, « tout Montauban » sait que Lefranc de Pompignan est le père adultérin de la future Marie-Olympe de Gouges.

En 1765, à l’âge de dix-sept ans, Marie Gouze est mariée par ses parents à Louis-Yves Aubry, de trente ans plus âgé qu’elle. Son mari, fils d’un bourgeois de Paris, est cuisinier et officier de bouche de l’intendant de Montauban. Le mariage religieux est célébré le 24 octobre 1765, en l’église Saint-Jean-Baptiste de Villenouvelle de Montauban.

En août 1766 la jeune femme donne naissance à son fils Pierre Aubry.

Son mari, qu’elle déclara plus tard ne pas avoir aimé mais avoir éprouvé de la répugnance pour un homme « qui n’était ni riche ni bien né » mourut à une date incertaine : en 1766 dans une crue du Tarn selon Olympe de Gouges, mais peut-être plus tard vers 1770-1771, alors qu’elle s’est enfuie du domicile conjugal pour venir à Paris. Elle écrira : « Forcée de fuir un époux qui m’était odieux, je m’enfuis à Paris avec mon fils ».

Au début des années 1770, avec son fils, elle rejoint sa sœur aînée à Paris et prend le nom d’Olympe de Gouges ; « elle a désormais une nouvelle  personnalité ».

En 1788, le Journal général de France publie deux brochures politiques d’Olympe de Gouges, dont son projet d’impôt patriotique développé dans sa Lettre au Peuple. Dans sa seconde brochure, les Remarques patriotiques, par l’auteur de la Lettre au Peuple, elle développe un vaste programme de réformes sociales et sociétales. Ces écrits sont suivis de nouvelles brochures qu’elle adresse épisodiquement aux représentants des trois premières législatures de la Révolution, aux Clubs patriotiques et à diverses  personnalités dont Mirabeau, La Fayette et Necker qu’elle admire particulièrement.

Olympe de Gouges, carte maximum, France.

Ses propositions sont proches de celles des hôtes d’Anne-Catherine Helvétius, qui tient un salon littéraire à Auteuil, et où l’on défend le principe d’une monarchie constitutionnelle. En 1790, elle s’installe elle-même à Auteuil, dans la rue du Buis, et y demeure jusqu’en 1793. Elle y est cette année-là arrêtée.

En 1793, elle s’en prend vivement à ceux qu’elle tient pour responsables des massacres des 2 et 3 septembre 1792 : « Le sang, même des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les Révolutions ». Elle désigne particulièrement Marat, qu’elle traite d’« avorton de l’humanité », l’un des signataires de la circulaire du 3 septembre 1792 proposant d’étendre les massacres de prisonniers dans toute la France. Soupçonnant Robespierre, selon elle « l’opprobre et l’exécration de la Révolution », d’aspirer à la dictature, elle l’interpelle dans plusieurs écrits, ce qui lui vaut une dénonciation de Bourdon de l’Oise au club des jacobins.

Dans ses écrits du printemps 1793, partageant l’analyse de Vergniaud, elle dénonce les dangers de dictature qui se profilent avec la montée en puissance de la Convention montagnarde et la mise en place d’un Comité de salut public le 6 avril 1793 qui s’arroge le pouvoir d’envoyer les députés en prison. Après la mise en accusation du parti girondin tout entier à la Convention le 2 juin 1793, elle adresse au président de la Convention une lettre où elle s’indigne de cette mesure attentatoire aux principes démocratiques (9 juin 1793), mais ce courrier est censuré en cours de lecture. Ici aussi, elle garde ses distances avec la Gironde en dédicaçant, au nom de l’unité de la Convention, voire de ses convictions idéologiques, son affiche à Danton, qu’elle a ménagé – au contraire des Brissotins – à l’automne 1792.

Traduite au Tribunal au matin du 2 novembre, soit quarante-huit heures après l’exécution de ses amis Girondins, elle est interrogée sommairement. Privée d’avocat, elle se défend avec adresse et intelligence. Condamnée à la peine de mort pour avoir tenté de rétablir un gouvernement autre que « un et indivisible », elle se déclare enceinte. Les médecins consultés se montrent dans l’incapacité de se prononcer, mais Fouquier-Tinville décide qu’il n’y a pas de grossesse. Le jugement est exécutoire, et la condamnée profite des quelques instants qui lui restent pour écrire une ultime lettre à son fils, laquelle est interceptée. Selon un inspecteur de police en civil, le citoyen Prévost, présent à l’exécution, et d’après le Journal de Perlet ainsi que d’autres témoignages, elle monte sur l’échafaud avec courage et  dignité, contrairement à ce qu’en diront au XIXe siècle l’auteur des mémoires apocryphes de Sanson et quelques historiens dont Jules Michelet. Elle s’écrie devant la guillotine : « Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort. » Elle a alors 45 ans.

Source : Wikipédia.

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