Ville de Nagasaki (Japon).

Nagasaki (長崎市, Nagasaki-shi?, litt. « longue pointe », -shi signifiant ville) est une ville japonaise, capitale de la préfecture homonyme sur l’île de Kyushu. En 2020, Nagasaki compte 406 005 habitants.

L’histoire de Nagasaki a presque entièrement été construite par des  étrangers ; en effet, ce sont les Portugais qui en font une ville portuaire prospère au xvie siècle. Sous la période Tokugawa, la persécution des chrétiens y fut particulièrement vive, avant que la ville ne soit ouverte après la restauration Meiji. Nagasaki a été, le 9 août 1945, la cible du deuxième bombardement atomique de l’histoire par les États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale après celui d’Hiroshima trois jours plus tôt. C’est donc à ce jour la dernière ville à avoir subi le feu nucléaire.


Fondée dans la seconde moitié du XVIe siècle, c’était à l’origine un village isolé. C’est l’arrivée d’explorateurs européens au milieu du XVIe siècle, quand un navire portugais s’échoua accidentellement sur les rives de la préfecture de Kagoshima en 1543, qui en provoqua la naissance et l’essor. Le missionnaire jésuite François Xavier arriva au Japon en 1549, mais bien qu’il partît pour la Chine en 1551 et y mourût peu de temps après, ses  compagnons missionnaires restèrent au Japon et y convertirent plusieurs daimyō (chefs de guerre). Le plus important fut Ōmura Sumitada qui tira grand profit de sa conversion, car il reçut une part du commerce des navires portugais dans un port qu’ils établirent à Nagasaki en 1571, date de fondation de la ville, avec son accord. En 1580, Ōmura Sumitada céda le port de Nagasaki et les territoires environnants à la Compagnie de Jésus dont le supérieur local était le père Côme de Torres, successeur immédiat de saint François Xavier.

Le petit village portuaire grandit rapidement, et les produits importés à Nagasaki (comme le tabac, le pain, les beignets — tempura, les gâteaux et les vêtements occidentaux) furent assimilés dans la culture populaire japonaise — la plupart d’entre eux ont d’ailleurs conservé leur nom d’origine portugaise comme les gâteaux de Nagasaki, les castella. Les Portugais amenèrent aussi avec eux des marchandises d’origine chinoise et les armes à feu.

La prospérité de Nagasaki fut menacée en 1587 lorsque Hideyoshi Toyotomi arriva au pouvoir. Inquiété par l’influence des chrétiens dans le Sud du Japon, il ordonna l’expulsion de tous les missionnaires2. Ōmura avait donné aux jésuites un contrôle administratif partiel de Nagasaki, et la ville  retourna sous le contrôle impérial. Les chrétiens japonais et étrangers furent persécutés. En 1596, Hideyoshi fit crucifier 26 chrétiens à Nagasaki pour détruire toute tentative d’usurper son pouvoir. Toutefois, comme l’empereur ne fit pas bannir les marchands portugais, l’économie de la ville continua à prospérer.

Quand presque vingt ans après, Ieyasu Tokugawa prit le pouvoir, la situation ne s’améliora pas. Le christianisme fut interdit en 1614 et tous les missionnaires furent déportés, ainsi que les daimyō qui ne renoncèrent pas à leur religion. Une campagne brutale de persécution s’ensuivit, avec des centaines de tués ou torturés à Nagasaki et dans d’autres parties du Japon. Les chrétiens offrirent une certaine résistance, en 1637 lors de  l’insurrection de la péninsule de Shimabara, à l’est de Nagasaki. Au nombre de 40 000, ils capturèrent le château d’Hara et humilièrent le daimyō local. En réponse, le shogun envoya 120 000 soldats. Ce fut la fin du bref « siècle chrétien » au Japon. Ils durent pratiquer leur religion en secret, toujours victimes d’inquisitions occasionnelles.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 9 août 1945 à 11 h 2 du matin, le B-29 Bockscar piloté par Charles Sweeney, parti de Tinian dans les îles Mariannes du Nord, largua la bombe atomique Fat Man sur la ville : elle explosa à 580 m d’altitude, à la verticale du quartier Urakami. Ce fut la seconde explosion nucléaire au Japon, trois jours après celle d’Hiroshima. L’objectif initial du B-29 était la ville de Kokura, dans le nord de Kyushu, devenue aujourd’hui un quartier de la ville de Kitakyūshū. Les trois tentatives échouent, d’une part à cause du mauvais temps, d’autre part à cause de la fumée venant de Yahata, située à seulement 7 km à l’est de Kokura, et qui avait été bombardée la veille. De plus, un écran de fumée avait été créé à Kokura par des ouvriers en brûlant des barils de goudron pour gêner un éventuel bombardement.

Cette bombe était une bombe au plutonium d’une puissance de 21 à 23 kilotonnes, différente de celle d’Hiroshima (uranium 235, d’une puissance de 15 kilotonnes), mais semblable à celle de l’essai Trinity, réalisé à Alamogordo, le 16 juillet 1945.

Le scénario d’Hiroshima se reproduisit, à peine moins meurtrier. En effet, la topographie de Nagasaki en fait un site plus ouvert alors que les collines ceignant Hiroshima avaient amplifié les effets dévastateurs de l’explosion.

Quelque 35 000 des 240 000 habitants de Nagasaki furent tués, y compris 23 200 à 27 200 ouvriers japonais, 2 000 travailleurs forcés coréens, 150 soldats japonais, et huit prisonniers de guerre alliés. La cathédrale chrétienne d’Urakami, le principal lieu de culte catholique du Japon, presque à l’aplomb du largage (dit hypocentre), confondue avec un bâtiment portuaire, fut entièrement détruite. Initialement, le bombardier devait viser les quais Mitsubishi.

La ville fut reconstruite après la guerre, quoique radicalement différente. De nouveaux temples furent bâtis ainsi que des églises, car la présence chrétienne ne disparut en fait jamais. Il y eut même, après la guerre, une augmentation du nombre de fidèles. Parmi ceux-ci, le radiologue Takashi Nagai (1908-1951), le premier citoyen honoraire de la ville, mort de la leucémie diagnostiquée en juin 1945 (deux mois avant le lancement de la bombe) qui ne devait lui laisser que 2-3 ans à vivre. Quelques débris furent laissés en place en souvenir du bombardement : comme une porte (torii) dont il ne reste plus qu’un poteau dressé.

Comme Hiroshima, Nagasaki présente son parc de la Paix et les deux villes sont associées dans les protestations contre les armes atomiques et leurs essais.

De nouveaux bâtiments furent créés pour servir de mémorial, tel le musée de la Bombe atomique.

Nagasaki reste une ville portuaire, avec une construction navale florissante. Les chantiers de construction navale de Mitsubishi Heavy Industries, créés en 1857, sont parmi les plus importants du monde après ceux de Hyundai à Ulsan (Corée du Sud). Début février 2017, la direction de Mitsubishi Heavy Industries a annoncé que, face aux mauvais résultats, les chantiers navals de Nagasaki seraient regroupés dans une seule société de construction navale avec ceux de Shimonoseki, pour rechercher des synergies et des partenariats. Parallèlement, il a déjà été décidé fin 2016 de fusionner la branche de conception et construction de moteurs diesels marins avec la société Kobe Diesel.

La ville est desservie depuis 1975 par l’aéroport de Nagasaki, installé sur une île artificielle.

Dans la nuit du 17 au 18 avril 2007, Itchō Itō, le maire de la ville fut assassiné par un yakuza.

Source : Wikipédia.

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