Le concours Eurovision de la chanson.

Le Concours Eurovision de la chanson (en anglais : Eurovision Song Contest ou ESC) est un événement annuel organisé par l’Union européenne de radio-télévision, l’UER. Il réunit les membres de l’Union dans le cadre d’une compétition musicale, diffusée en direct et en simultané par tous les diffuseurs participants. Il est retransmis à la télévision (par câble et satellite), la radio et sur Internet. Appelé plus communément Eurovision, d’après le réseau télévisé du même nom, il a été inventé par le directeur général de la télévision publique suisse, Marcel Bezençon, sur le modèle du

Festival de Sanremo, créé peu de temps auparavant. Sa toute première édition a eu lieu le 24 mai 1956, à Lugano, en Suisse. Sept pays fondateurs ont concouru alors pour la victoire. Depuis, le Concours s’est tenu chaque année pendant 64 ans avant que la pandémie de Covid-19 ne force l’annulation de l’édition 2020. Le nombre de pays participants n’a cessé d’augmenter, passant de sept à une quarantaine au XXIe siècle. À travers les décennies, le Concours a évolué, s’est adapté et réinventé, accompagnant les développements technologiques et musicaux, mais aussi historiques et politiques.

L’Eurovision possède certains attributs symboliques qui ont pérennisé son ancrage dans les mémoires, comme son thème d’ouverture, le prélude orchestral du Te Deum de Marc-Antoine Charpentier. De même, sa procédure de vote, souvent perçue comme sa séquence la plus importante, se déroule selon un schéma récurrent et des règles bien précises et est devenue un véritable rituel annuel.

L’Eurovision est ouvert aux seuls membres actifs de l’UER. Ces membres sont des diffuseurs soit de pays situés dans la Zone européenne de radiodiffusion soit des diffuseurs de pays situés en dehors de cette zone mais membres du Conseil de l’Europe. Tous doivent être membres de l’Union internationale des télécommunications. Cela inclut donc des pays situés en Europe, en Asie et en Afrique. Le Concours est aussi retransmis en direct sur les autres continents, notamment en Afrique du Sud, en Australie, au Canada, en Corée du Sud, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Chine.

L’Eurovision demeure l’un des plus anciens programmes télévisés au monde, et le plus important concours musical jamais organisé. Son succès a dépassé les frontières du continent européen et il a inspiré de nombreuses autres compétitions musicales.


Le Concours Eurovision de la chanson trouve ses origines dans le contexte géopolitique des années 1950 et la volonté des dirigeants politiques de l’époque de créer des liens indissolubles entre les pays européens. C’est ainsi qu’est fondée en 1950, l’Union européenne de radio-télévision, qui rassemble les radios et télédiffuseurs publics des principaux pays d’Europe de l’Ouest. Ceux-ci souhaitent mettre leurs ressources en commun, afin d’améliorer la qualité de leurs programmes et de réaliser des économies d’échelle.

Il faut cependant plusieurs années à l’UER pour développer des moyens de production centralisés et surtout, un imaginaire collectif. Ce n’est qu’en 1953 que les diffuseurs membres décident ensemble d’un agenda commun, qui présidera à la saison télévisuelle de l’année 1954.

En janvier 1955, après une première saison satisfaisante, les diffuseurs membres décident de la création d’un événement qui permettra à la fois de populariser l’UER, de promouvoir les relations entre ses membres et d’employer les nouvelles ressources offertes par le réseau Eurovision. Le directeur général de la télévision publique suisse, Marcel Bezençon, avance, sur une suggestion de Sergio Pugliese de la Rai1, l’idée d’un festival de musique sur le modèle de celui de Sanremo, créé en 1951. Le 19 octobre 1955, les délégués des diffuseurs membres se réunissent au Palais Corsini, à Rome. Le projet est définitivement adopté, et les principes fondamentaux de la compétition musicale télévisuelle et radiophonique formalisés. Le Concours sera un programme télévisé, diffusé en direct et en simultané par tous les diffuseurs participants. Chacun d’entre eux présentera une chanson originale, jouée et interprétée en direct. Une fois toutes les chansons présentées, chaque pays leur attribuera des points. Au terme du vote, le pays ayant obtenu le plus grand nombre de points sera déclaré vainqueur.

