Le Ginkgo biloba.

Le Ginkgo ou Arbre aux quarante écus ou Arbre aux abricots d’argent (Ginkgo biloba L., 1771) (银杏 yínxìng en chinois) est une espèce d’arbres et la seule représentante actuelle de la famille des Ginkgoaceae. C’est aussi la seule espèce actuelle de la division des Ginkgophyta.

Le ginkgo est un arbre dioïque dont les individus mâles portent des bouquets de cônes de pollen semblables à des chatons et dont les individus femelles possèdent de longs pédoncules portant à leur extrémité un ovule, nu (sans être enveloppé dans un ovaire), sans pétales.

En Chine, certains spécimens de cet arbre auraient une durée de vie excédant les 3 000 ans et plus de 100 individus auraient plus de 1 000 ans.

Les Ginkgoales sont apparues au Permien il y a plus de 270 millions d’années et ont prospéré dans le monde entier jusqu’au Mésozoïque, en particulier au Jurassique. Mais à la période des glaciations quaternaires, la seule espèce du phylum à subsister est Ginkgo biloba qui ne survécut que dans quelques rares refuges au climat plus doux du Sud de la Chine. Elle est considérée comme une espèce panchronique. Ces derniers milliers d’années, elle fut cultivée pour son intérêt ornemental et fut transférée au Japon et en Corée aux alentours du XIIe siècle.

Gingko, carte maximum, France.

En Chine, les anciens ouvrages de pharmacopée l’ignorent puisque son utilisation médicinale n’a vraiment commencé qu’après la publication en 1596 du « Compendium de matière médicale » de Li Shizhen. En Asie orientale, seules les amandes de ginkgo furent utilisées en médecine et en cuisine. Mais alors qu’elles sont principalement employées pour traiter diverses affections des voies respiratoires et pulmonaires en Chine, elles sont mobilisées pour régler les problèmes de digestion au Japon, et dans les années 2000, ce fut le déclin cognitif et l’altération de la mémoire des sujets âgés qui assurèrent le succès des extraits de ginkgo en Occident.

L’Europe a découvert le ginkgo grâce à Engelbert Kaempfer, un médecin botaniste allemand, au service de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales qui séjourna au Japon de 1690 à 1692 et qui en fit la première description dans Amœnitatum exoticarum, en 1712. Il rapporta les premiers spécimens de ginkgo en Europe qui furent plantés à Utrecht dans les actuels Pays-Bas en 1730, puis l’espèce fut dispersée peu à peu dans les grands jardins botaniques d’Europe durant le reste du siècle. Particulièrement appréciée pour son superbe feuillage jaune vif à l’automne, l’espèce est cultivée partout dans le monde à partir du XIXe siècle.

En Occident, le ginkgo qui fascinait par toutes ses caractéristiques  prodigieuses connut un engouement fabuleux pour les promesses de ses bénéfices thérapeutiques potentiels à la fin du xxe siècle. Selon une enquête menée en 2007 sur les herbes médicinales, le ginkgo et le ginseng étaient les plus populaires au monde.

Quelques propriétés pharmacologiques intéressantes de l’extrait de ginkgo suscitèrent la production de centaine de publications, revues et ouvrages de recherche, qui après bien des efforts, finirent par tempérer passablement l’enthousiasme initial.


Linné a nommé l’espèce Ginkgo biloba dans Mantissa plantarum, un ouvrage tardif, publié en 1767, dans les dernières années de sa vie qu’il consacra à éditer la douzième édition de Systema Naturae (1766-1768). Il dut pour décrire les dernières plantes reçues de ses correspondants, publier deux autres ouvrages Mantissa Plantarum (1767) puis Mantissa Plantarum Altera (1771). Il place Ginkgo biloba en annexe de la classe des Cryptogamia, des plantes sans fleurs, où sont rassemblés des fougères (comme Polypodium), des mousses (Bryum), des algues (Ulva), des champignons (Lycoperdon). Il renvoie l’espèce à la seule description existante, celle de Kaempfer faite sur le terrain au Japon.

