2001, l’Odyssée de l’espace.

2001, l’Odyssée de l’espace (2001: A Space Odyssey) est un film britannico-américain de science-fiction réalisé par Stanley Kubrick, sorti en 1968.

Le scénario du film, coécrit par Kubrick et le romancier Arthur C. Clarke, s’inspire de deux nouvelles de Clarke, À l’aube de l’histoire et La Sentinelle. Parallèlement au tournage du film, Clarke rédige le roman 2001 : L’Odyssée de l’espace, qui sera publié peu après la sortie du long-métrage.

L’intrigue principale du film traite de plusieurs rencontres entre les êtres humains et de mystérieux monolithes noirs, censés influencer l’évolution humaine, et comprend un voyage vers la planète Jupiter puis « au-delà de l’infini », à la suite d’un signal radio émis par un monolithe découvert sur la Lune.

Produit et distribué par le studio américain Metro-Goldwyn-Mayer, le film est presque entièrement tourné au Royaume-Uni, dans les studios MGM British (il est, d’ailleurs, l’un des derniers films à utiliser ces locaux) ainsi qu’à Shepperton, du fait des plateaux de tournage plus vastes que ceux des studios américains. Le long-métrage est coproduit par la société de  production de Stanley Kubrick. Ce dernier, ayant déjà tourné deux films au Royaume-Uni, décide d’y résider de manière permanente pendant le tournage du film. Les sources diffèrent concernant le pays de provenance de 2001, l’Odyssée de l’espace : bien qu’il ait paru aux États-Unis un mois avant sa distribution au Royaume-Uni et que l’Encyclopædia Britannica le considère comme américain, plusieurs commentateurs le qualifient de film britannique, américain ou encore anglo-américain.

2001, l’Odyssée de l’espace est fréquemment qualifié de « film épique » en raison de sa longueur inhabituelle et de sa similitude de construction avec d’autres films épiques classiques. Il est empreint de plusieurs thèmes, notamment l’évolution humaine, la technologie et l’intelligence artificielle ou encore la perspective d’une vie extraterrestre.

Le film est resté célèbre pour sa précision scientifique, ses effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque, ses scènes ambiguës, son usage d’œuvres musicales au lieu d’une narration traditionnelle, et pour le rôle secondaire qu’occupent les dialogues dans l’intrigue. Sa bande-son mémorable est conçue par Kubrick lui-même, afin d’épouser au mieux les scènes du film. Ainsi, le réalisateur use de la suite de valses du Beau Danube bleu de Johann Strauss pour rappeler le mouvement des danseurs de valse lors du mouvement de rotation des satellites, ou encore du poème symphonique de Richard Strauss, Ainsi parlait Zarathoustra, afin d’aborder le concept philosophique nietzschéen du Surhomme, mentionné dans le poème  philosophique du même nom.

À sa sortie en salles en 1968, 2001, l’Odyssée de l’espace est reçu de manière partagée, tant par la critique que le public ; mais, au fil du temps, il acquiert un statut de film culte et connaît un énorme succès au box-office. Quelques années après sa sortie, il devient le plus gros succès du box-office nord-américain de l’année 1968. Par la suite, et notamment à partir du xxie siècle, le film est acclamé par la critique, le milieu du cinéma et le public. Nommé à quatre reprises aux Oscars du cinéma, le film ne reçoit en définitive que le prix des meilleurs effets visuels. En 1991, il est sélectionné par le National Film Registry pour conservation à la bibliothèque du Congrès des États-Unis, en raison de son « importance culturelle, historique ou esthétique ». La place primordiale qu’il occupe dans l’histoire du cinéma mondial, et à plus forte raison dans celle du cinéma de science-fiction, en fait l’un des plus grands films de tous les temps.


Le film retrace, à travers différentes époques de l’histoire humaine, le rôle joué par une intelligence inconnue dans l’évolution de l’humanité. Il s’ouvre sur le générique avec le poème symphonique Ainsi parlait  Zarathoustra de Richard Strauss, puis arrive un écran noir de quelques minutes, sur fond d’Atmosphères (en), une œuvre pour orchestre de György Ligeti.

Le film est divisé en quatre actes distincts : dans le premier acte, qui se déroule « à l’aube de l’humanité », on suit des hominidés bipèdes qui découvrent l’usage de l’outil, après que ceux-ci ont touché un monolithe noir mystérieux. Dans le second acte, qui se déroule en 2001, on suit le docteur Heywood R. Floyd lors de son voyage sur la Lune quand un monolithe identique y est découvert. Dans le troisième acte, deux astronautes, le Dr David Bowman et Frank Poole entreprennent un voyage vers la planète Jupiter à bord du vaisseau spatial Discovery One, à la suite du signal radio émis par le monolithe de la Lune vers Jupiter. Dans l’acte final, on suit le périple de l’astronaute David Bowman « au-delà de l’infini ».

Au cours du voyage vers Jupiter, l’ordinateur de bord HAL 9000, une machine douée de conscience qui commande toutes les fonctions du vaisseau Discovery One, se révèle être l’un des protagonistes centraux du film.