Le tout premier Concours Eurovision de la chanson a lieu le jeudi 24 mai 1956, au Teatro Kursaal de Lugano, en Suisse. Sept pays concourent pour le grand prix : l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse. L’Autriche, le Danemark et le Royaume-Uni devaient également participer mais ils n’ont pu respecter la date limite d’inscription et doivent s’abstenir. Tous trois diffusent cependant l’événement. C’est le pays hôte, la Suisse qui remporte la victoire, avec la chanson Refrain, interprétée par Lys Assia.

Cette première édition demeure particulière. Seuls des artistes en solo sont admis à concourir et toute chorégraphie est interdite. De plus, chaque pays présente deux chansons — en raison du nombre restreint de participants —, et envoie à Lugano deux jurés. Chaque juré peut attribuer deux points à une chanson, même à une chanson de son propre pays. Les résultats complets n’ont jamais été rendus publics, les bulletins de vote étant détruits immédiatement après la fin de la compétition. Il n’y a donc ni deuxième, ni dernière place.

En 1957, de nouvelles règles donnent au Concours son format actuel. Ainsi, les pays participants ne peuvent présenter qu’une seule chanson. En revanche, des duos sont admis à concourir. La procédure de vote est intégrée au spectacle. Les membres du jury sont désormais contactés par téléphone et donnent leurs résultats oralement et en direct. Une règle fondamentale du Concours est adoptée : il est interdit aux membres des jurys nationaux de voter pour leur propre pays.

En 1958, est instaurée la règle imposant au pays victorieux d’organiser le Concours de l’année suivante.

En 1960, le Concours a lieu le mardi 29 mars. C’est la dernière fois qu’il se tient au milieu de la semaine; ensuite il a toujours lieu durant le week-end. La chanson gagnante, Tom Pillibi, interprétée par la Française Jacqueline Boyer, devient la première chanson gagnante du Concours à devenir un succès dans plusieurs pays européens : l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède notamment. Pour la première fois, le trophée est remis par le gagnant de l’année précédente. Cette nouveauté devient rapidement une tradition.

En 1962, à la suite de l’adoption d’un nouveau système de vote, quatre pays ne reçoivent aucun point. C’est la première fois que le tableau d’affichage ne marque aucun point, ce qui donne naissance à une expression particulière : le « nul point », qui désigne toute dernière place sanctionnée par un score nul. En 1964, pour la toute première fois, l’UER délègue sur place un superviseur : Miroslav Vilcek. Il a été chargé de surveiller le déroulement du vote et d’en contrôler les résultats6. La chanson gagnante, Non ho l’età par Gigliola Cinquetti, rencontre par la suite un immense succès partout en Europe, une autre première dans l’histoire du Concours.

En 1965, le Concours est diffusé dans les pays d’Europe de l’Est, par le biais du réseau Intervision, pour une audience potentielle de 150 millions de téléspectateurs, un record pour l’époque. La chanson gagnante, Poupée de cire, poupée de son par France Gall, rencontre un immense succès partout en Europe et pour la première fois de l’histoire du Concours, dans le monde entier. En 1968, pour la toute première fois, le Concours est filmé et diffusé en couleurs. Mais seuls six pays tirent bénéfice de cette innovation technique : l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Les autres pays le diffusent en noir et blanc.

En 1969, pour la première fois, le vote se termine sur un ex æquo. L’Espagne, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni obtiennent chacun 18 votes. Cette possibilité n’ayant pas été envisagée par le règlement, ces quatre pays sont déclarés vainqueurs et il y a donc quatre chansons gagnantes. Il n’y a ni deuxième, ni troisième, ni quatrième place. Ce résultat remarquable suscite la controverse dans les médias et de nombreux télédiffuseurs demandent une révision des termes du règlement, avant d’envisager une nouvelle participation.

