Italo Balbo, homme politique, militaire et aviateur.

Italo Balbo (né à Ferrare le 6 juin 1896, mort à Tobrouk le 28 juin 1940) est un homme politique, militaire et aviateur italien. Il fut ministre de  l’aéronautique et gouverneur de la Libye italienne.


Italo Balbo nait à Quartesana, hameau de la commune de Ferrare, le 6 juin 1896, fils de Camillo Balbo et de Malvina Zuffi, tous deux professeurs  élémentaires. Le père est d’origine piémontais, alors que sa mère est romagnole. C’est une famille bourgeoise où règne un respect absolu pour la monarchie et l’armée.

Après sa naissance, la famille habite à Ferrare. Le jeune Balbo participe activement aux discussions politiques qui se tiennent dans le café Milano, siège des disputes dialectiques entre monarchistes et républicains. En  famille, les contrastes s’accentuent parce que Balbo, fervent républicain affronte les idées de son père. En 1911, Il s’enfuit de la maison familiale pour se joindre à l’expédition militaire organisée par Ricciotti Garibaldi qui doit libérer l’Albanie du contrôle de l’Empire ottoman1. Il ne réussit pas à participer à l’expédition, bloqué par la police prévenue par son père. En 1914, il participe à une manifestation interventionniste à Milan, où il rencontre Benito Mussolini. Balbo devient garde du corps de Cesare Battisti durant les réunions tenues en faveur de l’intervention dans la guerre.

Pendant la Première Guerre mondiale, il est affecté au 7e régiment alpin. Promu sous-lieutenant, le 16 octobre 1917, il quitte le bataillon : en effet, il se destine, à sa demande, au dépôt aéronautique de Turin pour un cours de pilotage, sa grande passion. Peu de jours avant, à cause d’une offensive austro-allemande, il est obligé de retourner au front. En 1918, au commandement de l’unité d’assaut du bataillon Pieve di Cadore, il participe à l’offensive sur le Monte Grappa qui libère la ville de Feltre. Grâce à ces actions militaires, nommé capitaine, il obtient une médaille de bronze et deux d’argent. Après la guerre, il étudie à Florence, il y obtient un diplôme en sciences sociales et il retourne dans sa ville pour travailler comme employé de banque.

Après la guerre, Balbo adhère au fascisme et devient rapidement secrétaire de la fédération fasciste de Ferrare. Il commence à organiser des bandes de squadristi et forme son propre groupe surnommé « Celibano », du nom de sa boisson préférée. Pour le compte des propriétaires terriens, son groupe s’oppose, par des expéditions punitives entre autres, aux grèves des communistes, des socialistes et des organisations paysannes de Portomaggiore, Ravenne, Modène et Bologne. Le groupe se permet même de saccager le château des Este à Ferrare.

En août 1922, il est présent à Parme sur ordre de Benito Mussolini en remplacement de Roberto Farinacci pour contrer les Arditi del Popolo, ce sera un échec. En octobre 1922, il fait partie des « quadrumvirs » lors de la marche sur Rome, avec Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi et Michele Bianchi. En 1923, il est accusé de complicité dans l’homicide d’un prêtre antifasciste, Don Giovanni Minzoni, à Argenta, mais il est acquitté de toutes les accusations. (Le procès fut rejugé en 1947 et la cour d’assises de Ferrare l’acquittera de nouveau.) En 1924 il devient commandant général de la milice des volontaires pour la sécurité nationale et sous-secrétaire à l’économie nationale en 1925.

Dans son Journal, Italo Balbo décrit les brasiers qui accompagnent les expéditions squadristes, « détruisant et incendiant toutes les maisons rouges ».

Le 6 novembre 1926, Italo Balbo est nommé secrétaire d’État à l’aviation. Rapidement, il réorganise l’aviation royale (Regia Aeronautica) et il apprend à piloter. Le 19 août 1928, il devient maréchal des forces aériennes et le 12 septembre 1929, à seulement 33 ans, il devient le plus jeune ministre européen de l’Aviation.