Engelbert Kaempfer, médecin et botaniste allemand, séjourna au Japon de 1690 à 1692 en mission pour la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Il fut le premier Européen à décrire cet arbre dans son mémoire Amoenitatum exoticarum (publié en 1712). C’est lui qui le nomma en latin Ginkgo, terme reprit par Linné pour le nom de genre de l’espèce. Il indiqua aussi que la noix de ginkgo « favorise la digestion » ainsi qu’il « relâche le ventre ballonné par la nourriture », et comment ces noix, par conséquent, n’étaient « jamais absentes après un repas somptueux ».

Il rapporta des graines ou des boutures de ginkgo aux Provinces-Unies et c’est au jardin botanique d’Utrecht (actuel Pays-Bas) que le premier ginkgo européen aurait été planté en 1730. Puis des ginkgos furent plantés à Geetbets (Belgique) en 1730, à Anduze (France) en 1750,  à Slavkov (Tchéquie) en 1758, à Kew (Angleterre) en 1762, Vienne (Autriche) en 1770, Harkle (Allemagne) 1781, Montpellier (France) en 1788 etc. En 1784, le premier ginkgo fut planté à Philadelphie aux États-Unis.

Auguste Broussonnet (1761-1807) reçu en présent un pied de Ginkgo biloba de Sir Joseph Banks (1743-1820). Il le donna alors à Antoine Gouan (1733-1821) qui le planta au jardin des plantes de Montpellier en 1788. En 1795, une bouture prise sur ce ginkgo fut plantée au jardin des plantes de Paris. Ces deux arbres sont toujours vivants à ce jour (de 2021).

À cette époque la reproduction sexuelle des ginkgos demeurait obscure. Il se trouve que tous ces arbres étaient des individus mâles, mais tous les botanistes n’en avaient pas pleinement conscience. Ainsi le botaniste britannique James Edward Smith lut en 1796 un papier devant la Linnean Society of London dans lequel il disait que le ginkgo de Kew avait fleuri et qu’il avait résolu le mystère de la sexualité du ginkgo : le ginkgo était une espèce monoïque, c’est-à-dire que le même pied portait des fleurs mâles et femelles distinctes. Pour bien marquer sa découverte, il lui donna le nom de Salisburia adiantifolia.

Gouan, le botaniste de Montpellier, le contredit – n’ayant observé que des fleurs mâles sur le ginkgo de son jardin, l’espèce devait plutôt être dioïque. La preuve finale vint de Genève où Augustin Pyramus de Candolle trouva un pied femelle. Il fournit un scion qui fut greffé sur l’individu mâle de Montpellier par Delille en 1830. En 1835, l’arbre donna pour la première fois en Europe des ovules fécondés par le pollen d’autres branches.

Le ginkgo est un arbre de taille moyenne à grande, pouvant atteindre 20 à 30 m en France voire 40 m en Chine. La croissance est lente et la durée de vie très importante, celui du jardin botanique de l’Université du Tōhoku au Japon, est âgé de 1 250 ans. En Chine, un des plus vieux, réputé avoir plus de 3 000 ans (de la dynastie Shang), se trouve dans le temple Dinlinsi, Fulaisan, province du Shandong, un autre de 3 500 ans pousse à Panhu, Baoyacun, Dongkouxian, province de Hunan etc. Il existe encore plus de 100 arbres de plus de mille ans. Ces très anciens spécimens se trouvent généralement près de temples, de sites historiques ou des sites touristiques. Selon le principe de coloniarité de Francis Hallé, le ginkgo serait un être vivant potentiellement immortel ; il n’a pas de prédateurs naturels, ni de parasites ou maladies. Les seuls facteurs externes défavorables seraient l’activité humaine, les aléas telluriques ou climatiques.

L’écorce des jeunes ginkgos est d’abord lisse puis devient craquelée et fissurée longitudinalement avec le temps. Sa couleur varie du brun au gris.

Ses feuilles sont uniques parmi les arbres, puisque formées de deux lobes en forme de palmes et ne présentant pas de nervure centrale comme la quasi-totalité des plantes modernes. Le limbe d’abord vert pâle devient jaune vif à l’automne. Dotées d’un pétiole de 5–8 cm, les feuilles sont insérées sur les rameaux par petits groupes de 3 ou 421 et atteignent de 5 à 15 cm de long. Elles sont caduques.

