Juan de Zumárraga, archevêque.

Juan de Zumárraga (1468 – 3 juin 1548) était un prélat basque-espagnol, premier archevêque de Mexico.

Fray Juan de Zumárraga fut le premier évêque du diocèse de Mexico où il arriva en 1528 et le second de la Nouvelle-Espagne après Julián Garcés. Il a amené la première presse à imprimer au Nouveau Monde. Il a fondé l’Université royale et pontificale du Mexique, actuellement l’Université nationale autonome du Mexique. Il fut consacré le 27 avril 1533 et nommé archevêque en 1547. Il a également essayé de s’opposer aux abus des colons face aux indigènes.

Il était supérieur local et provincial de l’ordre des franciscains en Espagne, exorciste au Pays basque.

Selon la tradition catholique, il était en poste lors des apparitions mariales de Notre-Dame de Guadalupe sur la colline de Tepeyac et fut le premier à reconnaitre ces apparitions mariales comme « authentiques », débutant le culte à Notre-Dame de Guadalupe en créant le premier oratoire qui lui soit destiné.


Juan de Zumárraga y Arrazola1 est né en 1468, fils de Juan López de  Zumárraga et de Teresa Lares, dans la ville de Durango faisant partie de la Seigneurie de Biscaye (aujourd’hui ville de Biscaye au Pays basque), appartenant alors à la couronne de Castille. Sa mère appartenait à la famille Muntsaratz qui habitait Torre de Muntsaratz à Abadiño (Pays basque).

Juan entre dans l’ordre des franciscains, appelé aussi « ordre des frères mineurs », en passant par le Monasterio de El Abrojo à El Abrojo, près de Valladolid où il assure la fonction de portier.

En 1527, à l’âge de 60 ans, il rencontre Charles Quint, alors que celui-ci se rend à des réunions du conseil, et que le roi s’installe dans son couvent afin d’y passer la semaine sainte. Lorsqu’il repart, le roi veut lui faire un don important, mais Fray Juan de Zumárraga le refuse. Le moine est contraint d’accepter l’aumône du roi, et il n’accepte que pour la donner aux pauvres.

La rencontre avec l’empereur vaut à Zumárraga d’être nommé « visiteur de Navarre » pour agir dans un procès en sorcellerie en compagnie de Fray Andrés de Olmos. Lors de la construction de l’évêché du diocèse de Mexico, récemment conquis par Hernán Cortés, Charles Quint propose au Saint-Siège (comme possible évêque) le nom de Fray de Zumárraga. Se souvenant du testament de sa grand-mère, Isabelle la Catholique, l’empereur nomme également l’évêque « protecteur des Indiens », ce qu’il fait le 12 décembre 1527. Après une première résistance, le franciscain accepte la nomination en Amérique avec Andrés de Olmos et les membres du premier tribunal de Mexico présidé par Nuño de Guzmán, et composé des auditeurs Parada, Maldonado, Matienzo et Delgadillo. Ils arrivent tous à Mexico le 6 décembre 1528.

Il fut parmi les premiers basques à s’installer au Mexique.

Avec la mort des auditeurs Parada et Maldonado peu de temps après leur arrivée, le tribunal tombe dans une période d’irrégularités à laquelle Zumárraga est confronté. L’évêque, en tant que protecteur des Indiens, a reçu une multitude de plaintes pour sévices, plaintes auxquelles il ne peut répondre par des jugements (du tribunal). Paradoxalement, le président du tribunal, Nuño de Guzmán, est l’un des principaux responsables de l’esclavage des Indiens. La confrontation (entre l’évêque et le tribunal) atteint son apogée en 1530 lorsque le président Nuño de Guzmán viole le droit d’asile en forçant certains prisonniers à quitter l’église où ils s’étaient réfugiés. Fray Juan de Zumárraga réagit en excommuniant tous les auditeurs et en suspendant toutes célébrations religieuses dans la capitale. Dans le cadre de ces affrontements, et frustré de ne pouvoir mettre fin aux exactions contre les Indiens, Zumárraga tente à plusieurs reprises d’entrer en contact avec l’empereur Charles Quint. Après de nombreuses tentatives infructueuses, il réussit à exposer les problèmes auxquels il est confronté. Dans son rapport destiné aux autorités espagnoles, l’évêque écrit : « Les juges de la Cour suprême, empreints d’une cupidité malsaine, se livrent à toutes sortes d’abus. Ils se répartissent entre eux des milliers d’Indiens, les enchaînant comme des esclaves, vendent leur justice, prennent en otages des nobles indigènes pour leur demander une rançon et accumulent de plus en plus de richesses. Ils commettent de tels abus qu’ils mettent en situation de soulèvement tout le pays ». L’empereur intervient par la création de la vice-royauté du Mexique, nommant Antonio de Mendoza vice-roi, et par la nomination d’un nouveau tribunal présidé par Sebastián Ramírez de Fuenleal. Fray Juan de Zumárraga reçoit pour sa part l’ordre de comparaître devant un tribunal espagnol pour rendre compte des accusations dont il est l’objet. Il part alors pour la métropole en mai 1532.

