Saint Vincent de Paul, prêtre, et fondateur de congrégations.

Vincent de Paul ou Vincent Depaul, né au village de Pouy près de Dax le 24 avril 1581 et mort le 27 septembre 1660 à Paris, est une figure du renouveau spirituel et apostolique du XVIIe siècle français, prêtre, fondateur de congrégations qui œuvra tout au long de sa vie pour soulager la misère matérielle et morale. Il a été canonisé en 1737.

Il est le troisième d’une fratrie qui comprend quatre garçons et deux filles. Vincent aime se présenter comme un « misérable porcher », fils d’un « pauvre laboureur ». En réalité, son père Jean de Paul est un exploitant agricole (agriculteur et éleveur) appartenant à une vieille lignée de « capcazaliers », paysans propriétaires de leurs terres, certes roturiers, mais dont certaines franchises fiscales les apparentaient à la noblesse. Sa mère Bertrande de Moras appartient à une famille d’une lignée bourgeoise, peut-être de la petite noblesse locale.

Vincent est amené très tôt à apporter son aide à ses parents qui peinent à nourrir une famille nombreuse. Aussi passe-t-il ses premières années comme berger à garder des moutons, des vaches et des cochons. Il doit quitter toutefois son foyer familial pour Dax où son père l’inscrit au collège des Cordeliers, tenu par les franciscains. Son père espère ainsi le préparer à obtenir quelques « bons bénéfices » grâce auxquels il pourra compléter les revenus familiaux.

Saint Vincent de Paul, carte maximum, Monaco, 4/6/1951.

Vincent y reste trois ans pendant lesquels il suit avec succès des cours de grammaire et y apprend le latin. Il est pour ses camarades un exemple de travail acharné, si bien qu’au bout de peu de temps, Monsieur Comet (juge de Pouy et avocat au présidial de Dax), un ami de famille, lui demande de devenir le précepteur de ses fils. À quinze ans, le 20 décembre 1596, il reçoit dans l’église collégiale de Bidache, des mains de l’évêque de Tarbes Salvat d’Iharse, la tonsure et les ordres mineurs.

Grâce aux recommandations du Saint-siège, il devient en 1610 aumônier de la reine Marguerite de France, qui consacre alors un tiers de ses revenus à des œuvres de charité, notamment à la Confrérie des frères de Saint-Jean-de-Dieu connus sous le nom de « Frères de la Charité » et dont il s’inspirera pour créer les « Filles de la Charité ».

En 1612, il remplace à Clichy le curé François Bourgoing qui souhaite rentrer à l’Oratoire. Âgé de 31 ans, il devient donc le curé de Saint-Sauveur-Saint-Médard à Clichy (maintenant dans les Hauts-de-Seine), où il fait ses débuts en pastorale paroissiale. Il reconstruit l’église qui tombe en ruine avec les deniers du culte, des paroissiens et des notables de 1622 à 1630. Cette église existe toujours. Le futur cardinal de Bérulle, représentant majeur de l’École française de spiritualité qui est devenu le directeur spirituel de Vincent depuis 1609, le fait nommer curé. Il prend possession de la cure le 2 mai 1612.

Saint Vincent de Paul, carte maximum, Brésil, 1982.

Grâce à Bérulle, Vincent de Paul entre en 1613 comme précepteur, dans la maison de Philippe-Emmanuel de Gondi, général des galères de France. Pendant son séjour dans la maison de Gondi, où il doit « faire sa résidence continuelle et actuelle », il peut aussi retourner aisément dans sa paroisse, surtout lorsque les Gondi séjournent à Paris dans leur hôtel de la rue Pavée Saint-Sauveur.

