“Captain America”, héros de bande déssinée.

Steven « Steve » Rogers, alias Captain America est un super-héros évoluant dans l’univers Marvel de la maison d’édition Marvel Comics. Créé par le scénariste Joe Simon et le dessinateur Jack Kirby, le personnage de fiction apparaît pour la première fois dans le comic book Captain America Comics #1 en décembre 1940.

Conçu à l’origine comme une figure patriotique américaine en réaction au régime nazi, le personnage devient actif avant même l’entrée en guerre officielle des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Dès le début de sa publication, il est perçu comme le porte-drapeau des valeurs démocratiques de son pays et comme un défenseur du monde libre contre les totalitarismes, notamment le Troisième Reich.

Doté d’une condition physique au summum du potentiel humain, Captain America est un combattant hors pair, un chef-né et un stratège militaire accompli. Il porte un costume reconnaissable entre tous, inspiré du drapeau américain et est équipé d’un bouclier quasi indestructible, composé d’un alliage d’acier et du fictif vibranium, qu’il utilise comme une protection ainsi que comme une arme.

Depuis les années 1960, Captain America fait partie de l’équipe de super-héros les Vengeurs (Avengers, et ses diverses versions) dont il est devenu au fil des ans l’un des piliers.

En 2011, Captain America est classé par le site de référence IGN en sixième position du « Top 100 Comic Book Heroes of All Time », en 2012 second dans leur classement du « Top 50 Avengers » et en 2014 second dans leur classement du « Top 25 best Marvel superheroes ».

Dans l’univers cinématographique Marvel, le personnage de Captain America est interprété par l’acteur Chris Evans à partir du film Captain America : First Avenger (2011) jusqu’à Avengers : Endgame (2019), à la fin duquel il charge le Faucon (interprété par Anthony Mackie) de poursuivre son œuvre.


Au début de l’année 1940, les auteurs Joe Simon et Jack Kirby commencent à travailler pour Timely Comics, une société qui possède déjà deux personnages-vedettes à son actif, Namor (« the Submariner ») l’atlante et un androïde nommé Human Torch. Leur succès est important, même s’il n’est en rien comparable à Superman ou Captain Marvel. Chez Timely, Simon et Kirby produisent plusieurs bandes dessinées et inventent de nombreux héros : Red Raven, Comet Pierce, Mercury, the Vision, mais aucune de ces créations ne sort du lot.

Les tensions internationales qui préfigurent une guerre prochaine et la situation des juifs en Allemagne nazie, qui touche particulièrement Simon, Kirby et Martin Goodman (propriétaire de Timely Comics), tous trois juifs, poussent à la création d’un nouveau super héros patriotique. Ce projet est d’autant plus valable que d’autres héros patriotiques existent déjà, comme The Shield, ceux-ci rencontrant le succès. Simon et Kirby vont donc s’atteler à la tâche et créer ce nouveau héros pour Timely.

La première apparition de Captain America se fait dans le premier numéro de Captain America Comics qui paraît le 20 décembre 1940 ; apparaissent aussi dès ce numéro Bucky Barnes et Crâne rouge (dans une histoire écrite par Ed Herron). Ce premier épisode connaît un énorme succès, avec des ventes qui dépassent le million d’exemplaires.

Le seul problème qui apparaît est la menace d’une poursuite en justice de la part de John Goldwater, l’éditeur de « MLJ Comics » et propriétaire de The Shield. Celui-ci accuse les auteurs de s’être inspiré de son héros pour créer le bouclier triangulaire de Captain America. Avec l’accord de Simon et Kirby, la réponse de Goodman est immédiate : le bouclier est rond dans les épisodes suivants.

Le succès du comics est tel que Goodman décide de proposer dès le mois suivant un second comic du même genre, U.S.A comics, qui reprend tous les ingrédients de Captain America : un adolescent qui seconde le héros, des nazis prêts à tout pour détruire les États-Unis et une couverture de Simon et Kirby. Les dix premiers numéros de Captain America Comics sont dessinés par Simon et Kirby, mais ils font aussi appel à d’autres artistes pour l’encrage, comme Syd Shores, George Roussos, Bernie Klein et Reed Crandall, ainsi qu’à des scénaristes tels que Otto Binder, Ed Herron ou Stan Lee. C’est d’autant plus nécessaire qu’un nouveau comic patriotique est créé par Simon et Kirby : The Young allies comics, mettant en vedette Bucky, Toro (l’acolyte de Human Torch) et un groupe de jeunes patriotes.

