Le bathyscaphe “Archimède”.

Les bathyscaphes sont des engins sous-marins d’exploration abyssale.

En service de 1948 à 1982, ils ont été alors les seuls engins capables d’atteindre les plus grandes profondeurs ( −10 916 mètres, dans la fosse des Mariannes, le 23 janvier 1960). Jusqu’au début des années 2010, seuls des engins télécommandés (ROV), tel le Nereus, sont alors capables d’atteindre de tels endroits. Inventé par le Professeur Auguste Piccard, et perfectionné par son fils Jacques Piccard, un bathyscaphe est constitué d’une lourde cabine sphérique en acier, pouvant accueillir deux ou trois passagers, suspendue à un flotteur rempli d’essence légère qui compense le poids de l’ensemble selon le principe d’Archimède. Le bathyscaphe descend par gravité et remonte en lâchant du lest.

En raison de leur taille et de leur poids, les bathyscaphes ne pouvaient être embarqués et devaient être remorqués par leur navire d’accompagnement. Ils ont été remplacés par des sous-marins plus petits et plus maniables (sphère en acier à haute limite élastique ou en alliage de titane et flotteur en composite).

Le mot bathyscaphe, inventé par le professeur Piccard en 1946, vient du grec bathus (profond) et de skaphos (barque). Antérieurement, le professeur Piccard avait utilisé le mot thalassosphère pour nommer son invention.


La réussite et la fiabilité du FNRS 3 ainsi que l’intérêt porté par les scientifiques à l’étude des fonds marins profonds amènent le commandant Georges Houot et l’ingénieur du génie maritime Pierre Willm à envisager dès 1955 la construction d’un nouvel appareil : il devra être capable d’atteindre les fonds les plus profonds de la planète (11 000 mètres dans la fosse des Mariannes, Pacifique), d’être plus manœuvrant afin d’être remorqué plus facilement et d’offrir plus d’espace pour les scientifiques.

En novembre 1955, les membres du comité du bathyscaphe émettent le vœu que cet engin soit construit. La Marine demande alors à Willm et Houot de faire l’étude d’un avant-projet et de chiffrer le coût de la construction. En 1958, l’argent nécessaire ayant été réuni (avec participation de la Belgique grâce au Professeur Dubuisson), la construction est lancée à Toulon.

Bathyscaphe Archimède, mise à l’eau, Paris, 26/01/1963.

Le nouveau bathyscaphe, initialement nommé B 11 000 (B pour Bathyscaphe) car il pouvait atteindre des fonds de 11 000 mètres, est finalement baptisé “Archimède” et mis à l’eau le 28 juillet 1961.

Ses caractéristiques sont les suivantes : longueur 22,1 mètres, largeur 5 mètres, hauteur 8 mètres; la sphère a un diamètre intérieur de 2,10 mètres, une épaisseur de 15 centimètres et comporte 3 hublots, le flotteur comporte 20 réservoirs d’essence (171 000 litres) et un réservoir d’essence largable (3 700 litres).

Bathyscaphe Archimède, essais de couleurs.

La gabarre de mer de la marine nationale Marcel Le Bihan assure la mise en œuvre et le soutien de l’ Archimède. Le commandant Houot commande ce que l’on appelle désormais le « groupe des bathyscaphes ».

Après des essais satisfaisants en Méditerranée, se pose alors le choix de la fosse marine pour tester l’appareil aux grandes profondeurs. Pour des raisons budgétaires et politiques, il se porte sur la fosse des Kouriles, au nord du Japon. En effet, un navire océanographique soviétique y avait détecté des fonds de 10 500 mètres (en réalité on constatera que la profondeur ne dépasse pas 9 500 mètres).

Le 15 juillet 1962 Houot et Willm effectuent la première plongée à grande profondeur de l’Archimède. Ils touchent le fond à 9 200 mètres et y restent 3 heures. Dans les jours suivants ont lieu d’autres plongées d’essais dont une permit d’atteindre un fond à 9 500 mètres.

Désormais l’Archimède est opérationnel et il peut alors être régulièrement utilisé pour des travaux de recherche scientifique.

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Sources : Wikipédia, YouTube.