Ville de Bethléem (Palestine).

Bethléem (en hébreu : בֵּית לֶחֶם, Bet Lekhem ; en arabe : بَيْت لَحْم, Bayt Laḥm) est une ville située dans la Cisjordanie en Palestine, à environ 10 km au sud de Jérusalem. Sa superficie est de 10,61 km2. Cette ville comptait 28 591 habitants en 2017, principalement des Palestiniens musulmans. Elle abrite aussi une petite communauté de chrétiens palestiniens, une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde. L’agglomération de Bethléem s’étend aux villes de Beit Jala et Beit Sahour.

La ville est un important centre religieux. La tradition juive, qui l’appelle aussi Éphrata, en fait le lieu de naissance de David, roi d’Israël. Elle est également le siège d’un lieu saint du judaïsme, le tombeau de Rachel, situé à l’entrée de la ville. D’après la Bible, c’est aussi le lieu de naissance de Jésus de Nazareth. C’est un lieu de pèlerinage qui génère une activité économique importante à la période de Noël.

Depuis 1995, aux termes des accords d’Oslo, la ville est théoriquement sous administration de l’Autorité palestinienne, bien que la majeure partie de l’agglomération (85 %) soit en réalité administrée par Israël.


Concernant la localité qui aurait vu naître Jésus, les historiens hésitent entre le berceau familial de Nazareth, où il passera toute sa jeunesse, le village de Capharnaüma (kfar Nahum, village de Nahum) qui apparaît dans les Évangiles comme le centre de sa mission, voire la bourgade de Chorazeïn à laquelle Jésus semble particulièrement attaché12.

Les récits de Luc et Matthieu situant chacun la naissance de Jésus à Bethléem en Judéeb font pencher les exégètes pour une rédaction plutôt théologique que factuelle – Bethléem étant la ville du roi David de la lignée duquel le Messie attendu par les juifs doit descendre, selon la prophétie de Michéec.

Dans leur récit de la naissance de Jésus, les évangélistes réalisent ainsi, par une réinterprétation tardive (la tradition de Bethléem ne remontant pas avant la fin du ier siècle), une construction littéraire donnant une étiologie sur la messianité de Jésus.

Si les évangiles attribués à Luc et à Matthieu rapportent que Bethléem est le lieu de naissance de Jésus, ceux de Marc et de Jean commençant avec la vie publique de Jean le Baptiste, puis de Jésus, ne disent rien de son enfance.

D’après Jérôme de Stridon (Epistola, 58, 3), qui vécut à Bethléem à la fin du ive siècle, la grotte de la Nativité du Christ aurait été vénérée déjà du temps d’Hadrien, qui pour empêcher cette vénération y fit édifier un temple consacré à Adonis ; l’Empereur aurait procédé de même à Jérusalem avec le Temple et le Saint-Sépulcre.

Si elles sont avérées dans le cas du Saint-Sépulcre, les affirmations de l’apologète chrétien ne sont pas corroborées par les découvertes archéologiques à Bethléem où aucune trace d’habitat contemporain de Jésus n’a été mise au jour jusqu’à présent. Par ailleurs, un autre endroit de culte de la Nativité/Épiphanie du Christ, avant la basilique constantinienne, semble avoir existéd, cela en dépit des allusions des apologètes Justin de Naplouse et Origène.

Entre 1992 et 2003, l’archéologue israélien Aviram Oshri a conduit des fouilles de sauvetage dans le village homonyme de Bethléem en Galilée, à six kilomètres à l’ouest de Nazareth. Il y a mis au jour les vestiges d’une occupation juive d’époque hérodienne (Ier siècles av. et ap. J.-C.) et, au VIe siècle, ceux d’une basilique chrétienne, associée à un monastère et une hôtellerie. De ces indices, il a conclu à l’existence d’un pèlerinage chrétien et émis l’hypothèse que le village galiléen de Bethléem serait le véritable berceau de Jésus.

