Emilio Salgari, écrivain.

Emilio Salgari (en italien Sàlgari, ou (correct) Salgàri), né à Vérone le 21 août 1862 et mort à Turin le 25 avril 1911, est un écrivain italien, auteur de romans et nouvelles d’aventures exotiques ayant connu de nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision. Il est le créateur du célèbre pirate Sandokan.


Emilio Salgari naît à Vérone, issu d’une famille de petits bourgeois. Il ressent dès son plus jeune âge le puissant désir d’aller en mer. Adolescent, il entre à l’Académie navale Sarpi de Venise. Il n’est pas certain qu’il ait décroché son diplôme de capitaine ; quoi qu’il en soit il ne connaît qu’une courte expérience en mer (probablement à cause de problèmes de santé).

Il signe cependant ses premières oeuvres du nom de Capitaine Salgari et tient à revendiquer publiquement ce titre (sous la menace d’un improbable duel). Il commence sa carrière comme reporter au quotidien La Nuova Arena de Verona et son imagination débordante le pousse à s’inventer un passé aventureux.

Il prétend avoir exploré le Soudan, rencontré Buffalo Bill au Nebraska et navigué dans les mers du Sud et l’Extrême-Orient. Pourtant, il n’a jamais franchi la mer Adriatique et entame une carrière dans l’administration, pour décrocher enfin un poste à Turin.

Déçu dans son espoir de devenir officier de marine, et pour oublier la banalité de sa vie bourgeoise, il alimente sa passion pour l’exploration et la découverte, passant tout son temps libre à fréquenter les bibliothèques et à écrire.

Son œuvre, qui compte plus de deux cents romans et nouvelles d’aventures, prend pour cadre des lieux exotiques divers et très variés. Il puise son inspiration dans les romans et feuilletons de l’époque, les journaux et magazines de voyages ainsi que dans les encyclopédies. L’époque étant très favorable aux récits d’aventures, il parvient rapidement à publier son premier récit, I Selvaggi della Papuasià (littéralement Les Sauvages de Papouasie) sous la forme de feuilleton dans un journal. Ses principaux éditeurs italiens sont Antonio Donath (Gênes) et, à partir de 1907, Bemporad (Florence). Donath recruta une équipe d’illustrateurs qui s’entendaient bien avec Salgari : on compte Giuseppe Garuti (connu sous le nom de Pipein Gamba), Gennaro d’Amato et Alberto Della Valle, trio qui composa plus de 30 couvertures et des centaines de vignettes.

Il est l’auteur de trois grands cycles :

  • Les Pirates de Malaisie (I pirati della Malesia) comprenant les aventures de Sandokan) et celles de Tremail-Naik, chasseur de tigres
  • Le Corsaire Noir (I corsari delle Antille)
  • Les Pirates des Bermudes (I Corsari delle Bermude)

ainsi que d’autres cycles situés au Far West américain, en Afrique, en Indochine, etc.

Ses héros sont pour la plupart des pirates et des hors-la-loi, généralement idéalistes ou gentlemen, en lutte contre l’avidité, l’abus de pouvoir, le colonialisme et la corruption. Contrairement à la plupart de ses contemporains, l’auteur n’a jamais hésité à dénoncer les méfaits de la colonisation.

Fait chevalier, extrêmement populaire dans son pays, E. Salgari a toutefois presque toujours vécu dans les tracas financiers. Exploité par les éditeurs, accablé de problèmes familiaux, il se suicide en 1911 (si l’on en croit la légende, avec un seppuku à la mode japonaise).

Sandokan le pirate apparaît dans dix autres romans, dont : Les Pirates de la Malaisie (1896), Les Tigres de Monpracem (1900), Les Deux Tigres (1904). Sandokan fait sa dernière apparition dans le roman posthume La Rivincita di Yanez (traduction littérale : La Revanche de Yanez) en 1913. Le personnage propulse son auteur vers la gloire. De nombreuses adaptations cinématographiques puis télévisuelles seront consacrées à Sandokan ; des bandes dessinées verront également le jour.

En France, des quatre-vingts romans publiés par E. Salgari, quarante-huit ont été traduits et publiés entre 1899 et 1938, et ont rencontré le succès. Après la Seconde Guerre mondiale, toujours en France, l’auteur tombe dans l’oubli. Contrairement à l’Italie ou aux pays anglo-saxons, très peu de titres sont actuellement réédités dans l’Hexagone. En 1976, le grand succès en Europe du feuilleton télévisé Sandokan marquera un petit retour en gloire éphémère de l’auteur en France.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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