L’âne.

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L’âne est le nom vernaculaire donné à certaines espèces de mammifères quadrupèdes ongulés de la famille des Équidés, plus petit que le cheval, à longues oreilles et à l’échine saillante. Le plus connu des ânes est l’âne domestique (Equus asinus), issu de la domestication de l’âne sauvage d’Afrique (Equus africanus), et à partir duquel de nombreuses races ont pu être sélectionnées.


Les caractéristiques générales des ânes sont celles des équidés. Ce sont des mammifères terrestres. Herbivores, ils consomment fréquemment des végétaux fibreux de qualité très médiocre. Ce sont des ongulés périssodactyles, c’est-à-dire avec dans leur cas un doigt unique, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d’informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.

Ane, carte maximum, Portugal, 2019.

Les ânes partagent toutefois plusieurs caractéristiques communes à l’ensemble des espèces. Ils sont plus petits que les chevaux. Leurs oreilles sont plus longues que celles des autres équidés. Bien irriguées, adaptées au désert, elles permettent le refroidissement du corps. La queue ressemble à celle de la vache. Elle est pourvue de poils courts à l’exception de l’extrémité recouverte d’une touffe. Leurs yeux sont plus dirigés vers l’avant que ceux des chevaux domestiques. Contrairement aux chevaux, les ânes ont des châtaignes quasiment inexistantes aux postérieurs. Leur échine est saillante1. Les ânes ne possèdent pas de cinquième vertèbre lombaire comme on le retrouve dans le squelette des autres équidés. Leurs sabots sont également caractéristiques. Plus verticaux, plus petits et plus durs que ceux des chevaux, ils n’ont pas besoin d’être ferrés, sauf s’ils travaillent. Leur poil est long, rude et présente une grande variété de texture. La crinière, au toupet quasiment inexistant, est courte, dressée sur l’encolure et ne dépasse que rarement les douze centimètres. Leur robe est généralement grise sauf sous le ventre, le museau et le contour des yeux qui sont blancs. Des races domestiques peuvent être à dominante noire, comme le Grand noir du Berry, ou brun, comme le Baudet du Poitou, ou blanc, comme l’âne blanc d’Égypte. Les races grises comme l’âne de Provence ont aussi une bande cruciale qui se dessine sur leur dos, appelée « croix de saint André ». Les espèces sauvages présentent une robe allant du gris au brun-sable, voire brun-rouge chez le kiang ou âne sauvage du Tibet. Leur cri est le braiment qui est une sorte de « Hi-Han » assez strident et puissant absolument caractéristique.

À l’échelle de l’Histoire, l’âne demeure le second animal domestiqué mis au service du transport, après le bœuf. Selon les récentes études, il semblerait provenir d’Afrique, et sa présence à l’état sauvage est attestée dans la Vallée du Nil dès le Paléolithique Moyen (en Nubie, à Khor Musa). La présence, en Égypte, de l’âne domestique est effective dès le Ve millénaire av. J.‑C. avant notre ère, à El-Omari, puis au début du IVe millénaire av. J.‑C. à Maadi. Il faut attendre la fin du IVe millénaire av. J.‑C. pour le voir apparaître en Mésopotamie (un signe pictographique rend compte de sa présence à l’époque d’Uruk).

Très vite, l’âne devient l’animal de transport terrestre privilégié (bât, débardage, attelage) en raison de ses larges qualités contrastant avec quelques défauts facilement contournables. Intelligent, frugal, rapide (jusqu’à 5 km/h). Néanmoins ses besoins journaliers en eau (quarante litres) et sa capacité de charge assez relative (entre cinquante et cent kilogrammes) ont très vite représenté des entraves non négligeables. Si l’archéologie nous renseigne peu sur son utilisation à la fin du Néolithique, l’épigraphie nous en raconte davantage. Ainsi existait-il, aux côtés de caravanes constituées d’une dizaine de bestiaux, de larges convois (jusqu’à mille têtes) destinés à acheminer les grains sur plusieurs centaines de kilomètres.

Les traces d’un usage de l’âne comme monture sont relativement récentes. Les plus anciennes remontent à environ 2700 av. J.-C., au Proche Orient.

Depuis longtemps, les éleveurs d’ovins entraînent spécialement des ânes « bergers » avec plus ou moins de succès pour protéger leur troupeau contre des prédateurs comme les coyotes, les renards et les chiens errants (leur efficacité contre les loups est plus sujette à caution, et nulle contre lynx et ours). Ils exploitent en effet son instinct grégaire naturel qui le porte à s’attacher aux ovins (technique d’imprégnation), et à son agressivité innée à l’encontre des prédateurs. De plus, l’âne a un besoin d’entretien minime, a une bonne longévité et est compatible avec les autres méthodes de lutte contre les prédateurs (notamment les chiens patou ou les lamas également entraînés à cette fin). Enfin, il est capable de manger les feuilles des cardères ou les chardons et participe à l’intérêt environnemental du pastoralisme. Cette utilisation ancestrale explique les nombreux contes qui font intervenir l’âne et le loup.

Compagnon de l’homme depuis les temps les plus anciens, l’âne a très tôt été utilisé comme symbole. Mais c’est un animal à la symbolique ambiguë. Il peut en effet soit représenter le Bien et ses attributs sont alors l’humilité et la patience, soit le Mal et ce sont alors les adjectifs têtu, bête et borné qui le caractérisent. Les Égyptiens associaient ainsi l’âne au dieu Seth, à la couleur rouge et à l’esprit du mal. Les chrétiens tiennent, d’un côté, l’âne en estime lorsqu’il est représenté dans la crèche ou lorsqu’il porte Jésus, mais d’un autre côté ils l’associent à la lubricité et à l’obscénité. Dans la langue française, de nombreuses expressions et proverbes font aussi référence à l’âne. Il est ainsi utilisé pour personnifier l’ignorance, la bêtise, la folie, la disgrâce, la débauche, l’hébétude et l’entêtement. C’est également un animal fortement représenté dans l’ensemble des arts. C’est ainsi le cas en littérature, où l’âne apparaît depuis les temps les plus

anciens, comme dans les Fables d’Ésope ou dans les contes d’Apulée, chez les auteurs classiques comme Jean de La Fontaine, Victor Hugo ou Alphonse Daudet, et jusqu’à nos jours avec Les Aventures de Pinocchio (qui se voit pousser des oreilles d’âne et se transforme même en âne), de Carlo Collodi, Le Petit Âne blanc de Joseph Kessel36. On le retrouve en peinture dans des scènes de vie rurale ou dans les sujets bibliques36. Plus récemment, il trouve aussi sa place au cinéma, et ce, aussi bien dans les films dramatiques comme dans Au hasard Balthazar, que dans les films d’animation avec le personnage de l’Âne dans Shrek38. Enfin, il est présent en musique comme dans la chanson d’Hugues Aufray, Le Petit Âne gris.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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