Ulvi Cemal Erkin, compositeur.

Ulvi Cemal Erkin (14 mars 1906 — 15 septembre 1972) est un membre du groupe de pionniers de compositeurs symphoniques en Turquie, nés dans la période 1904/1910, qui seront plus tard appelés Les Cinq Turcs. Ces compositeurs définissent la direction de la musique dans la République turque nouvellement créée. L’utilisation de la musique populaire turque et d’éléments modaux dans un style symphonique occidental caractérise ces compositeurs.


L’aptitude à la musique d’Ulvi Cemal Erkin est remarqué dès son jeune âge par sa mère elle-même pianiste. Son père, haut fonctionnaire dans l’administration Ottomane, a une septicémie et meurt alors qu’Erkin a sept ans. La mère veuve et ses trois enfants trouvent refuge dans le manoir du grand-père maternel également haut fonctionnaire dans l’Empire Ottoman déclinant.

Erkin prend ses premières leçons de piano avec Mercenier, un Français, puis plus tard avec Adinolfi. Il est scolarisé au Lycée de Galatasaray.

La nouvelle république voulait se moderniser et occidentaliser tous les aspects de la vie, y compris la musique. Atatürk avait longtemps réfléchi à une rénovation dans ce domaine et était très désireux de la voir en œuvre. À cette fin, des bourses furent attribués pour que les jeunes étudiants aillent étudier dans d’autres institutions européennes. Ulvi Cemal Erkin a dix-neuf ans quand il remporte le concours du Ministère de l’Éducation pour obtenir une bourse afin d’étudier la musique à Paris avec deux autres étudiants, Cezmi Rifki Erinc et Ekrem Zeki Un en 1925. Il étudie au Conservatoire de Paris et à l’École Normale de Musique. Il étudie le piano avec Isidor Philippe et la composition avec Jean, Noël Gallon et Nadia Boulanger.

À son retour en Turquie en 1930 il commence à enseigner à la Musiki Muallim Mektebi. Il y rencontre sa femme Ferhunde Erkin (en) (née Remzi), elle-même pianiste, diplômée du Conservatoire de Leipzig et enseignante dans la même école. Il se marie le 29 septembre 1932 avec elle. Elle devient sa muse et sa meilleure interprète. Toute leur vie ils s’efforcent d’encourager et de former de jeunes musiciens avec les faibles moyens accordés aux institutions, et de mettre en place un public pour la musique polyphonique à travers l’Anatolie.

Erkin partage le grand prix du Parti républicain du peuple avec Ahmet Adnan Saygun et Hasan Ferit Alnar en 1943 pour son concerto pour piano. Il compose la fameuse suite pour orchestre Köçekçe la même année. C’est Alfred Cortot qui lui donne l’idée de composer un concerto pour piano durant son séjour en Turquie après avoir entendu son quatuor.

Le concerto pour piano et la suite pour orchestre Köçekçe sont créés par l’Orchestre Symphonique Présidentiel le 11 mars 1943. L’orchestre est dirigé par Ernst Praetorius et la soliste est Ferhunde Erkin. À la demande de l’ambassadeur Franz von Papen le concerto est joué à Berlin le 8 octobre 1943. L’Orchestre de la ville de Berlin est dirigé par Fritz Zaun et la soliste est encore Ferhunde Erkin.

Erkin, qui compose ses premières œuvres alors qu’il est étudiant à Paris, est un compositeur prolifique tout au long de sa carrière de professeur de musique qu’il commence en 1930 à vingt-quatre ans. Il dirige également l’orchestre d’étudiants du conservatoire et compose la Sinfonietta, une œuvre composée spécialement pour aider les instrumentalistes à surmonter certaines difficultés modales ou instrumentales particulières à la musique turque.

Grâce à sa qualité réelle, sa chaleur et sa simplicité apparente la musique d’Erkin fut véritablement influente dans l’éveil de l’enthousiasme du public turc pour la musique polyphonique, et ses œuvres furent parmi celles le plus souvent jouées. Le pouvoir spirituel de la musique traditionnelle modale se reflète magistralement en dépit de l’absence des quarts de tons dans les instruments d’orchestre occidentaux et les battements rythmiques irréguliers de la musique folklorique sont extraordinairement employés dans la structure harmonique et l’orchestration.

Ses œuvres sont régulièrement jouées en dehors de la Turquie et Erkin les a personnellement dirigées avec des orchestres comme le Philharmonique Tchèque, l’Orchestre de Cologne ou l’Orchestre philharmonique de Radio France.

Erkin avait une faiblesse au cœur depuis la fin de sa quarantaine et il eut une dernière attaque le 15 septembre 1972 à soixante-cinq ans. Il fut enterré au cimetière Karşıyala à Ankara.

Source : Wikipédia.

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