Maximilien de Robespierre, l’incorruptible.

Maximilien de Robespierre, ou Maximilien Robespierre, est un avocat et homme politique français né le 6 mai 1758 à Arras (Artois, aujourd’hui Pas-de-Calais) et mort guillotiné le 28 juillet 1794 (10 thermidor an II) à Paris, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). Il est l’une des principales figures de la Révolution française et demeure aussi l’un des personnages les plus controversés de cette période.

Le 31 mars 1790, Maximilien de Robespierre est élu président du Club des Jacobins. C’est ainsi que le futur « dictateur » sort de l’anonymat des 1139 députés de l’Assemblée Constituante.

Sous la Convention, après la chute de la royauté, il va donner toute sa mesure comme chef de file de la Montagne (la gauche républicaine) et président du Comité de Salut public (le gouvernement révolutionnaire). Sa carrière sera brève et fulgurante, sujette à maintes controverses encore brûlantes…

Le jeune avocat d’Arras (31 ans) a eu jusque-là une vie très effacée. Fils d’un avocat d’Arras, qui appartient à la petite noblesse de robe, il a perdu très tôt ses parents et a été élevé par son grand-père maternel, un brasseur d’Arras, prospère et pieux. Après ses études, il devient avocat comme l’était son père et vivote à Arras avec sa soeur Charlotte. Séduit par les écrits sentimentaux de Rousseau, introverti, studieux, il ne fréquente pas de femme et n’a guère d’amis. Il n’en est pas moins élégant jusqu’à la manie.C’est alors que surviennent les élections aux états généraux, en 1789.

Élu député du tiers état d’Arras, Robespierre se montre discret à l’assemblée mais assidu à un café de Versailles fréquenté par des députés bretons et auquel on donnera le nom de club breton. À l’automne 1789, le roi et l’Assemblée se transportent à Paris. Le club breton s’installe de son côté dans le couvent désaffecté des Jacobins. Tandis qu’à la tribune de l’Assemblée, Robespierre suscite des ricanements avec sa voix éraillée et son emphase, il va donner toute sa mesure au club des Jacobins. Ce haut lieu de l’agitation révolutionnaire est fréquenté par les députés comme par les artisans de la ville, les « sans-culottes ».

Robespierre, épreuve d’artiste

Son détachement des plaisirs terrestres refroidit les opposants et lui vaut le qualificatif d’« incorruptible défenseur du peuple ». Après la chute de la monarchie, Robespierre est à nouveau élu député et entre à la Convention le 20 septembre 1792. Il se hisse d’emblée parmi les chefs de file de la « Montagne » et organise l’élimination de la Gironde, un parti coupable de s’opposer à la Terreur. Ses chefs sont proscrits le 31 mai 1793. L’« Incorruptible » va personnifier la Révolution à partir de son entrée le 27 juillet 1793 au Comité de Salut Public (le gouvernement révolutionnaire), dont il va devenir le président sans en avoir le titre. Dans un célèbre discours du 5 février 1794, il en appelle à la terreur pour sauver la Révolution menacée de l’intérieur comme de l’extérieur et lui donne une justification inattendue : « La terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier qu’une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie ».

Dictateur de fait après l’exécution de son principal rival Georges Danton, le 5 avril 1794, il relance donc la terreur et même la Grande Terreur comme il s’y est engagé. Il tente même d’imposer l’éphémère culte de l’Être suprême en remplacement du christianisme. Gagnés par la lassitude et la peur, rassurés par les victoires des armées françaises sur le front, les députés de la Convention finissent par s’insurger et décrètent l’arrestation de Robespierre et de ses proches le 9 thermidor An II (27 juillet 1794). L’« Incorruptible » est guillotiné le lendemain.

Source : Herodote.