Le groupe suédois ABBA, en 1974, l’année de leur victoire au concours.
En 1970, l’UER adapte le règlement du Concours. Désormais, si deux ou plusieurs chansons obtiennent le même nombre de votes, elles seront chantées à nouveau. Les jurys des autres pays devront alors revoter et choisir laquelle leur semblait la meilleure. En cas de nouvel ex æquo, les chansons concernées seront toutes déclarées gagnantes. Mais l’innovation principale de cette édition 1970 est l’introduction des cartes postales. Il s’agit de courts-métrages, présentant au public les artistes et projetés avant chaque prestation.

L’édition 1974 du concours est marquée par la victoire d’ABBA, avec la chanson Waterloo. C’est la première fois qu’un pays remporte le grand prix dans une langue autre qu’une de ses langues nationales. Waterloo rencontre par la suite un très grand succès commercial et est le premier vainqueur du concours à entrer dans le Top 10 du Billboard américain. C’est également le point de départ d’une formidable carrière pour ABBA. Par ailleurs, le décès inopiné du président Georges Pompidou, le mardi 2 avril 1974, entraîne le retrait de la télévision française et de la candidate Dani : les obsèques présidentielles se tiennent en effet le samedi 6 avril, jour de la finale du Concours.

En 1975, le système de vote a été modifié. Les jurys doivent désormais attribuer 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10 et 12 points à leurs dix chansons préférées. Ce nouveau système délivre une procédure plus longue, mais plus juste et plus excitante dans son déroulement. Il demeure celui toujours employé à l’heure actuelle et ne connaît de légères modifications que dans l’énonciation des résultats, en 1980 et en 2006.

En 1983, une innovation technique majeure est introduite : l’usage de micros sans fil. En 1987, pour la première fois, des sponsors aident à la réalisation du Concours et apparurent à l’écran. Également pour la première fois, l’UER fixe un nombre limite de participants : vingt-deux. Cela, afin de limiter à trois heures la durée de retransmission du Concours.

Le Concours 1988 est marqué par la victoire de Céline Dion, représentant la Suisse, avec sa chanson Ne partez pas sans moi au terme d’une procédure à suspense. En effet, avant le dernier vote, le Royaume-Uni mène le vote avec 136 points et la Suisse est deuxième avec 131 points. Le jury yougoslave, dernier à voter attribue 6 points à la Suisse, la plaçant en tête avec 137 points. La porte-parole yougoslave continue la procédure, attribuant les points supérieurs. Au moment d’attribuer les « douze points », aucun n’a encore été attribué au Royaume-Uni. Finalement, les « douze points » yougoslaves vont à la France, suscitant une grande exclamation du public. La Suisse a alors remporté la victoire avec un seul point d’avance face au Royaume-Uni. Cette chanson est, en 2021, la dernière chanson en français à avoir remporté la victoire.

En 1989, deux des participants suscitent une vive controverse dans les médias, en raison de leur jeune âge. L’UER décide alors de modifier le règlement du concours. Dès l’année suivante, il est imposé aux candidats d’avoir seize ans révolus le jour du concours. En outre, l’UER modifie la règle des ex æquo. Désormais, en cas d’ex æquo, la victoire sera attribuée au pays ayant remporté le plus de « douze points ». Si deux ou plusieurs pays ont reçu en nombre égal la note maximale, ils seront départagés par le décompte des « dix points » et ainsi de suite.

En 1991, pour la deuxième fois dans l’histoire du Concours, après 1969, le vote se conclut sur un ex æquo. La France et la Suède ont en effet obtenu chacune 146 points à l’issue de la procédure. Le superviseur décide alors de mettre en application la règle ad hoc, introduite en 1989. Il fait procéder au décompte des « douze points ». Il apparaît alors que la France et la Suède en ont reçu chacune quatre. Le superviseur décompte alors les « dix points ». La France en a reçu deux et la Suède, cinq. Par conséquent, la Suède a été proclamée vainqueur11. C’est la toute première fois que le vainqueur a été désigné en recourant à la règle des ex æquo.

