La môle (poisson-lune).

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La môle ou poisson-lune (Mola mola) est une espèce de poissons de la famille des Molidae. C’est le plus lourd des poissons osseux, sa masse dépassant communément la tonne et pouvant atteindre jusqu’à 2300 kg. On la trouve dans les eaux tropicales et tempérées tout autour du monde. C’est un animal à la tête proéminente, sans queue et peu épais par rapport à sa hauteur. Nageoires comprises, une môle peut être aussi haute que longue.

La môle se nourrit principalement de méduses qu’elle consomme en grandes quantités en raison de leur faible valeur nutritionnelle. Les femelles pondent plus d’œufs que n’importe quel autre vertébré connu. Le fretin de môle ressemble à un petit poisson-hérisson. Il possède de grandes nageoires pectorales et caudale. Son corps est recouvert d’épines qui disparaissent à l’âge adulte.

Les môles adultes ont peu de prédateurs, si ce n’est les lions de mer, les orques ou les requins. L’homme, dans certaines parties du monde, la considère comme un mets délicat comme au Japon ou à Taïwan mais la commercialisation de sa chair est interdite dans l’Union européenne. Elle se retrouve fréquemment, par accident, prise dans des filets. Il lui arrive aussi de consommer par erreur des déchets flottants, comme des gobelets, des sacs ou des ballons en plastique, qui peuvent entraîner sa mort.

Poisson-lune, carte maximum, Madère.

Membre de l’ordre des Tetraodontiformes qui comprend les Tetraodontidae, Diodontidae et les Monacanthidae, la môle partage nombre de traits communs aux membres de ces familles. Elle fut même classée comme Tetraodon mola, une espèce du genre Tetraodon de la famille des Tetraodontidae. Finalement, la môle a été classée avec la Mola ramsayi dans un genre propre — Mola — dont elle est l’espèce type.


La môle ressemble à une tête de gros poisson sans queue. La forme de sa nageoire caudale lui donne son allure si particulière. C’est un poisson plat dans la largeur, ovoïde vu de face. Les nageoires pectorales sont petites par rapport aux nageoires dorsale et anale. La longueur de ces dernières peut presque doubler la hauteur de la môle. Le plus grand spécimen connu mesure 3,20 mètres de hauteur.

La môle a une longueur moyenne de 1,80 mètre et une masse moyenne de 1 000 kg. On a cependant capturé certains spécimens mesurant jusqu’à 3,30 mètres et pesant 2 300 kg.

L’épine dorsale de la môle contient peu de vertèbres et est plus courte que celle d’autres poissons du fait de la forme de son corps6. La moelle épinière d’une môle fait en moyenne 2,10 mètres de long pour un diamètre de 25 millimètres. Bien qu’elle appartienne à la lignée des Osteichthyes, poissons osseux, son squelette contient une part importante de tissus cartilagineux, plus légers que de vrais os, qui lui permettent d’atteindre cette grande taille. Sa croissance ne s’arrête jamais : plus elle mange, plus elle grandit.

La môle n’a pas de vessie natatoire6. Certaines sources indiquent que les organes internes de l’animal contiennent une concentration  de neurotoxine et tétrodotoxine comme les organes d’autres Tetraodontiformes toxiques comme le fugu, par exemple. D’autres contestent néanmoins cela.

Au long de son évolution, la nageoire caudale de la môle a disparu pour être remplacée par une pseudo-queue appelée clavus. Cette structure est formée à la convergence entre les nageoires dorsale et anale Sans une véritable queue pour permettre une poussée vers l’avant et avec seulement des petites nageoires pectorales, la môle utilise ses longues et minces nageoires dorsales et anales pour la propulsion en les faisant bouger d’un côté à l’autre.

La môle nage souvent près de la surface où sa nageoire dorsale protubérante la fait ressembler à un requin. Il est néanmoins possible de la différencier des requins, en observant le sillage créé par sa nageoire dorsale à la surface. Les requins, comme la plupart des poissons, nagent en bougeant leur queue d’un côté à l’autre alors que leur nageoire dorsale avance sur une ligne droite. Les môles, quant à elles, font bouger leurs nageoires dorsales et anales, ce qui donne un mouvement de godille caractéristique. Le mouvement de la nageoire dorsale à la surface permet donc d’identifier la môle.

