Ville de Sanremo (Italie).

Sanremo, ou San Remo, est une ville d’Italie située dans la province  d’Imperia, dans la région de Ligurie.

Sanremo compte environ 55 000 habitants en 2020. En nombre d’habitants, elle est la quatrième commune ligurienne, après Gênes, La Spezia et Savone.

Le nom des habitants en français est Sanrémasques, avec le suffixe -ask typique du ligure ancien. Ils parlaient traditionnellement les dialectes  ligures intémélien, d’Intemelia, nom désignant la région romaine qui s’étendait de Sanremo à Nice.

Sanremo est une ville touristique, connue notamment pour la culture des fleurs (chaque année a lieu un corso fleuri, Sanremo en fleurs, d’où le surnom de Cité des fleurs), pour son festival de la chanson italienne, son rallye automobile et son rôle de point d’arrivée de la course cycliste Milan-Sanremo.

Elle est une des quatre seules villes italiennes à avoir un casino (avec Venise, Campione d’Italia et Saint-Vincent du Val d’Aoste).


Le site de Sanremo a été habité très tôt dans l’histoire, comme en  témoignent des restes d’installations humaines datées du Paléolithique. C’est à l’époque romaine que la ville commence à se développer de manière significative. Elle fut fondée le long de la Via Julia Augusta, probablement appelée ainsi par Caius Matutius, qui avait construit une somptueuse villa autour de l’oppidum ancien (près de l’actuel casino). Une autre  interprétation fait référence à la divinité d’origine asiatique Mater Matuta, déesse de l’aurore, dont le nom serait donc devenu Matutia puis Villa Matutiæ.

Quelle qu’en soit l’origine, il est cependant certain que, après la conversion de la population au catholicisme par le saint Orsmida et l’ermite saint Romolo, au IXe siècle la ville fut attaquée continuellement par des pirates sarrasins, qui contraignirent la population à se réfugier dans les montagnes. Passé cette période de dévastations, la ville fut reconstruite le long de la côte, dans les quartiers actuels de San Siro et de la Pigna (appelé ainsi à cause de la forme enroulée selon laquelle ce quartier fut construit pour des raisons militaires), entourée d’une muraille et défendue par un château. Cette zone fut par la suite dédiée à saint Romolo. Un document de 979 indique que plusieurs familles demandent à l’évêque Teodolfo un lopin de terre (nommé castrum Sancti Romuli) pour un loyer réduit, dédié à l’évêque qui est « maintenant considéré comme un saint et vénéré par la population, qui dans sa tombe prie et invoque la protection divine contre les ennemis qui continuent à saccager et tuer ».

La ville appartenait précédemment au diocèse d’Albenga-Imperia, puis au comté de Vintimille, et finalement elle passa sous le contrôle des évêques de Gênes.

En 1297, Sanremo fut vendue aux nobles familles génoises de Oberto Doria et Giorgio De Mari qui en modifièrent le statut administratif8. En 1361, elle passa sous le contrôle de la République de Gênes jusqu’en 1367 quand la population fit une collecte pour se racheter et devenir une commune libre (toujours sous la protection de Gênes mais avec un statut particulier).

Au XVIe siècle, les invasions sarrasines recommencèrent, dont celle du pirate Barbe-rouge, qui en 1544 ravagea la ville et pilla l’église de San Siro.

Pendant presque deux siècles, la ville resta sous le protectorat de Gênes, mais elle fut bombardée en 1745 par des bateaux britanniques. À ce  moment, la ville entra en désaccord avec Gênes à cause des impôts (gabelles) importants qu’elle devait payer alors qu’elle rencontrait des difficultés économiques importantes et qu’on lui avait demandé de séparer le bourg de Colla (actuellement Coldirodi) de la ville. En 1753 la ville se rebella mais les Génois réprimèrent férocement cette révolte. À cette occasion, Gênes construisit le fort de Santa Tecla (utilisé comme prison jusqu’en 1997) aux alentours du port. Cet événement marqua le début d’une période de récession généralisée qui dura un demi-siècle.

Les troupes françaises occupèrent la ville en 1794. Jusqu’en 1814, ce fut le chef-lieu d’un arrondissement du premier département français des Alpes-Maritimes, créé en 1805 et qui remplaçait celui de Monaco. Après la Restauration de la Maison de Savoie en 1814, San Remo devient une annexe du Royaume de Sardaigne et dépend du ressort du Sénat de Nice jusqu’en 1848. La misère urbaine avait apporté des conditions d’hygiène terribles, au point qu’une épidémie de choléra ravagea la population en 1837 : c’est à ce moment qu’un nouveau cimetière et un lavoir public furent construits.

En quelques années, la ville commença à se développer du point de vue touristique : en 1864, la tsarine Maria Aleksandrovna choisit pour la  première fois de passer l’hiver à Sanremo, ce qui ouvrit la route au tourisme élitiste des nobles russes, ceux-ci étant attirés par le climat doux et la beauté des lieux. L’impératrice d’Autriche Élisabeth de Wittelsbach (Sissi), lors de ses multiples voyages à travers l’Europe (1870-1890) s’arrête plusieurs fois à San Remo. C’est lors de cette période que les magnifiques édifices de la ville sont construits, principalement selon le style Art nouveau, pour l’aristocratie européenne qui s’installa de façon semi-permanente dans la ville. Toujours à la fin du xixe siècle, la ville passe de l’agriculture des agrumes à la culture des fleurs.

Au début du XXe siècle, des infrastructures plus adaptées aux divertissements de l’élite exigeante de la Belle Époque furent construits : le Casino, le terrain de golf, le téléphérique de San Remo-Mont Bignone (à l’époque le plus long du monde), l’hippodrome, le stade, etc. À la fin de la Première Guerre mondiale, la conférence de San Remo eut lieu entre alliés pour discuter de la redistribution des terres de l’Empire ottoman, dont la Palestine (donnée à la Grande-Bretagne), la Syrie, et le Liban (donné à la France).

Pendant les années trente, la ville a connu son plus grand développement touristique : San Remo continua à augmenter ses capacités d’accueil d’un côté et développa son économie de la culture des fleurs de l’autre. À  l’approche de la Seconde Guerre mondiale, le tourisme élitiste commença lentement à décroître. Avec la fin du conflit, la ville vit l’arrivée du tourisme de masse, grâce auquel les périodes de séjour sont passées de l’hiver à l’été. La croissance économique importante qui en découla et les opportunités de travail dans la culture de fleurs ont attiré de nombreux travailleurs (en particulier des Abruzzes) qui ont contribué de manière notable à agrandir la ville. La spéculation immobilière des années soixante et années soixante-dix, conjuguée à une augmentation des besoins de la ville, n’a pas eu un effet très positif : le bétonnage sauvage a empêché un développement harmonieux du centre-ville, devenu entretemps toujours plus peuplé et anarchique.

La création du nouveau port touristique Portosole (littéralement « Port du soleil »), à la fin des années soixante a confirmé le rôle touristique de la ville qui est devenu de plus en plus important dans l’économie locale. À partir de là, une sensibilité différente a émergé : les zones les moins soignées de la ville ont été revalorisées et un nouveau plan d’urbanisme a freiné les  constructions sauvages.

Actuellement San Remo traverse une période de reconversion intensive pour contrecarrer la lente décroissance du tourisme qui a commencé dans le milieu des années 1990. Le but est de relancer le tourisme, d’améliorer la renommée culturelle et historique de la ville, et de mettre en valeur ses paysages.

Source : Wikipédia.

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