Captain America apparaît aussi dans le trimestriel All Winners Comics. C’est dans ce comics qu’il fait partie de l’équipe All-Winners Squad avec Human Torch (un androïde, la première Torche humaine), Namor, le Bolide et Miss America.

Le dixième numéro de Captain America Comics est le dernier réalisé par Simon et Kirby, car à la suite d’un différend d’ordre financier avec Martin Goodman, ils cessent de travailler pour Timely et partent pour National Comics où ils créent d’autres comics patriotiques, tels que Boys Commando.

Après la Seconde Guerre mondiale, les ventes du comic-book — comme celles de la majorité des séries de super-héros, alors passées de mode — diminuent fortement. Les auteurs tentent de renouveler le titre en abandonnant Bucky et en le remplaçant par une jeune femme nommée Golden Girl. Le titre aussi est changé en Captain America’s Weird Tales, mais tout cela ne sert à rien et celui-ci est finalement arrêté.

Captain America, carte maximum, USA, 2007.

En 1954, Timely tente de relancer le titre mais en opposant cette fois Captain America aux communistes, dans le contexte de la guerre froide. Le titre de la série est d’ailleurs surmonté du slogan « Captain America, Commie Smasher ». Cette nouvelle version est un échec commercial, les lecteurs n’étant plus intéressés par des comics à la propagande grossière et au bout de trois épisodes, le comic-book prend fin avec le numéro 78.

En novembre 1963, le scénariste Stan Lee et le dessinateur d’origine Jack Kirby ressuscitent Captain America dans le quatrième épisode de la série Avengers (publié en France en juin 1972 dans Eclipso n° 19). Timely a, entre-temps, changé de nom. L’éditeur s’appelle désormais Marvel Comics.

Captain America est retrouvé en état d’hibernation par les Vengeurs, ce qui permet d’expliquer pourquoi le personnage n’a pas vieilli depuis la guerre. Ce n’est d’ailleurs pas la première résurrection des héros de la Seconde Guerre mondiale, Namor le Prince des mers ayant déjà été réutilisé en février 1962 dans Les Quatre Fantastiques. Captain America devient l’un des principaux héros de l’univers Marvel : tout en devenant un pilier de l’équipe des Vengeurs — puis, bien plus tard, des New Avengers — il est à nouveau le héros de sa propre série. Le personnage a cependant du mal à s’adapter à l’époque contemporaine comme à accepter la mort de Bucky. Les auteurs font en outre réapparaître Crâne rouge — dont on révèle qu’il était lui aussi en animation suspendue depuis la guerre — qui redevient l’un des méchants les plus récurrents de la nouvelle série Captain America. Les scénarios s’efforcent de refléter les évolutions de la société : Captain America rencontre ainsi en 1969 un jeune noir, Sam Wilson, qu’il forme pour en faire un super-héros et qui devient son partenaire sous le nom du Faucon. Pendant plusieurs années, la série s’intitule Captain America et le Faucon, les deux héros étant mis sur un pied d’égalité.

Par ailleurs, Stan Lee établit dans ses scénarios que Captain America est demeuré en hibernation depuis 1945, ce qui équivaut à passer sous silence les épisodes publiés en 1945 et 1954. Dans les années 1970, Steve Englehart résout cette incohérence en rattachant ces épisodes à la série, par le biais d’une « continuité rétroactive ». Dans un épisode publié en 1972, il est révélé que pendant que le Captain America des origines était en animation suspendue, et présumé mort, un autre homme a su recréer le sérum, pour reprendre le costume du héros : ce serait cet homme — accompagné d’un comparse qui tenait le rôle de Bucky — qui serait apparu dans les épisodes des années 1950. Cet épisode est pour Englehart l’occasion d’aborder le rôle du héros sous un angle critique, lorsque Captain America est confronté à son successeur des années 1950, devenu un extrémiste fou. Deux autres personnages seront rétroactivement révélés avoir été Captain America après la guerre.