La couleur de la môle adulte varie entre gris argenté et blanc, avec une large palette de peaux tachetées, des taches parfois concentrées dans une région spécifique2. La coloration est souvent plus sombre sur la surface dorsale, s’éclaircissant vers la zone ventrale, ce qui forme un camouflage en ombre inversée. La môle a la capacité de faire varier la couleur de sa peau du clair au sombre, notamment en cas d’attaque d’un prédateur. La peau, qui contient beaucoup de collagène réticulé, peut être d’une épaisseur allant jusqu’à 7,6 centimètres sur la surface ventrale et elle est couverte de pointes et d’une couche de mucus au lieu d’écailles. La peau sur le clavus est plus douce que celle sur le corps, qui peut être aussi rugueuse que du papier de verre.

Plus de 40 espèces de parasites peuvent vivre sur et sous la peau de la môle, ce qui la fait rechercher le soulagement par bien des manières. Dans les régions tempérées, elle passe par les champs de laminaires qui hébergent des poissons nettoyeurs et d’autres poissons qui retirent les parasites de sa peau. Dans les régions tropicales, la môle sollicite les poissons nettoyeurs des récifs. En exposant ses flancs à la surface, la môle permet aussi aux oiseaux marins de se nourrir des parasites de sa peau. Il a été rapporté que les môles pouvaient faire des sauts de plus de 3 mètres au-dessus de la surface de l’eau à la manière des baleines, ce qui serait également un effort pour déloger les parasites de son corps.

Comme la tortue luth, la môle s’alimente principalement de méduses : en utilisant des modèles bioénergétiques, il est estimé qu’un individu moyen de 121 kg ingère 71 kg de méduses tous les jours pour couvrir ses besoins en énergie, la méduse étant peu calorique. Elle consomme aussi des Salpidae, des cténophores, du zooplancton, des calmars, des crustacés, des petits poissons, des alevins et des zostères. Cette alimentation étant pauvre en nutriments, la môle doit en consommer en grandes quantités. Elle trouve sa nourriture à des niveaux très variés, de la surface aux eaux profondes et occasionnellement au niveau des fonds océaniques dans certaines zones.

La môle peut cracher et avaler de l’eau à travers sa petite bouche pour écarteler les proies au corps mou. Ses dents sont disposées dans une structure ressemblant à un bec, ce qui lui permet de casser les organismes plus solides. En plus de cela, des dents pharyngiales, situées dans la gorge, déchiquètent la nourriture en petits morceaux avant de les faire passer dans l’estomac.

La môle peut vivre jusqu’à dix ans en captivité mais son espérance de vie à l’état sauvage n’a pas encore été déterminée. Leur vitesse de croissance est aussi inconnue. Néanmoins, on sait, grâce à l’observation de jeunes spécimens de l’aquarium de la baie de Monterey, qu’elle peut passer de 26 à 399 kilogrammes pour une taille de 1,80 mètre en quinze mois.

La forme plate et la peau épaisse d’un spécimen adulte dissuadent de nombreux petits prédateurs mais les plus jeunes spécimens sont  vulnérables aux attaques du thon rouge et du mahi-mahi. Les adultes sont consommés par les lions de mer, les orques et les requins. Ils déchirent leurs nageoires et ballotent leur corps. Ils les abandonnent parfois agonisantes. Leurs cadavres peuvent être consommés par les étoiles de mer Asterina miniata.

Les pratiques d’accouplement de la môle sont mal connues mais on pense qu’il y a des frayères dans l’Atlantique nord, l’Atlantique sud, le Pacifique nord, le Pacifique sud et l’océan Indien. Les femelles peuvent produire 300 millions d’œufs, plus que n’importe quel autre vertébré. Les œufs de môles sont libérés dans l’eau et fécondés à l’extérieur par le sperme.

Les larves de môles mesurent 2,5 millimètres. Elles grandissent pour devenir du fretin et atteindront leurs proportions adultes en multipliant par des milliers leur taille originelle. Le fretin de môle a des larges nageoires pectorales, une nageoire caudale et un corps entouré d’épines qui disparaissent lors de la croissance et qui font alors ressembler la môle à des petits poisson-hérissons. Afin de se protéger, les jeunes môles vivent en banc, instinct grégaire qu’elles perdent en grandissant.

Source : Wikipédia.

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