Le Château de Javier (Espagne).

Le château de Javier (en basque Xabierko gaztelua, et en castillan castillo de Javier) est sis sur une éminence rocheuse de la sierra de Leyre, en Navarre (Espagne), à 52 km à l’est de Pampelune, capitale de Navarre, et 7 km à l’est de Sangüesa. Il a donné naissance à la localité voisine du même nom, Xavier. Il est passé dans l’histoire surtout comme lieu de naissance (le 7 avril 1506) du grand apôtre de l’Asie, saint François Xavier.


À l’origine, dans les dernières années du Xe siècle, le château n’est qu’une tour de garde construite sur une éminence rocheuse, défendant la vallée supérieure du fleuve Aragon. Les fondations de la tour centrale datent de cette époque.

Le nom Xavier provient du basque etxeberri (qui veut dire maison nouvelle), qui dans son évolution phonétique est devenu Javier en castillan et Xabier en basque, la graphie originale restant Xavier.

Au début de XIIe siècle la tour est entourée d’une construction de protection en semi-cercle, permettant également le logement des maîtres du lieu. On peut déjà parler de ‘château’.

Au XIIIe siècle l’ensemble se développe en véritable forteresse. Deux tours sont ajoutées, la tour du ‘Saint Christ’ à l’Ouest et la tour d’Unduès’ à l’Est. Vers le nord un bâtiment polygonal fortifié. Une nouvelle enceinte, plus large entoure par le Sud.

Au XIVe siècle, un palais (le palais neuf), c’est-à-dire une résidence moins spartiate, est construite sur le flanc ouest de la tour du Saint Christ. Le château est complet : il est tel que le connaîtra Saint François-Xavier durant son enfance, au début du XVIe siècle.

La forteresse et le bourg de Xavier sont gagnés par Sanche VII de Navarre vers l’an 1223. Un noble aragonais les avait donnés comme garantie pour un prêt de 9 000 sueldos que lui a fait le monarque navarrais. Le délai étant dépassé sans que le remboursement n’ait été fait, ils deviennent propriété de Sancho. Ce n’est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière, car Sancho VII est un des grands prêteurs de la couronne d’Aragon. Grâce aux prêts non remboursés, il acquiert une série de bourgs et châteaux livrés comme gages qui l’ont aidé à renforcer ses frontières avec l’Aragon : Escó, Peña, Petilla de Aragón, Gallur, Trasmoz, Sádaba, etc.

À la mort de Sanche, en 1236, le château passe entre les mains de Thibaut Ier de Navarre. Une de ses descendantes, se marie avec Martin de Azpilcueta. Plusieurs générations plus tard, Marie de Azpilcueta, la mère de François-Xavier, apporte le château de Xavier en dot à mariage avec Juan de Jassu2, président du conseil de Navarre.

Lorsque la Navarre est annexée par la Castille en 1512, Michel et Jean de Jassu, frères aînés de François-Xavier, luttent avec Catherine de Foix et Jean d’Albret contre l’armée de Castille. La défaite des Navarrais entraîne la chute du château de Xavier. Juan de Jassu meurt en 1515.

La Navarre conquise, et puisque la famille de Juan de Jassu défendait l’indépendance du royaume, le Cardinal Cisneros ordonne la démolition complète du château en 1516. En fait il est redimensionné : de forteresse il devient large résidence seigneuriale. Les fossés sont comblés. Les deux tours de garde sont démolies, de même que les deux portails. Le pont-levis est enlevé et la tour de San Miguel est réduite de moitié.

Durant des siècles le château n’est qu’une simple résidence seigneuriale. Il n’aura plus jamais aucun rôle militaire. Au XIXe siècle, l’ensemble est pratiquement en ruines. À la suite d’une série de successions, il échoit à María del Carmen de Aragón-Azlor, duchesse de Villahermosa, une lointaine descendante de la famille de Jassu y Xavier. Avec son mari José Manuel de Goyeneche y Gamio, comte de Guaqui, elle entreprend des travaux de restauration.

Le décès inopiné et sans descendance du comte de Guaqui en 1893 met en question la poursuite des travaux. Toutefois, les frères du comte, le marquis de Villafuerte, les duchesses de Goyeneche et Gamio et Don José Sebastián de Goyeneche, au moyen d’écritures notariales accordées le 30 avril 1894 et 9 mars 1895 décident de reconnaître à la duchesse Maria de Villahermosa l’usufruit viager de tout l’héritage de son mari pour ainsi pourvoir aux frais des travaux déjà entamés.

Source : Wikipédia.

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