Barbu Delavrancea, écrivain et homme politique.

Barbu Delavrancea était un écrivain et homme politique roumain, élu membre de l’Académie roumaine en 1912.


Barbu Delavrancea naquit fils de Ştefan Tudorică Albu le 11 avril 1858 dans le quartier de Vergului à Bucarest, le benjamin de quatre enfants. Sa famille paternelle est originaire de la province de Vrancea, dont l’étymologie serait liée aux Francs. Cette province inspira le pseudonyme qu’il utilisa à compter de 1884, Delavrancea. Son père, charretier, transportait des chargements de graines de la province vers la capitale. À l’école, on le connut un temps sous le nom de Barbu Ştefanescu (fils de Ştefan).

En 1867, son instituteur était Ion Vucitescu, qui fut, dit-on, le modèle qui inspira le personnage de Domnul Vucea, dans la nouvelle du même nom. En 1870, il entra grâce à une bourse à l’internat, où il se lia durablement  d’amitié avec le peintre Nicolae Grigorescu et dont il décrivit plus tard la vie dans la nouvelle Bursierul [Le Boursier].

En 1877, pour ses débuts littéraires, il publia dans România liberă une poésie intitulée Stanțe [Stances], dédiée à l’héroïsme des soldats roumains. La même année, il s’inscrivit à la faculté de droit de l’université de Bucarest pour achever ses études en 1882 et décida de parfaire son droit à Paris, d’où il relata dans România liberă ses commentaires sur les manifestations culturelles françaises. Il voyagea également en Italie et en Angleterre. En 1884, il revint de Paris sans avoir soutenu sa thèse, mais influencé par Zola et les naturalistes. Il s’inscrivit au barreau et donna des conférences, aidé en

Delavrancea, carte maximum, Roumanie.

cela par son tempérament actif. En 1885, il publia son premier recueil de nouvelles, Sultănica1, puis en 1887, deux volumes de contes et nouvelles, Linişte3 [La Paix] et Trubadurul [Le troubadour]. Il créa également sa revue, Lupta literară, dans les pages de laquelle parut en 1903 Hagi-Tudose (Hadji Tudose). Toujours la même année, il se maria avec Marya Lupaşcu et la première de ses quatre filles naquit, la célèbre pianiste Cella Delavrancea. En 1892, il publia Paraziții [Parasites], nouveau recueil de nouvelles, puis Între vis și viață en 1893.

Delavrancea, entier postal, Roumanie.

En 1894, alors au Parti Libéral, il fut élu député et, absorbé par sa carrière politique, n’écrivit plus jusqu’en 1903. En 1897, il quitta les libéraux pour les conservateurs et fut nommé maire de Bucarest en 1899. En 1902, au procès Caion (Constantin Alexandru Ionescu) contre Caragiale, il prononça un discours sur la condition de l’écrivain en Roumanie et remporta le procès. De 1910 à 1911, il fut ministre des travaux publics, puis ministre de l’industrie et du commerce. Là aussi, il est porté par son tempérament fougueux, parfois vers des positions extrêmes. Sur ses talents d’orateur et la notoriété ainsi acquise se prononce Gheorghe Adamescu en ces termes : « Titu Maiorescu – après que Delavrancea se soit entiché de la politique conservatrice – l-a proclamé “le plus grand orateur de notre époque”. Il est vrai qu’en action peu lui ressemblent ; il dispose du pouvoir de soulever les foules ; mais les discours lus ne produisent plus un effet identique ».

Le 4 février 1909 eut lieu la première de sa pièce Apus de soare [Coucher de soleil] : ce fut triomphe. Puis, la même année la seconde partie de sa trilogie dramatique, Viforul [Tempête de neige] et l’année suivante, le 14 mai, Luceafărul [L’étoile du berger]. En 1910 également, l’Académie roumaine décerna un prix à Apus de soare, soutenu par ses anciens adversaires politiques, Maiorescu, Nicolae Gane ou Alexandru Dimitrie Xenopol. En 1912, il devint à son tour membre de l’Académie. En 1914, il écrivit la pièce A doua conștiintă, influencée par la psychanalyse et représentée pour la première fois en 1985 au Théâtre national de Cluj5.En 1916, il participe à la campagne électorale aux côtés de Take Ionescu, du prince Basarab Brâncoveanu et de Nicolae Titulescu pour soutenir la candidature d’Octavian Goga. Il décéda le 29 avril 1918 à Iași, isolé, arrivé tard parmi les derniers réfugiés à la suite de l’occupation allemande, sans avoir assisté à la Grande Union des provinces roumaines (le premier décembre 1918), dont il était un si fervent partisan.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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