Après les exécutions de Crispus et de l’impératrice Fausta par son fils Constantin Ier, l’impératrice Hélène, visite le lieu saint et son fils y fait construire la basilique de la Nativité. Jérôme de Stridon se retire dans une grotte voisine et y traduit la Bible hébraïque en latin, dans une version connue sous le nom de Vulgate.

La basilique de la Nativité est restaurée par Justinien et est le seul sanctuaire épargné par les Perses lorsqu’ils envahissent la Palestine. Elle est encore restaurée par les croisés, au XIIe siècle.

La mosquée est construite en 1860 et est dédiée au calife Omar qui a conquis Jérusalem et s’est rendu à Bethléem en l’an 637, selon la tradition musulmane. Elle est rénovée dans les années 1950.

À la suite de l’Intifada et des nombreux attentats contre les civils israéliens des années 2000, la ville est aujourd’hui partiellement entourée par la barrière de séparation israélienne sous la forme d’un mur de 8 mètres de haut construit par les autorités israéliennes.

Les habitants de Bethléem prennent le plus souvent position en faveur de la lutte palestinienne contre Israël ou l’établissement de colonies juives.

Bethléem a reçu en 2000 la visite du pape Jean-Paul IIe pour commémorer le bimillénaire de la naissance du Christ et fut accueilli par la population chrétienne locale. À l’image de cette visite, les papes suivants se rendront aussi à Bethléem : Benoît XVI visite la ville durant le mois de mai 2009 et cinq ans plus tard, en mai 2014, le pape François se rend aussi dans la ville.

En 1886, la ville comptait 5 600 habitants selon Pierre Auguste Raboisson, dont 5 000 chrétiens (3 000 catholiques, 1 600 Grecs schismatiques et 400 Arméniens).

En 2017, la population s’élève à près de 31 000 habitants avec une part chrétienne (12 %) qui ne cesse de s’étioler.

La ville de Bethléem bénéficie d’une étude pour la préservation de son patrimoine et est inscrite à l’inventaire du patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’église de la Nativité n’est pas le seul site culturel de la ville mais il est celui qui attire le plus de touristes chaque année principalement des pèlerins chrétiens, ce qui aide à l’économie de la cité dont c’est la ressource principale. Il y a donc une cinquantaine d’hôtels pour accueillir les touristes. La ville qui était à majorité chrétienne, il y a 50 ans, est aujourd’hui à majorité musulmane.

Sur la route de Bethléem, juste à l’extérieur de la ville, se trouve le tombeau de Rachel, l’épouse du Jacob biblique. C’est le troisième lieu saint du judaïsme après le mont du Temple à Jérusalem et le caveau des Patriarches à Hébron. Ce tombeau est aussi vénèré par les musulmans en tant que mosquée, comme les autres lieux cités.

Les rites de Noël ont lieu à Bethléem sur trois dates différentes : le 25 décembre, date traditionnelle par l’Église catholique romaine et protestante mais les grecs, coptes et orthodoxes syriens chrétiens fêtent Noël le 6 janvier et les orthodoxes arméniens chrétiens le 19 janvier. La plupart des processions de Noël passent par la place de la Mangeoire où trône un imposant sapin illuminé. Les offices catholiques ont lieu dans l’église Sainte-Catherine et les protestants se chargent souvent des services aux champs des Bergers. D’autres établissements catholiques existent tels que le monastère maronite Saint-Charbel dans le quartier de Wadi Maali.

D’autres saints sont fêtés lors de la fête annuelle de Saint George (al-Khadr) les 5 et 6 mai. Pendant les célébrations, les chrétiens grecs orthodoxes de la ville défilent en procession à la ville voisine de al-Khader pour les nouveau-nés baptisés dans les eaux près du monastère de Saint-Georges où un mouton sera sacrifié. La fête de Saint-Élie est commémorée par une procession au monastère orthodoxe grec de Mar Elias, au nord de Bethléem.

Betlehem est aussi réputé pour la qualité de ses broderies et son travail artisanal sur les pierres et autres incrustations.

Source : Wikipédia.

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