Le Lac Qinghai (Chine).

Le lac Qinghai ; chinois : 青海湖 ; pinyin : qīnghǎi hú ; littéralement : « lac de la mer bleue »), est le plus grand lac de Chine.

Il est situé pour sa rive sud dans le xian de Gonghe de la préfecture  autonome tibétaine de Hainan et pour sa rive nord dans les Xians de Haiyan et de Gangca de la préfecture autonome tibétaine de Haibei de la province éponyme de Qinghai, dont la capitale, Xining, est située à environ 180 km à l’est du lac.


C’est un lac d’altitude, situé à 3 205 m au-dessus de niveau de la mer et totalement recouvert de glace en hiver. Il est situé dans une cuvette au nord-est du plateau tibétain, dans l’Amdo, l’une des trois régions traditionnelles du Tibet. Vingt-trois rivières et ruisseaux se vident actuellement dans le lac, alors qu’il y en avait plus d’une centaine dans les années 1960. Il mesure entre 4 635 km2 et 5 694 km2 selon les sources ; sa superficie, variant selon la saison, diminue constamment depuis des années. Sa circonférence est de 360 km.

C’est un lac de soude, d’eau salée, entouré de terres cultivées par des paysans ou exploitées pour le pâturage ou le sel. C’est aussi un site  écologique important et un lieu de nidification pour de nombreuses espèces d’oiseaux. C’est aussi le plus grand lac salé de la Chine, et, comme de nombreux autres lacs sacrés, il est le lieu de pèlerinage de nombreux pèlerins qui en font le tour.

L’histoire tectonique, paléoclimatique et géologiques du lac sont en cours d’étude. Les données écologiques manquent, mais des travaux seraient en cours (études des sédiments pour comprendre les paléoclimats).

Le fond du lac est traversé sur toute sa longueur par cinq lignes de failles d’orientation nord-ouest sud-est.

Apiculteurs au bord du lac Qinghai, en bordure d’un champ de colza
L’histoire ancienne de la région est mal connue. Ce lac est l’un des lacs sacrés aux yeux des Mongols et des Tibétains. L’occupation humaine de la région remonte probablement à la Préhistoire.

Cette région a fait partie du royaume de Tuyuhun (329 – 663), habité par les Xianbei (proto-mongols).

Le 20 février 783, pendant l’Empire du Tibet (629 – 877), la Cérémonie d’alliance sino-tibétaine est célébrée à Qingshui. Sous le règne d’empereur Trisong Detsen du Tibet, un traité de paix est négocié entre la Chine et le Tibet donnant au Tibet toutes les terres de la région.

Vers 1640, les Qoshots (mongols oïrats), sous le contrôle de Güshi Khan installent le khanat qoshot autour du lac Qinghai. De là, ils conquièrent le Tibet, Güshi Khan en devint alors le roi. Les khan Qoshots se relaient alors le titre de roi du Tibet jusqu’à l’intervention des Dzoungars, puis de l’Empereur de Chine en 1720, lorsque le dalaï-lama est intronisé à Lhassa et devient le représentant du Tibet sous la tutelle des Qing.

Les berges de ce lac d’altitude étaient encore décrites comme totalement sauvages et désertes jusqu’au début du XXe siècle, notamment par Alexandra David-Néel en 1919 (au moment de la pandémie de grippe de 1918-1919). Elles sont aujourd’hui peuplées de paysans et presque partout cultivées ou exploitées pour le pâturage ou le sel, comme en témoignent les images satellite récentes[réf. nécessaire]. Les modifications des pratiques agricoles, en particulier avec le recul de l’herbe au profit des labours, entraînent souvent une forte dégradation des sols.

Sous la République de Chine (1912-1949), la province est contrôlée depuis Xining par la clique des Ma, famille de musulmans huis, et l’armée Ninghai.

Au début des années 1960, elle a vu également la construction, dans le district de Haiyan, dans la préfecture autonome de Haibei, d’un centre de recherche sur les armes nucléaires appelé la « Neuvième Académie », « Cité atomique du Quinghai » ou « Usine 221 », dirigé par Li Jue. C’est là, entre 1958 et 1964, que furent mises au point la première bombe atomique et deux ans plus tard la première bombe à hydrogène, lesquelles furent testées sur le site de Lop Nor au Xinjiang.

À la fin des années 1970, une usine d’enrichissement d’uranium fut construite sur le site du lac Kokonor, qui en produisait quotidiennement près de 400 kg. Les Chinois indiquent que 16 armes nucléaires furent mises au point dans cette usine, avant sa fermeture en 1987.

Selon le gouvernement tibétain en exil, à Drotsang à proximité du lac, une usine de missiles navals a été construite en 1986 et largement développée en 1995. Les essais s’effectuaient sur le lac Qinghai.

Selon le gouvernement tibétain en exil, en raison du centre de recherche d’armes nucléaires, le lac Qinghai est contaminé par la radioactivité, entraînant des cancers et des malformations à la naissance chez les nomades tibétains de cette région.

Le 19 juillet 1995, l’agence de presse chinoise Xinhua a fait état de l’existence d’un « dépôt de 20 mètres carrés pour les polluants radioactifs » dans la préfecture autonome tibétaine de Haibei, près des rives du lac Kokonor.

Aujourd’hui, cette base est déclassifiée et ouverte au public. Fermée en 1987, elle avait été cédée au gouvernement local en 1993. On peut en visiter certaines parties : laboratoire de recherche, salle des commandes, salle de production d’électricité et salle de transmission télégraphique. Un musée a été établi à la base de Xihai. Des hôtels et des restaurants ont été construits dans le bourg.

Le lac saumâtre était autrefois très riche en oiseaux migrateurs et il en abrite encore beaucoup. Il était aussi un point important de nourrissage pour de nombreux animaux sauvages et pour les troupeaux nomades d’herbivores (yacks, moutons, chèvres…). Le lac est de plus en plus pollué, notamment par des rejets agricoles et urbains qui viennent s’ajouter à de plausibles importantes séquelles de la recherche et de l’industrie nucléaire militaire chinoise.

De 1959 à 1982, le lac se vide et se salinise, en raison suppose-t-on de la conjonction de plusieurs sécheresses et de l’augmentation de l’irrigation dans la région. Le déficit d’alimentation y aurait été de 10 cm par an, en moyenne.

En 2004, des photos satellites montrent que le lac s’est divisé en deux, en raison de la diminution de sa surface, due à la baisse du niveau d’eau et à la désertification de la région. Le niveau de l’eau aurait baissé de 3,7 mètres sur les 30 dernières années, et la surface du lac aurait perdu 312 km2. Dans les années 1960, 108 rivières se vidaient dans le lac, 85 % d’entre elles se sont taries, et notamment la Buh River, qui était l’une des principales.

Source : Wikipédia.

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