Internet.

Internet est un réseau informatique mondial accessible au public. Il s’agit d’un réseau de réseaux, à commutation de paquets, sans centre névralgique, composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux et gouvernementaux, eux-mêmes regroupés en réseaux autonomes ; il en existe plus de 91 000 en 2019. L’information est transmise via Internet grâce à un ensemble standardisé de protocoles de transfert de données, qui permet des applications variées comme le courrier électronique, le World Wide Web, la messagerie instantanée, le partage de fichiers en pair-à-pair, le streaming, le podcasting, la téléconférence.

Dans les années 1990, l’apparition du Web contribue à rendre Internet accessible au grand public. Depuis les années 2010, un nombre croissant de types d’objets divers y sont connectés, formant l’Internet des objets.

Un internaute est une personne qui utilise un accès à Internet. Cet accès peut être obtenu grâce à un fournisseur d’accès via divers moyens de communication électronique : soit filaire (réseau téléphonique commuté à bas débit, ADSL, fibre optique jusqu’au domicile), soit sans fil (WiMAX, par satellite, 3G+, 4G ou 5G).


Au début des années 1960, J.C.R. Licklider du Massachusetts Institute of Technology (MIT) décrivit pour la première fois les interactions sociales possibles avec un réseau d’ordinateurs.

En 1961, Leonard Kleinrock, également du MIT, publia le premier texte théorique sur la commutation de paquets.

En octobre 1962, Licklider fut le premier chef du programme de recherche en informatique de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), organisme de recherche pour la défense américaine. Il persuada ses successeurs Ivan Sutherland, Bob Taylor et le chercheur du MIT Lawrence G. Roberts de l’intérêt des réseaux informatiques.

En 1964, Leonard Kleinrock publia le premier livre sur le sujet.

En 1965, Roberts testa avec Thomas Merrill la première connexion informatique à longue distance, entre le Massachusetts et la Californie. Le résultat montra que des ordinateurs pouvaient travailler ensemble à distance, mais que le mode de communication par commutation de circuit du système téléphonique était inadapté. Le concept de communication par commutation de paquets de Kleinrock s’imposa.

En 1966, Roberts fut engagé par Taylor à la DARPA pour concevoir ARPANET. Il publia les plans en 1967. En présentant ce texte, il découvrit deux autres groupes de chercheurs travaillant indépendamment sur le même sujet : un groupe du National Physical Laboratory (NPL) du Royaume-Uni avec Donald Davies et Roger Scantlebury, et un groupe de la RAND Corporation avec Paul Baran.

Entre 1962 et 1965, le groupe de la RAND avait étudié la transmission par paquets pour l’armée américaine. Son but était de pouvoir maintenir les télécommunications en cas d’attaque (éventuellement nucléaire), ce que permet une transmission par paquets dans un réseau non centralisé. Il s’agissait d’un développement indépendant d’ARPANET : bien que probablement robuste face à une telle attaque, ARPANET n’avait pourtant été conçu que pour faciliter les télécommunications entre chercheurs. Le rapport de Paul Baran resta purement théorique, et tomba rapidement dans l’oubli. Mais le mythe de l’« ARPANET comme dernier rempart à une attaque atomique » trouve là son origine.

Pendant ce temps, au British National Physical Laboratory, l’équipe de Donald Davies, avait progressé : NPL Network, le premier réseau maillé fondé sur la transmission de datagrammes (packets) était fonctionnel. L’histoire d’Internet ne retint pourtant pas une origine européenne : ARPANET serait désormais l’origine officielle du réseau.

En août 1968, la DARPA accepta de financer le développement du matériel de routage des paquets d’ARPANET. Ce développement fut confié en décembre à un groupe de la firme Bolt, Beranek and Newman (BBN) de Boston. Ce dernier travailla avec Bob Kahn sur l’architecture du réseau. Roberts améliorait les aspects topologiques et économiques du réseau. Kleinrock préparait des systèmes de mesures du réseau.

Le 20 septembre 1969, BBN installa le premier équipement à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), où travaillait Kleinrock. Le second nœud du réseau fut installé au Stanford Research Institute (SRI) où travaillait Douglas Engelbart sur un projet d’hypertexte. Deux nœuds supplémentaires furent ajoutés avec l’université de Santa Barbara et l’université d’Utah. Fin 1969, ARPANET comptait donc quatre nœuds.

Le Network Working Group (NWG) conduit par Steve Crocker finit le protocole de communication poste-à-poste NCP en décembre 1970. Ce protocole fut adopté entre 1971 et 1972 par les sites branchés à ARPANET. Ceci permit le développement d’applications par les utilisateurs du réseau. La perspective d’une informatique plus décentralisée commence à intéresser les constructeurs souhaitant rivaliser avec le géant IBM.

En 1972, Ray Tomlinson mit au point la première application importante : le courrier électronique. En octobre 1972, Kahn organisa la première démonstration à grande échelle d’ARPANET à l’International Computer Communication Conference (ICCC). C’était la première démonstration publique.

Le concept d’Internet est né d’ARPANET. L’idée était de permettre la connexion entre des réseaux divers : ARPANET, des communications avec les satellites, des communications par radio. Cette idée fut introduite par Kahn en 1972 sous le nom de Internetting. Le protocole NCP d’ARPANET ne permettait pas d’adresser des hôtes hors d’ARPANET ni de corriger d’éventuelles erreurs de transmission. Kahn décida donc de développer un nouveau protocole, qui devint finalement TCP/IP.