En 1993, à la suite de la chute du Rideau de fer, à l’intégration de l’OIRT dans l’UER et à la dislocation de la Yougoslavie, le nombre de pays désireux de participer au concours croît fortement. L’UER élargit le nombre maximum de pays participants, le faisant passer de vingt-trois à vingt-cinq. Mais seuls les vingt-deux pays ayant participé à l’édition 1992 du Concours obtiennent d’emblée une place en finale de l’édition 1993. L’UER décidé que les trois dernières places seraient attribuées via une présélection, qui sera organisée par la télévision publique slovène : Kvalifikacija za Millstreet, la toute première présélection de l’histoire du Concours. Les débuts de la Bosnie-Herzégovine suscitent l’intérêt des médias, ainsi qu’un vif courant de sympathie envers la délégation bosnienne. Le pays est en effet au beau milieu d’une guerre sanglante. Au moment du Concours, le territoire bosnien est en grande partie occupé et sa capitale, Sarajevo, encerclée par l’armée serbe qui en fait le siège. La délégation bosnienne a d’ailleurs les plus grandes peines à quitter le pays. Elle doit ainsi courir sur le tarmac de l’aéroport de Sarajevo, pour échapper aux balles des tireurs embusqués. Le chef d’orchestre bosnien doit pour cette raison renoncer à embarquer et voit l’avion partir sans lui.

En 1994, l’UER introduit une nouvelle règle, visant à réguler le trop grand nombre de pays souhaitant participer au concours : la relégation. Désormais, les six pays terminant aux dernières places du classement final perdent leur droit à concourir l’année suivante. La relégation reste en vigueur jusqu’en 2004 et l’instauration de demi-finales.

En 1996, cependant, l’UER décide d’en revenir à un système de présélection. Seul le pays hôte, la Norvège obtient une qualification automatique pour la finale. Les vingt-huit autres pays doivent passer par la présélection. Cette dernière est une présélection audio : il n’y a d’elle aucune retransmission télévisée. Il n’y a pas non plus de prestation en direct et avec orchestre des chansons. Cette méthode de présélection suscite immédiatement la controverse. Premièrement, sa procédure manque de transparence : le vote demeure secret et le grand public n’y a aucun accès. Deuxièmement, elle s’avère injuste pour certains pays qui se voient éliminés d’emblée, sans avoir eu la possibilité de présenter leur candidat à l’Europe et au monde, et parfois après avoir organisé un processus de sélection interne long et coûteux. Par conséquent, c’est la seule fois où cette méthode a été employée. Le système des relégations a été réinstauré l’année suivante.

En 1997, pour la toute première fois, dans cinq pays (l’Allemagne, l’Autriche, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse), le vote est décidé par télévote. Les spectateurs peuvent décider par téléphone de leurs chansons préférées. Leurs votes ainsi exprimés sont ensuite agrégés, en 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10 et 12 points. L’introduction partielle du télévote est voulue par l’UER pour rajeunir l’image du Concours et faire se rapprocher les chansons gagnantes, des standards de la musique contemporaine. Le test est considéré comme réussi et l’année suivante, le télévote est étendu à tous les pays participants.

En 1999, l’UER décide de créer un statut particulier pour ses plus importants contributeurs financiers. Ceux-ci recevront désormais la garantie d’une place automatique en finale, quels que soient leurs résultats des cinq années précédentes. Cette mesure concerne à l’époque l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni, connus désormais sous l’appellation collective de « Big Four ». L’Italie vient les rejoindre en 2011 et ensemble, ils forment alors le groupe des « Big Five ». En outre, le recours à un orchestre devient facultatif. La télévision publique israélienne se saisit de cette opportunité pour réduire le budget de l’organisation et ne fournit simplement aucun orchestre aux participants. C’est donc la première fois dans l’histoire du Concours qu’aucune musique n’est interprétée en direct durant la retransmission et que tous les interprètes ont été accompagnés d’une bande-son. La suppression de l’orchestre suscite la controverse. De nombreux experts et fans du Concours s’en montrent extrêmement déçus.