Le 27 avril 1533, après l’intervention de l’empereur devant le pape Clément VII, Zumárraga est consacré évêque au couvent Saint-François de  Valladolid et retourne en Nouvelle-Espagne en juin 1534 pour arriver à Mexico en octobre de la même année. Le voyage de retour est fait avec des familles d’artisans et 6 religieuses bien que son projet était d’être accompagné d’une trentaine de frères franciscains. Il ramène également un édit royal interdisant l’esclavage des indigènes. Fray Juan de Zumárraga revient au Mexique en tant qu’évêque consacré mais dépossédé du rôle de « protecteur des Indiens ».

En 1537, le pape Paul III autorise les baptêmes collectifs d’Indiens et, en 1539, Zumárraga organise un conseil des prélats avec les évêques d’Oaxaca, Michoacán et Guatemala pour établir une ordonnance sur cette même question.

En 1535, il est nommé inquisiteur apostolique, poste qu’il occupera jusqu’en 1543. Dans son travail d’inquisiteur, il engage 183 poursuites contre les suspects d’idolâtrie. La plupart des accusés étant des chefs autochtones, des guérisseurs mais également des Espagnols, voire des propriétaires de grandes propriétés confisquées.

En 1539, il intervient contre Carlos Ometochtzin, fils du seigneur de Texcoco, accusé d’apostasie, d’être un instigateur de l’idolâtrie et de réaliser des sacrifices humains. En fait, il est surtout connu pour avoir encouragé la révolte des indigènes contre le gouvernement local. Carlos Ometochtzin est jugé coupable et brûlé vif le 30 novembre 1539 sur la Plaza Mayor de Mexico. C’est aussi à cette occasion que de nombreux codex aztèques sont brulés. Dans cette affaire, Mgr Zumárraga est ouvertement critiqué par l’inquisiteur général et l’empereur Charles Quint pour avoir agi contre les païens convertis comme s’ils appartenaient à une autre religion, rappelant clairement l’étendue de sa juridiction inquisitoriale, que celui-ci avait volontairement réduite. Ces critiques poussent Fray Juan de Zumárraga à lui faire envisager de quitter le Mexique, et de partir pour la Chine ; mais il y renonce finalement.

En 1544, le visiteur et inquisiteur Francisco Tello de Sandoval arrive au Mexique pour imposer les nouvelles lois de 1542 interdisant l’esclavage des Indiens et même, à l’origine, la perpétuité des parcelles (ultérieurement révoquées). Zumárraga soutient le vice-roi dans sa demande de suspension temporaire de la loi, pour permettre que des consultations appropriées soient menées, compte tenu des tensions occasionnées entre les Encomendero et ainsi réduire les tensions créées. La même année, il préside la réunion au cours de laquelle les diocèses mexicains sont délimités.

Le 8 juillet 1548, le pape Paul III le nomme premier archevêque de Mexico, bien qu’à l’arrivée de la bulle papale au Mexique, Fray Juan de Zumárraga soit déjà décédé.

Mgr Zumárraga décède à Mexico le 3 juin 1548, il est enterré dans la crypte des archevêques de la cathédrale métropolitaine de Mexico.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.