Le Monastère Saint-Jean de la Peña (Espagne).

L’abbaye ou monastère Saint-Jean de la Peña (en espagnol : Real  Monasterio de San Juan de la Peña ; en aragonais : Monesterio de Sant Chuan d’a Penya) est situé à vingt-trois kilomètres au sud-ouest de la ville de Jaca et à deux kilomètres du village de Santa Cruz de la Serós (province de Huesca, communauté autonome d’Aragon, Espagne). Après une longue montée dans la sierra de la Peña, à 1 200 m d’altitude, dans un site  spectaculaire, le monastère apparaît minuscule sous le surplomb du rocher. En raison de son ancienneté et de son emplacement, le plan du monastère est très atypique. Saint-Jean était l’un des monastères les plus influents de l’Espagne chrétienne au XIe et XIIe siècles ; il accueille les sépultures d’une grande partie des souverains d’Aragon.


Symbole du maintien de la foi chrétienne dans les Pyrénées au temps de l’occupation musulmane, ce monastère a été choisi comme panthéon par les rois et certains nobles d’Aragon et de Navarre. Il a été fondé en l’an 920 dans ce site très reculé par Galindo II Aznárez, comte d’Aragon sur des lieux anciennement occupés par les ermites qui se seraient retirés dans ce coin caché des Pyrénées, à la suite de l’invasion musulmane, aux alentours de l’an 720. Au XIe siècle, le couvent adopte la règle bénédictine et met en œuvre la réforme clunisienne. Les généreuses donations royales (par exemple celle du village de Lizagurria en 1027) y attirent de nombreux moines, souvent français.

Le monastère de la Peña a été un point de passage sur le Camino aragones des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Au Moyen Âge, de nombreux pèlerins s’y rendaient pour admirer sa relique la plus importante, le Santo Caliz (« saint calice » ou Graal), aujourd’hui conservé en la cathédrale Sainte-Marie de Valence. C’est à Saint-Jean que le rite romain (qui par la suite a progressivement remplacé le rite mozarabe dans l’Église catholique en Espagne) a été célébré pour la première fois en Espagne, le 22 mars 1071.

L’abbaye atteint l’apogée de sa puissance économique et politique au début du XIIe siècle, avec de nombreuses possessions en Aragon et en Navarre et l’accueil des sépultures des rois d’Aragon. Saint-Jean donne son nom à la Chronique de San Juan de la Peña, importante source pour l’histoire de l’Aragon médiéval, rédigée à l’initiative du roi d’Aragon Pierre IV vers 1342, et dont une grande partie du contenu est issue de documents produits à l’abbaye.

Par la suite, la poursuite de la Reconquista dans la vallée de l’Èbre éloigne peu à peu l’attention des élites aragonaises. En 1494, un incendie endommage gravement le monastère. Au XVIIe siècle, à la suite d’un autre incendie, un nouveau monastère de style baroque est construit plus haut.

Après un incendie survenu en 1675, il est décidé de ne pas reconstruire le monastère au même emplacement, et les moines s’installent donc au sommet de la barre rocheuse au flanc de laquelle se trouve l’ancien site. La construction commence en 1676 et s’étale jusqu’au début du XIXe siècle. Les bâtiments sont de style baroque.

Source : Wikipédia.

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