Plus largement, Englehart, qui débute alors en tant que scénariste, répond aux attentes des responsables éditoriaux de Marvel en menant en même temps une réflexion sur le rôle que doit occuper un héros patriotique. Avec la saga du Secret Empire, Englehart fait écho au scandale du Watergate, en mettant en scène une organisation qui tente de prendre le pouvoir par un coup d’État, et dont le chef se révèle être le Président des États-Unis (Englehart avoue que, au début, il avait prévu une histoire sur la corruption des médias, mais que le Watergate a justement dirigé la fin du récit vers une portée différente). Pendant plusieurs épisodes, Captain America, qui a perdu confiance dans son rôle, prend le nom de Nomad, une nouvelle identité qu’il veut apatride. Il finit cependant par reprendre son costume traditionnel.

Jack Kirby, co-créateur du personnage, reprend les rênes de la série après Englehart, en assurant à la fois le scénario et les dessins. Mais son passage ne convainc pas les lecteurs.

Au début des années 1980, Captain America est confié à plusieurs équipes éditoriales successives : Roger Stern (scénario) et John Byrne (dessins) assurent une dizaine d’épisodes très bien accueillis par les lecteurs. C’est ensuite au scénariste J. M. DeMatteis — avec principalement Mike Zeck aux dessins — qu’est confiée la série pendant plusieurs années. DeMatteis s’efforce de complexifier et d’humaniser le personnage, effort poursuivi par Mark Gruenwald qui assure les scénarios de la série pendant dix ans, de 1985 à 1995. Gruenwald lance notamment un arc scénaristique qui s’étend des épisodes 332 à 350, et durant lesquels Steve Rogers est forcé par le gouvernement d’abandonner son rôle de Captain America, qui est alors confié à un autre héros « patriotique », John Walker alias « Super Patriote », qui se révèle brutal et borné. Rogers doit alors adopter un nouveau costume « neutre » et se fait appeler « le Captain » (the Captain), tandis que le nouveau Captain America discrédite progressivement l’image du héros par ses actions irréfléchies. Le Captain America d’origine finit par récupérer son rôle.

Au nombre des scénaristes qui ont travaillé sur Captain America, on trouve notamment Mark Waid, dont les deux passages (1995-1996, 1998-1999, principalement avec le dessinateur Ron Garney), très appréciés par les fans, ont été coupés par la décriée version Heroes Reborn (Captain America vol. 2), lancée par Rob Liefeld. Dan Jurgens succède à Waid, avant que la série ne soit relancée sous le label Marvel Knights (volume 4). Les équipes artistiques se succèdent sans réussir à se stabiliser.

En 2004, le scénariste Christopher Priest lance la série Captain America & The Falcon, qui réunit Captain America et son ancien partenaire, Le Faucon, mais qui ne dure que 14 épisodes. La série Captain America, de nouveau relancée en 2005, est scénarisée par Ed Brubaker, qui revient sur les moments marquants de l’histoire de Captain America avec beaucoup de succès et introduit une nouvelle donne dans la vie du héros.

En France, le personnage fait sa première apparition dans Aventures Fiction no 21 (juillet 1971), avant d’être publié par Arédit/Artima dans plusieurs revues (Eclipso, Captain America, Hulk, Thor, etc.), d’abord en petit format noir et blanc, puis en albums couleurs au début des années 1980.

En juin 1986, l’éditeur (avant de fermer boutique en 1987) arrête la parution de la série avec le numéro #257 dans Captain America (Nouvelle formule no 4, « Souvenirs, Souvenirs.. »).

Il faut attendre février 1996, avec la reprise de la licence Marvel par Panini pour que la série fasse son retour en France, dans la revue Avengers (1re série) avec le numéro #444, les éditions Lug/Semic ne traduisant durant ce laps de temps que la suite d’épisodes « Streets Of Poison » parue aux États-Unis dans Captain America (1re série) #372-378 et publiée en France dans Titans #165-170.

Il en résulte une absence de la série des linéaires français durant 10 ans, le lectorat français ne pouvant pas lire la prestation de l’équipe J. M. DeMatteis / Mike Zeck, ni les dix années sur le titre de Mark Gruenwald.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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