En 2001, le Danemark, qui a remporté l’édition 2000, se charge de l’organisation du Concours. La volonté initiale des organisateurs est de surpasser de toutes les façons possibles la production suédoise de l’année précédente. Ils décident pour cela de transformer le Concours en une superproduction télévisuelle à la pointe de la technologie et du progrès. Le Concours a lieu au Parken Stadium, stade omnisports situé à Copenhague. Le record de 13 000 spectateurs établi l’année précédente, est largement surpassé, puisque 35 000 spectateurs prennent place dans le Parken, le plus vaste public de l’histoire du Concours. Le résultat est cependant décevant : la plupart des spectateurs dans le Parken ne peuvent même pas apercevoir les artistes, étant tous assis trop loin de la scène.

En 2003, l’UER modifie une dernière fois la règle en matière d’ex æquo. Désormais, si deux ou plusieurs pays obtiennent le même score final, sera déclaré vainqueur le pays ayant reçu des points du plus grand nombre de pays participants. En cas de nouvelle égalité, il sera alors procédé au décompte des « douze points », puis des « dix », etc.

En 2004, face au nombre croissant de pays souhaitant concourir, l’UER décide de supprimer le système des relégations et d’introduire une demi-finale, afin de déterminer les participants à la finale. Désormais, seront qualifiés d’office pour cette dernière : les quatre contributeurs financiers les plus importants de l’Union (les « Big Four » – l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni) ainsi que les dix autres pays ayant terminé en tête du classement (y compris le pays vainqueur). Tous les autres pays devront passer par la demi-finale, organisée le mercredi précédant la finale et au terme de laquelle dix autres pays se qualifieront. Les pays non qualifiés conserveront néanmoins leur droit de vote pour la finale. En outre, afin de donner une identité plus permanente et durable au concours, l’UER décide de le doter d’un logo générique.

En 2005, l’UER organise conjointement avec la télévision publique danoise, une cérémonie spéciale à Copenhague, le 22 octobre, pour célébrer les cinquante ans du Concours. Intitulée Congratulations : 50 ans du Concours Eurovision de la chanson (en anglais : Congratulations: 50 Years of the Eurovision Song Contest), l’émission sert également à déterminer la meilleure chanson ayant concouru durant ces cinquante années. Trente-deux pays diffusent l’émission en direct et participent au vote. C’est finalement la chanson Waterloo, interprétée par le groupe ABBA et qui a remporté la victoire pour la Suède en 1974, qui est couronnée.

En 2008, le nombre croissant de pays participants et la controverse sur les résultats de l’édition 2007 poussent l’UER à modifier les règles du Concours. Le principe d’une demi-finale unique, utilisé depuis 2004, est supprimé et remplacé par celui de deux demi-finales, organisées le mardi et le jeudi précédant la finale. Désormais, ne seront plus qualifiés automatiquement pour la finale que le pays hôte (vainqueur de l’édition précédente) et les « Big Four » (les quatre plus importants contributeurs financiers de l’Union – l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni). Tous les autres pays participants devront passer par une des deux demi-finales pour se qualifier. Les résultats de ces demi-finales seront décidés selon une nouvelle clé de répartition entre les votes du public et les votes des jurys de substitution. Le public continueront de voter par téléphone et SMS lors du direct et les jurys, lors de la dernière répétition générale. Les neuf chansons arrivées en tête du vote du public, se qualifieront automatiquement pour la finale. La dixième chanson sera décidée par les jurys : il s’agira de celle la plus haut placée dans leur classement, qui n’aura pas été qualifiée par le télévote. Pour la première fois, est créé un trophée générique, destiné à remplacer les différents modèles utilisés antérieurement. Sa conception est confiée à l’artiste verrier suédois Kjell Engman. Celui-ci conçoit un modèle en forme de microphone classique, coulé dans du verre solide translucide.