Balbo réalise deux vols transatlantiques marquants. Le premier se déroule du 17 décembre 1930 au 15 janvier 1931, avec quatorze hydravions Savoia-Marchetti S.55A partis de la base aérienne d’Orbetello, près de Rome, pour Rio de Janeiro, au Brésil.

Italo Balbo a utilisé des hydravions de type Savoia-Marchetti S.55 comme celui-ci pour effectuer ses envolées transatlantiques vers le Brésil, en 1930-31, ainsi que vers le Canada et les États-Unis en 1933. Il existe 8 versions civiles et militaires du S.55, et 243 de ces hydravions ont été fabriqués entre 1925 et le milieu des années trente.

Pour le second vol, effectué du 1er juillet au 12 août 1933, le maréchal Balbo conduit 25 hydravions Savoia-Marchetti S.55X6 de Rome à Chicago, où se tenait l’Exposition universelle « Un siècle de progrès ». En plus de participer de façon spectaculaire à l’exposition universelle, l’objectif du maréchal de l’air était de célébrer dignement le dixième anniversaire du régime fasciste de Bénito Mussolini. C’est d’ailleurs ce qu’indique le « X » dans le nom du modèle des avions utilisés, des S.55X.

La même année cependant, Mussolini enlève au nouveau maréchal de l’Air la charge de ministre de l’Aéronautique et l’écarte du gouvernement. Balbo est nommé gouverneur général de la Libye où il se rend en janvier 1934. Au moment même où il était au faîte de sa popularité, Balbo s’est attiré inimitiés et jalousies au sein du parti fasciste en raison de son  comportement individualiste.

En Libye, il mène à bien des ouvrages publics et réalise la construction de réseaux routiers, en particulier la littorale de 1 822 km. Celle-ci sera  nommée en son honneur la via Balbia. Il cherche à attirer des colons italiens et il suit une politique d’intégration et de pacification des populations musulmanes.

Il crée l’Associazione Musulmana del Littorio, branche musulmane du Parti national fasciste, le 9 janvier 1939.

Après l’invasion allemande de la Pologne en septembre 1939, Balbo, en visite à Rome, exprime de manière répétée son mécontentement et sa préoccupation concernant l’alliance avec l’Allemagne et la politique de Mussolini tant sur le plan interne qu’international. Italo Balbo déclare en 1939 lors d’une réunion du Grand conseil fasciste : « Vous léchez les pieds de l’Allemagne ». Du reste, ses désaccords avec le Duce ne cessaient de croître depuis 1938 et, en plusieurs occasions, il avait manifesté son opposition aux lois raciales.

Le 28 juin 1940, Italo Balbo est tué alors qu’il est de retour d’un vol de reconnaissance sur Tobrouk, son avion (un SM.79) est abattu par un canon antiaérien italien. Le Savoia-Marchetti SM.79 était pourtant un bombardier facilement reconnaissable en raison de son aile basse, de ses trois moteurs et de son profil inhabituel.

L’équipage se composait d’Ottavio Frailich, Enrico Caretti, Lino Balbo, Claudio Brunelli, Nello Quilici, Gino Cappannini, Cino Florio et Giuseppe Berti.

Le jour suivant, un avion anglais parachute sur le camp italien un billet au nom de l’armée anglaise :

« Les forces britanniques expriment leurs plus sincères regrets pour la mort du Maréchal de l’Air Italo Balbo, un grand condottiere et un valeureux aviateur que je connaissais personnellement et que le destin a mis dans le camp adverse… Air Officer-Commander-in-Chief British Royal Air Force… Sir Arthur Laymore. »

Le gouvernement de Rome soutint que l’avion d’Italo Balbo avait été abattu par méprise par un tir ami, mais sa veuve, Emanuela Florio, dénonça un assassinat intentionnel par Mussolini. Cependant, le fait que le port de  Tobrouk ait été bombardé par les Anglais quelques minutes plus tôt laisse penser que l’erreur était tout à fait possible et que l’avion aurait ainsi été abattu par des servants de DCA rendus nerveux.

Source : Wikipédia.

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