Il y a quatre millions d’années, en Afrique, à la merci des prédateurs, chassée de son point d’eau par un groupe rival, une tribu  d’australopithèques est en voie de disparition. Mais un matin, ils découvrent un imposant monolithe parallélépipédique de couleur noire devant la caverne qui leur sert d’abri. Peu après l’avoir touché, ils ont soudain l’idée de se servir d’un os ; d’abord comme d’un outil puis très vite, en reconnaissant sa puissance, comme d’une arme avec laquelle on peut tuer, tout d’abord des animaux, ce qui fait que le groupe devient carnivore. Ce premier acte de violence est suivi par une attaque pour la reprise du point d’eau, réussie par le meurtre du chef du groupe rival. Cette séquence  s’achève par le raccord plastique (resté célèbre) associant le jet de l’os tournoyant en l’air à la procession d’un satellite – raccourci fulgurant de l’évolution technique de l’humanité, de la préhistoire jusqu’à l’ère de l’exploration spatiale.

En 1999, le Dr Heywood Floyd, un scientifique américain, se rend sur la Lune pour enquêter sur une extraordinaire découverte gardée secrète : les équipes de la base de Clavius ont relevé, dans le cratère de Tycho, une forte anomalie magnétique conduisant à l’excavation d’un monolithe noir de forme parallélépipédique, source de cette perturbation. Celui-ci, manifestement d’origine extraterrestre, aurait été volontairement enfoui dans le sous-sol lunaire, quatre millions d’années plus tôt, comme si les mystérieux extraterrestres se trouvant au départ de l’évolution des australopithèques vers l’intelligence humaine avaient attendu que la technologie permette aux humains de voyager dans l’espace. Peu après que le Dr Floyd a touché le monolithe, celui-ci émet une puissante onde radioélectrique en direction de Jupiter.

En 2001, le vaisseau Discovery One (Explorateur Un dans la version  française) fait route vers Jupiter. Son équipage est composé de deux astronautes, David Bowman et Frank Poole, de trois scientifiques mis en biostase et de HAL 9000 (CARL 500, Cerveau Analytique de Recherche et de Liaison, dans la version française), un ordinateur de bord doté d’une intelligence artificielle. Un jour, après une série de questions énigmatiques et insistantes au sujet du but de la mission, HAL signale à Bowman qu’un élément du système de communication externe est sur le point de tomber en panne ; Bowman et Poole vont inspecter cet élément, manœuvre périlleuse, mais ne trouvent aucune anomalie. L’ordinateur étant réputé infaillible, ils s’inquiètent alors des conséquences de cette découverte sur le bon déroulement de leur mission. S’enfermant dans une capsule destinée aux sorties extravéhiculaires en pensant échapper à la surveillance de HAL, ils décident de le déconnecter pour parer à tout incident ultérieur. Mais HAL parvient à suivre la conversation en lisant sur leurs lèvres ; interprétant leurs propos comme une menace pour son intégrité, et s’estimant en outre indispensable à la mission, l’ordinateur entreprend alors de se débarrasser de ses partenaires humains. Lors d’une nouvelle sortie de Poole, il prend le contrôle de sa capsule et le projette au loin dans l’espace. Il profite ensuite de l’absence de Bowman, parti à son secours à bord d’une autre capsule, pour désactiver les modules de biostase contenant les scientifiques, les condamnant à mort. Lorsque Bowman revient avec le corps de Poole, HAL lui refuse l’accès au Discovery One, lui expliquant qu’il met en péril la mission. Bowman lui réplique qu’il compte entrer par un accès de secours, mais HAL lui indique que sans casque — parti en hâte, Bowman l’a oublié —, la chose est impossible. Conscient du risque, Bowman ouvre l’écoutille, utilise le système d’éjection de sa capsule pour se propulser dans le vaisseau et rétablit la pressurisation, échappant de peu à l’hypoxie. Il se dirige alors vers le « centre nerveux » de HAL et désactive un à un ses blocs mémoires. Il découvre ainsi un message pré-enregistré du Dr Floyd, qui devait être diffusé à la fin du voyage, relatant l’épisode lunaire (les astronautes étaient maintenus dans l’ignorance de ce contexte, contrairement à HAL) et précise que la mystérieuse onde radioélectrique était pointée vers Jupiter.

Arrivé près de Jupiter, où se trouve un gigantesque monolithe noir en orbite autour de la planète, similaire en aspect et proportions à celui découvert sur la Lune, Bowman quitte le Discovery One à bord d’une capsule pour aller l’observer. Il est alors aspiré dans une sorte de tunnel coloré et, terrifié, voyage à très grande vitesse à travers l’espace, découvrant d’étranges phénomènes cosmiques et des paysages extraterrestres aux couleurs stupéfiantes. Et puis soudain, il se retrouve dans une suite d’hôtel de style Louis XVI, où tout semble factice mais conçu pour son confort, et où il se voit vieillir prématurément, sans qu’aucun indice lui permette de  comprendre ce qui lui arrive. Alité et mourant, il voit apparaître devant lui un nouveau monolithe noir, qu’il tente de toucher. Il renaît alors sous la forme d’un fœtus entouré d’un globe de lumière, puis est téléporté dans l’espace, près de la Terre. Toutes les interprétations sont possibles, comme l’a souligné Kubrick, mais l’une d’elles est qu’après l’évolution décisive « à l’aube de l’humanité » des australopithèques, il s’agisse là de l’évolution suivante de l’humanité, désormais capable d’exister et de se déplacer dans l’espace infini.

Source : Wikipédia.

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