En 2009, à la suite des controverses des deux années précédentes sur le système de vote et ses résultats, l’UER décide de modifier le règlement du Concours et de réintroduire un vote de jurys professionnels en finale. Désormais, chaque pays devra établir deux classements : le premier selon les votes des téléspectateurs ; le second selon les votes d’un jury de cinq spécialistes. Les deux classements seront ensuite additionnés, en prenant comme base les places obtenues par chaque chanson. La moyenne des classements respectifs donnera les résultats finaux du pays. En cas d’égalité entre deux chansons dans les résultats finaux, le classement des téléspectateurs l’emportera sur celui du jury. La clé de répartition des votes pour les demi-finales demeure inchangée.

En 2010, l’UER décide d’harmoniser le système de vote entre la finale et les demi-finales. Le système employé l’année précédente pour la finale est ainsi étendu à ces dernières.

En juillet 2014, dix ans après son introduction et sur demande de l’UER, l’agence néerlandaise de communication Citizen Agency procède à une mise à jour du logo générique du Concours.

La 60e édition du Concours est la première à voir participer un pays qui ne soit pas un membre actif de l’UER : l’Australie. En effet, le diffuseur australien SBS diffuse alors le Concours depuis trente ans, est un diffuseur associé de l’UER et a déjà eu une importante implication en créant un entracte de la deuxième demi-finale de l’Eurovision 2014. L’Australie est alors invitée à concourir exceptionnellement lors de l’édition 2015, dans un but également commémoratif pour le 60e Concours. L’Australie accepte l’invitation et ainsi, peut concourir sous les mêmes règles que les autres participants. Cependant, afin de ne pas compromettre les chances de qualification des participants européens, l’Australie est annoncée comme qualifiée d’office en finale, au même titre que l’Autriche (pays hôte cette année) et que le Big Five. L’Australie continuera finalement de concourir, participe aux qualifications depuis 2016 et, en 2021, est toujours un participant régulier.

Toujours en 2015, le Concours a été récompensé du record Guiness de la plus longue compétition musicale annuelle encore en cours.

En 2017, l’Ukraine, qui organise le concours cette année-là, interdit à la représentante de la Russie de venir au Concours. L’Eurovision réagit en dénonçant une décision « inacceptable » et menace l’Ukraine d’exclusion des futures éditions. Des journalistes russes accrédités pour l’Eurovision sont également refoulés à la frontière. Finalement, l’UER sanctionne le diffuseur ukrainien d’une amende de 200 000 €.

En septembre 2018, 140 artistes de renommée internationale signent une tribune appelant à boycotter le Concours 2019 se tenant en Israël. Parmi les signataires de cet appel, lancé en soutien aux artistes palestiniens, on relève entre autres les noms de Roger Waters, Ken Loach, Mike Leigh, Aki Kaurismäki, Yann Martel, Alia Shawkat, Jacques Tardi, Alain Guiraudie et Elli Medeiros. Selon les signataires, « tant que les Palestiniens ne pourront pas jouir de la liberté, de la justice et de l’égalité des droits, il ne devrait pas y avoir d’affaire avec l’État qui leur refuse leurs droits fondamentaux. »

Les années 2020 sont marquées par un événement de taille dans l’histoire du Concours. En effet, l’édition 2020, devant se tenir à Rotterdam, aux Pays-Bas, du 12 au 16 mai, est annulée à la suite de la pandémie de Covid-19. Cette décision survient le 18 mars 2020, alors que la pandémie touche une grande partie de l’Europe. C’est la première fois depuis la création du Concours en 1956 qu’une édition (ici la 65e) est annulée.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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