Gustave Charpentier, compositeur.

Gustave Charpentier est un compositeur français, né à Dieuze (alors dans le département de la Meurthe) le 25 juin 1860 et mort à Paris le 18 février 1956.

Son père, boulanger à Dieuze le pousse à apprendre la musique. À la guerre de 1870 la famille refuse de vivre sous un gouvernement allemand et se réfugie dans le Nord de la France, à Tourcoing, sur la frontière belge.

Il prend des cours de violon et en 1876 entre à l’orchestre symphonique municipal. Il est embauché dans une filature, fonde une société musicale et enseigne le violon à son employeur, Albert Lorthiois, qui finance son entrée au conservatoire de Lille en 1878.

Suite à la qualité de ses résultats, la ville de Tourcoing lui alloue en 1879 une pension annuelle pour lui permettre de suivre les cours du Conservatoire national de Paris.

Il prend goût à la vie montmartroise, à la bohème et à une certaine rebellion contre l’autorité. L’intransigeance de son professeur de violon (Massard) qui ne supporte pas ses irrégularités, l’oblige à quitter temporairement le conservatoire. Après avoir joué quelques temps dans un orchestre, il reprend les cours d’harmonie avec Pessard en 1881, mais le service militaire l’empêche d’intégrer la classe de composition de Massenet en 1884.

En 1887, il obtient le premier grand prix de Rome pour sa cantate Didon qui est mise au programme des concerts Colonne en 1888.

Il est un pensionnaire indocile de la Villa Médicis de Rome. Souvent absent en raison de nombreux voyages à Paris, il est en opposition ouverte avec le directeur, le peintre Hébert, particulièrement à propos de la présence des femmes à la Villa. Il y compose une suite orchestrale, Impressions d’Italie et La vie du poète, un drame symphonique qui semble être une version naturaliste du Lelio romantique de Berlioz. Gounod déclare son admiration dans une lettre à Charpentier. C’est également à Rome qu’il compose le premier acte et pratiquement tout le livret de Louise, son opéra célèbrissime, d’une trivialité audacieuse pour l’époque, écrit à partir de scènes de la vie contemporaine de Montmartre, dans un style réaliste teinté d’idéologie anarchiste. Les personnages principaux sont une couturière et un poète menant la vie de bohème à Montmartre.

Gustave Charpentier, carte maximum, Dieuze, 2/06/1962.

Il revient définitivement à Paris en 1890.

En 1891 Ses Impressions d’Italie font un triomphe aux Concerts Lamoureux.

Il achève Louise en 1896, certainement avec la complicité du poète Saint-Pol-Roux.

Gustave Charpentier, essais de couleurs.

Charpentier décline plusieurs offres de création partielle de son oeuvre jusqu’à ce qu’ Albert Carré décide de marquer sa nomination à la direction de l’Opéra-Comique de Paris avec la création intégrale de Louise. Le 2 février 1900 l’immense succès emporte les contradicteurs (en 1950 on approche la millième représentation). Les mots de Paul Dukas sont restés célèbres : Le premier acte, et surtout le quatrième, sont déjà d’un maître. Les deux autres d’un homme. Prodige rare par le temps qui court, où nous entendons tant de soi-disant œuvres d’art dont les auteurs ne sont ni des hommes, ni des maîtres, ni hélas des artistes. Le 30 avril, Carré distribue 400 places gratuites aux couturiers parisiens. La même année Charpentier est promu Chevalier de la Légion d’honneur.

En 1902, il crée le conservatoire Populaire Mimi Pinson (héroïne d’Alfred de Musset) où les femmes peuvent recevoir une instruction musicale gratuite.

En 1912, il succède à Massenet à l’Académie des Beaux-Arts. Il est promu officier de la légion d’honneur.

Louise devait être le premier volet d’une trilogie. En 1913, le second volet, Julien ou la vie du poète,  à un grand succès, interrompu par le départ soudain pour Bruxelles (6 mois après la première, le 4 juin 1913) du ténor Charles Rousselières (1875-1950) qui tient le rôle titre. La première guerre mondiale ne permet pas de remonter l’oeuvre.

En 1913, il annonce une autre trilogie formée de trois opéras en 2 actes : L’amour au Faubourg, Comédiante et Tragédiante. Aucun n’ été mené à bien. On cite parfois L’amour du Faubourg comme troisième volet qui aurait dû compléter Louise (Roman musical) et Julien (drame lyrique). Mais on mentionne aussi (Delmas) le projet d’un opéra Marie, fille de Louise pour compléter Louise et Julien.

En 1930, il est promu commandeur de la Légion d’honneur.

En 1938 il supervise une version cinématographique de Louise dirigée par Abel Gance.

En 1950 il est promu Grand officier de la Légion d’honneur.

Après la seconde guerre mondiale il vit replié dans sa demeure de Montmartre. Il laisse aussi des chansons, des poèmes chantés.

Sources : Misicologie, Wikipédia.