Le Rémouleur.

Le rémouleur, également nommé émouleur ou repasseur, est un artisan qui aiguise à la meule les lames des instruments tranchants. Le rémouleur ambulant se déplaçait autrefois, de ville en ville, avec une petite meule mobile.


Le métier de rémouleur est connu à Paris au Moyen Âge. Le registre de taille de 1292 mentionne six « Esmouleurs » ; celui de 1300 n’en cite plus que deux, plus un « Esmouleur de couteaux ». Ils appartiennent à la confrérie des « gagne-petit », regroupant divers métiers à très faible revenu, qui a sa chapelle au couvent des Augustins avec pour patronne sainte Catherine d’Alexandrie. Une branche particulière était celle des « Esmouleurs de grandes forces », c’est-à-dire des grands ciseaux utilisés par les fabricants pour tondre le drap : ils reçoivent un statut de Charles VI en 1407. Au XVIIIe siècle, les rémouleurs de rue sont appelés « Rémouleurs à la petite planchette », dit Jaubert dans son Dictionnaire des arts et métiers (1773), « à cause de la petite planche qui est sous leur pied, et par le mouvement de laquelle ils font tourner leur meule ».

Le rémouleur se déplaçait alors avec sa petite charrette, brouette,  ramoulette ou rabelette (Belgique) sur laquelle était fixée la meule, généralement à eau et mécanique, dans les grandes villes, ou de village en village, s’arrêtant à chaque coin de rue en agitant sa clochette et en criant : « Rémouleur, rémouleur ! Repasse couteaux ! Repasse ciseaux ! ». Leurs cris et le crissement de leur meule sur le métal faisaient dans le temps partie des bruits typiques des grandes villes. Il prenait également en charge les  poignards et épées des gentilshommes.

Au début du XXe siècle en Europe, le métier de rémouleur était une spécialité des Yéniches, surnommés aussi « Tziganes blancs ».

Le métier qui était encore très commun jusqu’à entre les deux guerres mondiales, a quasiment disparu d’Europe au XXIe siècle. Le rémouleur, comme de nombreux autres petits métiers, est victime du progrès (les couteaux en acier moderne s’usent moins vite, le “fusil” d’affûtage est devenu un outil domestique) et de la société de consommation (avec l’automatisation et l’importation de pays en voie de développement, le prix des couteaux a chuté et ne justifie économiquement plus leur ré-aiguisage).

En 2017, il n’en reste ainsi plus que cinq à Paris, dont la moyenne d’âge est assez élevée. Après leur départ à la retraite, il est plausible que le métier disparaisse de cette ville, mais cette activité itinérante demeure notamment dans les campagnes françaises, avec des meules électriques embarquées dans un véhicule utilitaire, et des formations demeurent.

Source : Wikipédia.

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