Il devient confesseur de Madame de Gondi, qui l’emmène en Picardie pour ses œuvres de charité, où il découvre la misère des paysans. Vincent de Paul traverse à cette époque une grave crise spirituelle et morale et vit dans le désenchantement. En janvier 1617, il est appelé auprès d’un vieillard mourant dans le village de Gannes, qui lui fait une confession publique et générale. Le lendemain, 25 janvier, à la demande de Madame de Gondi, il lance un appel à la confession au cours d’un sermon mémorable dans l’église de Folleville. La réponse massive des villageois à cet appel lui fait brusquement prendre conscience de l’importance de sa mission.

Il se fait ensuite affecter comme curé de campagne, dans la paroisse de Châtillon-sur-Chalaronne, dans l’Ain (01), près de Mâcon, au nord de Lyon.

Le 12 décembre 1617, il fonde à Châtillon, avec les dames aisées de la ville, les Dames de la Charité (Confrérie des Servantes et des Gardes des pauvres ou Charité de Châtillon) pour venir en aide aux pauvres. En 1633, il crée la Compagnie des Filles de la Charité. Elles prennent ensuite le nom de « Compagnie des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul ». Leur nombre se multiplie rapidement. Cet ordre a à Clichy sa maison mère depuis le début du XVIIe siècle jusqu’aux années 1970. Il quitte la paroisse en 1627.

Saint Vincent de Paul, carte maximum, Toulouse, 6/12/1958.

Grâce au soutien financier de madame de Gondi, il fonde, en 1625 la Congrégation de la Mission. Vouée à l’évangélisation des pauvres des campagnes, la congrégation prendra le nom de Lazaristes (car demeurant dans le quartier Saint-Lazare de Paris, l’enclos Saint-Lazare). Vincent de Paul, qui formera de nombreux prêtres, crée un séminaire de la Mission. Les premiers lazaristes furent envoyés à Alger en 1646, à Madagascar en 1648 et en Pologne en 1651.

Le 29 novembre 1633, il fonde les Gardes des Pauvres, origine de la congrégation des Compagnie des Filles de la Charité sous la responsabilité de Louise de Marillac parmi lesquelles Marguerite Naseau. Les Filles de la Charité, aussi appelées « Sœurs de Saint Vincent de Paul », sont vouées au service des malades et au service corporel et spirituel des pauvres ; il en confie la formation à la veuve Le Gras.

En 1635, il envoie des secours aux populations du Duché de Lorraine et de Bar ravagés par les troupes françaises et suédoises.

En 1637, il soutient Marie Madeleine de La Peltrie une jeune veuve du Perche qui veut partir en mission alors que sa famille veut la remarier par intérêt.

En 1638, débute l’œuvre des “Enfants-Trouvés”. En 1648, il convoque une assemblée de dames charitables et prenant la parole, il rappelle que l’œuvre avait déjà sauvé six cents enfants mais que les ressources manquaient pour poursuivre l’œuvre entreprise. Ses paroles furent pathétiques et convaincantes, puisque le jour même l’Hôpital des Enfants-Trouvés de Paris reçut les capitaux nécessaires pour poursuivre sa tâche.

En 1651, Vincent organise également des collectes à Paris pour porter secours aux victimes de la guerre en Picardie, Champagne et Île-de-France. Bien que membre de la compagnie du Saint-Sacrement, il prêche pour la modération à l’égard des protestants.

En 1652, avec Marie Lumague, fondation de Union-Chrétienne de Saint-Chaumond ; cet institut est, dès l’origine destiné à l’éducation des enfants et des jeunes filles.

En 1653, il fonde l’hospice du Saint-Nom-de-Jésus.

Vincent de Paul institue également des retraites spirituelles, au cours desquelles se retrouvent des gens de toutes conditions, le pauvre et le riche, le laquais et le seigneur priaient ensemble et prenaient leurs repas au même réfectoire.

Mort en odeur de sainteté le 27 septembre 1660, il est inhumé dans l’église Saint-Lazare, qui fait partie de la maison Saint-Lazare du faubourg Saint-Denis, le 28 septembre 1660, dans un caveau creusé au milieu du chœur de la chapelle.

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Sources, Wikipédia, YouTube.