Le cheval camarguais.

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Le cheval camarguais est une race de petits chevaux de selle rustiques à la robe grise, originaire de la région du même nom, dans le Sud de la France dans le delta du Rhône, sur les départements du Gard et des Bouches-du-Rhône. Ce cheval vit traditionnellement en liberté dans ses marais d’origine. Son origine reste mystérieuse, bien qu’il soit considéré comme l’une des plus anciennes races du monde.

Mentionné dès l’Antiquité romaine, le Camargue est occasionnellement une monture de bât et de guerre jusqu’au XIIe siècle. De tous temps, il est parfois utilisé comme animal utilitaire et de travail. Les habitants de la Camargue lui font dépiquer le grain, tirer des attelages, et le montent, entre autres, pour travailler avec le bétail, avant de le relâcher en semi-liberté. Les haras nationaux instaurent, dès leur création, de nombreux programmes d’élevage visant à augmenter sa taille par des croisements pour en faire une monture de guerre, programmes qui se soldent par des échecs.

Après une période de déclin durant la première moitié du XXe siècle, le Camargue est désormais devenu une race de chevaux de selle reconnue par les haras nationaux français et surtout l’un des symboles forts de sa région d’origine, avec le taureau camarguais et le Flamant rose (Phoenicopterus roseus). Il est toujours traditionnellement élevé en semi-liberté dans des manades. Monture exclusive des gardians de la région qui l’utilisent pour le travail du bétail et de nombreuses fêtes populaires. Le cheval Camargue bénéficie d’une grande notoriété grâce à l’équitation Camargue et à sa forte image de tradition et de liberté née de sa présence dans les arts et la littérature, notamment dans l’histoire de Crin-Blanc.

Cheval camarguais, carte maximum, Paris, 27/09/1998.

L’histoire du Camargue est très longue et son origine, en particulier, « pleine d’obscurité ». La race paraît avoir eu peu de renommée et d’importance économique avant le XXe siècle. Elle perdure grâce à son utilité locale, élevée uniquement dans les marais de la région de Camargue, milieu « hors duquel le cheval s’éloigne plus ou moins de sa propre nature ». Eugène Gayot, vétérinaire de la circonscription d’Arles, dit en 1861 que :

« Par exception seulement, le cheval Camargue est sorti de sa sphère, de sa spécialité d’emploi. Il naît, vit et meurt dans son île ; là s’accomplit toute sa destinée. »

La production est tournée vers les besoins des habitants de la région, qui ne soignent pas les chevaux et les estiment aptes à vivre dans l’eau. De nombreuses tentatives de croisement pour « améliorer » la taille des camarguais et les rendre aptes à la guerre se soldent par des échecs.

Le Camargue fait partie des plus anciennes races chevalines du monde. S’il est reconnu comme antérieur à l’ère chrétienne, la question de son origine demeure concernant l’influence des chevaux arabes, berbères, asiatiques et celtes. Le mariage de plusieurs thèses pourrait être la réponse, les animaux ont pu se mélanger à l’état sauvage et se rencontrer au fil du temps, la sélection naturelle se chargeant de faire naître une race adaptée au delta du Rhône et à ses environs. La rudesse de la vie dans cette région, sur de nombreuses générations, a probablement fait que seuls les plus forts et les plus résistants de ces animaux ont survécu afin de perpétuer la race.

De nombreux récits folkloriques font du cheval camarguais un animal « né de l’écume de la mer ». Jean Claude Girard, conservateur des musées du Gard, rapporte la légende d’un homme poursuivi par un taureau noir sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer. Il n’eut pas d’autre choix que de se jeter à la mer. Alors que les flots l’emportaient, il fut sauvé par un étalon qui sortit de l’écume et lui dit : « Je ne serai jamais ton esclave, mais ton ami ». L’homme apprivoisa l’étalon durant trois jours et celui-ci devint à la fois son meilleur ami et le fondateur des chevaux camarguais. Il existe de légères variantes à cette légende.

Le cheval camarguais est peut-être indigène des marais de Camargue. De nombreux auteurs le comparent aux peintures de la grotte de Lascaux et remarquent ses caractéristiques primitives. La paléontologue française Vera Eisenmann estime que cette race pourrait être « une relique de chevaux sauvages préhistoriques ».

L’unique témoignage archéologique en faveur de cette théorie, et le plus ancien, est la découverte en 1875 par le professeur Nicolas d’un squelette sur la rive droite du Rhône, à deux kilomètres en amont d’Arles. Entouré de silex en forme de couteaux, il remonte à l’âge de la pierre taillée. Gérard Gadiot, ancien secrétaire de la confrérie des gardians, voit dans le cheval Camargue le descendant direct des chevaux du Quaternaire, qui auraient peuplé la Gaule primitive et se seraient repliés dans des régions plus inhospitalières tandis que les hommes colonisaient les territoires fertiles.

Selon Charles Naudot, « Lou Camarguen », le Camargue a suivi la mer dans sa régression vers le delta du Rhône. Eugène Gayot nie les influences arabe et berbère sur la race, la physionomie orientale et les qualités de ce cheval sont pour lui dues aux influences du climat, du sol, et aux propriétés alimentaires des plantes. Dans son étude zootechnique, en 1861, il note que « la race Camargue se distingue, au physique, par je ne sais quel air étranger, sinon oriental, du moins tartare, cosaque, celui, au surplus, qu’on remarque chez tous les animaux de l’espèce chevaline vivant à l’état sauvage, ce qui prouve que le même traitement, le même régime, les mêmes habitudes, doivent produire, à peu de chose près, les mêmes formes, les mêmes qualités et les mêmes défauts chez le cheval, bien qu’il vive dans des contrées éloignées les unes des autres, et sous des latitudes différentes ». Pierre Joignaux ajoute que le cheval de Camargue a un « air sauvage », et rejoint cet avis5, tout comme René Musset qui insiste sur l’influence du climat et du sol.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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