Sa reproduction présente certaines caractéristiques communes avec la reproduction des fougères et d’autres communes avec celle  des conifères et plantes à fleurs.

En effet, après avoir produit ses ovules, le ginkgo femelle reçoit  du pollen que le ginkgo mâle produit en énorme quantité. Arrivé sur l’ovule, le grain de pollen germe et produit une substance hormonale qui provoque l’accroissement de l’ovule et l’accumulation de réserves. Elle n’est pas encore suivie de fécondation. En fin d’été les ovules mûrissent, jaunissent et forment « un noyau » dans lequel s’est formé un prothalle femelle constitué de tissus chlorophyllien haploïde et d’amidon. Le prothalle mâle évolue lui aussi lentement. En automne, après la chute des feuilles, les ovules jaunes et ridés tombent et commencent à pourrir sur le sol. En début d’hiver le prothalle mâle produit des spermatozoïdes flagellés qui fécondent l’oosphère située dans l’archégone. Au printemps, l’embryon fécondé sort de l’ovule et s’implante dans le sol. Il n’y a donc pas eu de phase de repos et aucune dessiccation contrairement à toutes les espèces à graines.

La différence essentielle avec les conifères et plantes à fleurs se fait essentiellement au niveau de la production de l’ovule. Chez les conifères et plantes à fleurs, l’ovule est très petit et grossit une fois la plante fécondée en accumulant des réserves de nourriture pour la future graine. Chez le ginkgo, l’ovule est déjà plein de réserves nutritives même si celui-ci n’est pas fécondé, et dans ce cas, ils auront été produits « en pure perte » – à première vue. Ce qui semble être un gaspillage finit par profiter à la plante : toutes les plantes laissent une masse déchétuaire (racines, branches, fruit, pollen) qui font une litière. Cette dernière loge des organismes qui la décomposent et fabriquent l’humus, dans lequel les racines prélèvent leur alimentation : les éléments nutritifs sont remis dans le cycle alimentaire de l’arbre avec de surcroît la fabrication d’humus. Une autre caractéristique du ginkgo est que l’ovule une fois fécondé n’a pas le pouvoir d’hibernation d’une graine et doit germer sans attendre.

La seule autre plante à ovules est le cycas.

Le sexe d’un arbre est difficile à déterminer avant la production des organes de reproduction (ovules ou pollen). En effet, seules les femelles produisent des ovules. La plupart des ginkgos plantés en ville sont des mâles obtenus par semis ou greffage pour s’assurer qu’il n’y aura pas de production d’ovules nauséabonds.

La plante arrive à maturité sexuelle entre 20 et 30 ans et sa durée de vie peut excéder 3 000 ans.

Gingko, entier postal, Roumanie.

Selon les botanistes chinois, Ginkgo biloba est maintenant une espèce rare à l’état sauvage en Chine, mais il est largement cultivé comme plante  ornementale peut-être depuis plus de 3 000 ans en Chine et de 1 000 ans au Japon. De petits peuplements sont parfois présents dans les forêts habituellement préservées à côté des temples bouddhistes et taoïstes. Dispersé en Chine dans les forêts de feuillues et les vallées, il croît sur des lœss jaunes acides, bien drainés entre 300 à 1 100 m d’altitude. Il pourrait être originaire du nord-ouest du Zhejiang (Chine), dans les monts Tianmushan (à l’ouest de Hangzhou).

Le ginkgo est actuellement largement cultivé au-dessous de 2000 m dans l’Anhui, le Fujian, le Gansu, le Guizhou, le Henan, le Hebei, le Hubei, le Jiangsu, le Jiangxi, le Shaanxi, le Shandong, le Shanxi, le Sichuan, le Yunnan18,25. En culture, il tolère une grande variété de climats saisonniers, allant du climat méditerranéen au climat tempéré froid avec des  températures minimales pouvant atteindre −20 ° C.

De Chine, il est arrivé au Japon et en Corée aux alentours du XIIe siècle. Sa culture ornementale s’est étendue au monde entier à partir du XIXe siècle.

L’espèce est sur la liste rouge des espèces menacées d’extinction, avec le statut de « en danger » selon l’IUCN.

Source : Wikipédia.

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