En parallèle, un projet inspiré par ARPANET était dirigé en France par Louis Pouzin : le projet Cyclades. De nombreuses propriétés de TCP/IP ont ainsi été développées, plus tôt, pour Cyclades. Pouzin et Kahn indiquent que TCP/IP a été inspiré par le réseau Cyclades français, poussé par la CII et sa Distributed System Architecture: on commence à parler de Calcul distribué. Aux États-Unis, IBM et DEC créent les architectures SNA et DECnet, en profitant de la numérisation du réseau d’AT&T (Réseau téléphonique commuté).

En 1973, Kahn demanda à Vint Cerf (parfois appelé le « père d’Internet ») de travailler avec lui, car Cerf connaissait les détails de mise en œuvre de NCP. Le premier document faisant référence à TCP est écrit en 1973 par Cerf : A Partial Specification of an International Transmission Protocol. La première spécification formelle de TCP date de décembre 1974, c’est le RFC 675.

La version initiale de TCP ne permettait que la communication en établissant un circuit virtuel. Cela fonctionnait bien pour le transfert de fichiers ou le travail à distance, mais n’était pas adapté à des applications comme la téléphonie par Internet. TCP fut donc séparé de IP, et UDP proposé pour les transmissions sans établissement d’un circuit.

Dans les années 1980, l’ARPA et le CERN finissent par interconnecter leurs réseaux en acceptant les deux types de communications, FTP et HTTP, ce qui facilite la communication entre scientifique (voir Guerre des normes Internet-OSI).

À la fin des années 1980, la National Science Foundation (NSF), qui dépend de l’administration américaine, met en place cinq centres informatiques surpuissants, auxquels les utilisateurs peuvent se connecter, quel que soit le lieu où ils se trouvent aux États-Unis. ARPANET devient ainsi accessible sur une plus grande échelle. Le système rencontre un franc succès et, après des mises à niveau importantes (matériels et lignes) à la fin des années 1980 et au début des années 1990, il s’ouvre au trafic commercial.

Le début des années 1990 marque la naissance de l’application la plus connue d’Internet aujourd’hui : le web, un ensemble de pages en HTML mélangeant du texte, des liens, des images, adressables via une URL (ou adresse web) et accessibles via le protocole HTTP. Ces standards, développés au CERN par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau, deviennent rapidement populaires grâce au développement au NCSA par Marc Andreessen et Eric Bina du premier navigateur multimédia Mosaic.

L’objectif du World Wide Web est de faciliter l’échange d’informations entre les chercheurs des équipes internationales menant leurs expériences au CERN. D’ailleurs, un outil de gestion de documents électronique utilisant le Web, le Engineering and Equipment Data Management Service, est mis en place dans ce but.

L’interconnexion de réseaux d’opérateurs indépendants qui utilisent les standards d’Internet s’organise à partir de 1991. La coentreprise Commercial Internet Exchange (CIX) est créée à cet effet, initialement pour les réseaux PSINet, CERFNet et Alternet. Ceci marque le début de l’Internet commercial mondial et ouvert à tous.

Le premier site web est mis en service en 1991 et le 30 avril 1993 marque le passage officiel du World Wide Web dans le domaine public.

Le CERN participe à l’introduction des techniques liées à Internet en Europe, par la mise en service de deux routeurs Cisco au CERN en 1987, qui sont vraisemblablement les premiers à être introduits sur le continent européen.

En janvier 1992, l’Internet Society (ISOC) voit le jour, avec pour objectif de promouvoir et de coordonner les développements sur Internet. L’année 1993 voit l’apparition du premier navigateur web (browser), mêlant texte et image. Cette même année, la National Science Foundation (NSF) mandate une compagnie pour enregistrer les noms de domaine. À la fin des années 1990, des sociétés pionnières comme Yahoo, Amazon, eBay, Netscape, et AOL, deviennent célèbres grâce à un attrait pour les capitalisations boursières de ces jeunes sociétés sans équivalent dans l’histoire, qui finit en krach.

En septembre 2014, l’espace Web connecté à Internet dépasse un milliard de sites en ligne, pour près de trois milliards d’internautes. Le nombre de sites, d’internautes, de courriels envoyés, de recherches effectuées sur le moteur de recherche Google, est en augmentation permanente. Son impact environnemental est grandissant.

Les années 2010 voient le développement d’une informatique quantique à l’état de prototype. Selon Michel de Pracontal, il permettrait de « créer un réseau planétaire d’ordinateurs surpuissants fonctionnant selon les principes de la théorie des quanta, et connectés par des lignes de

télécommunication spéciales permettant de transporter à distance les états quantiques. Potentiellement, un tel système serait beaucoup plus rapide que l’Internet classique et mettrait à disposition des utilisateurs une puissance de calcul très supérieure. Il aurait aussi l’immense avantage de garantir le secret des communications avec un niveau de protection inégalable par les moyens actuels ». Les États-Unis, l’Union européenne et la Chine cherchent à le développer. La technologie intéresse tout particulièrement les organisations cherchant à optimiser la sécurité de leurs communications, telles que les banques et les armées.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=BhkaXe3jGFw

Sources : Wikipédia, YouTube.

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