Singapour.

Singapour, en forme longue la république de Singapour (en anglais : Singapore et Republic of Singapore, en chinois : 新加坡 (Xīnjiāpō) et 新加坡共和国 (Xīnjiāpō Gònghéguó), en malais : Singapura et Republik Singapura, en tamoul : சிங்கப்பூர் (Ciṅkappūr) et சிங்கப்பூர் குடியரசு (Ciṅkappūr Kudiyarasu)), est une cité-État d’Asie du Sud-Est. Sa superficie est de 724,2 km2. Elle comprend 63 îles, dont la principale est Pulau Ujong (584,8 km2). Cette île est très densément urbanisée, mais la végétation luxuriante – même en plein centre-ville – a valu à Singapour le surnom de « ville jardin ». Cette abondance de verdure découle en partie d’un climat équatorial, uniformément chaud et orageux tout au long de l’année. Sa densité de population est la deuxième plus élevée au monde parmi les États  indépendants (après Monaco).

L’État de Singapour est situé à l’extrême sud de la péninsule malaise, dont il est séparé au nord par le détroit de Johor, et borde au sud le détroit de Singapour. Il est connu et souvent montré en exemple pour son  extraordinaire réussite économique. Après l’indépendance de l’Empire britannique en 1958, le rattachement à la Malaisie en 1963, puis l’indépendance en 1965, Singapour a su devenir, avec très peu de ressources naturelles et des problèmes socio-économiques importants – émeutes raciales, chômage massif, difficultés de logement et d’accès à l’eau –, l’un des pays les plus développés et les plus prospères du monde, en matière d’économie, d’éducation, de santé, de sécurité et d’urbanisme. La ville, cité souveraine, est un réduit chinois au cœur même du monde malais : la population est majoritairement composée de Chinois (74,3 %). De cette confrontation ethnique sont nés en partie les troubles qui ont accéléré son retrait de la Malaisie, le 9 août 1965.

Après des premières années de turbulence et malgré le manque de  ressources naturelles et d’un arrière-pays, la nation s’est rapidement développée pour devenir l’un des quatre dragons asiatiques sur la base du commerce extérieur, devenant un pays très développé ; il est classé très haut sur l’indice de développement humain des Nations Unies et a le deuxième PIB par habitant (PPA) le plus élevé au monde. Singapour est le seul pays d’Asie à être noté AAA par toutes les grandes agences de notation. C’est un centre financier et maritime majeur, régulièrement classé comme la ville la plus chère à vivre depuis 2013, et a été identifié comme un paradis fiscal.

Singapour se classe parmi les plus élevées dans de nombreuses mesures internationales telles que la qualité de vie, la liberté économique, l’éducation, les soins de santé, la sécurité personnelle et le logement, avec un taux d’accession à la propriété de 91%. Il a également l’un des niveaux de corruption perçus les plus bas au monde. Les Singapouriens bénéficient de l’une des plus longues espérances de vie au monde, des vitesses de connexion Internet les plus rapides et de l’un des taux de mortalité infantile les plus bas au monde.

Singapour a le troisième produit intérieur brut à parité de pouvoir d’achat (PPA) par habitant le plus élevé au monde, après le Qatar et le Luxembourg. Plaque tournante commerciale et financière entre la zone Pacifique et l’Europe, la ville doit son essor à sa situation maritime exceptionnelle à l’extrémité Est du détroit de Malacca, qui lui vaut le surnom de : « Cité marchande aux confins de l’Orient ». Elle possède le deuxième port au monde (après Shanghai) en matières d’exportations et de trafic maritime. La population singapourienne dispose d’un très haut niveau de vie et la Cité-État est souvent surnommée « La Suisse d’Asie ». En 2009, Singapour affichait ainsi la plus forte concentration de millionnaires rapportés à la population totale devançant Hong Kong, la Suisse, le Qatar et le Koweït.

Le centre-ville est situé dans le sud de l’île de Pulau Ujong, à l’embouchure de la rivière Singapour (Singapore River). Il comprend un centre d’affaires qui a fait de la ville la quatrième place financière au monde, ainsi que différents quartiers ethniques (chinois, malais, et indien) et une grande zone commerciale autour d’Orchard Road.


« Tumasik » (de « tasik », « mer » en javanais), l’ancien nom de l’île où se trouve Singapour, est attesté dès le XIVe siècle. Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, le mentionne parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s’étendait que sur une partie de l’est et du centre de Java. Les « contrées tributaires » étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s’assurer que ces comptoirs ne s’adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.

Il semble que Tumasik ait été un objet de contentieux entre Majapahit et le royaume d’Ayutthaya (l’actuelle Thaïlande), auquel la ville finit par prêter allégeance. À la fin du XVIe siècle Parameswara, un prince de Palembang dans le sud de l’île indonésienne de Sumatra qui refusait la suzeraineté de Majapahit après une attaque de celui-ci en 1377, se serait exilé à Tumasik. Il aurait assassiné le gouverneur de la cité et rebaptisé la cité « Singapura » (« ville du lion » en sanskrit). En fait, il n’y a jamais eu de lion sur l’île, mais des tigres. Les explorateurs étaient probablement tombés sur un fauve de la jungle et l’ont assimilé à un lion. L’animal symbolique de Singapour est d’ailleurs un lion à queue de poisson, le Merlion. Ayutthaya serait ensuite intervenu, obligeant Parameswara à quitter la cité.

Après cette attaque d’Ayutthaya, l’activité commerciale de Singapour cesse. L’île devient un repaire de pirates qui entretient des relations avec le sultanat de Malacca fondé par Parameswara, et sombre dans l’oubli, presque vide d’habitants. Elle entre dans le domaine colonial néerlandais vers 1685 (Indes orientales néerlandaises). Mais le territoire n’est pas mis en valeur, les Néerlandais se concentrent alors sur Malacca.

Un capitaine britannique, Alexander Hamilton, raconte qu’en 1703, le sultan Abdul Jalil de Johor lui offre l’île de Singapura. Hamilton décline l’offre. Parmi les motivations supposées derrière cette offre, sont évoqués la nouvelle situation créée par l’assassinat du précédent sultan en 1699, la détérioration des liens entre le sultanat et leurs alliés traditionnels, les Orang Laut (gens de la mer) et le désir de contrebalancer la domination des Hollandais de la VOC dans la région.

En 1810-1811, quand le royaume des Pays-Bas tombe sous domination  napoléonienne, Singapour, l’actuelle Malaisie, ainsi que certaines parties de l’Indonésie (ces dernières pour une très courte période), dont Java et surtout la côte ouest de Sumatra, sont occupées par la Grande-Bretagne. Singapour et ses environs furent dans l’Empire colonial néerlandais de 1684 à 1811.

Après le traité de Vienne de 1815, les régions au sud de Singapour (Indes néerlandaises, actuelle Indonésie) sont restituées aux Pays-Bas (confirmation par le traité de Londres de 1824), tandis que les régions au nord (Singapour et future Malaisie), passent sous contrôle britannique, ce qui est effectif dès 1817. L’île passe alors nominalement sous le contrôle du sultan de Johor. Les militaires britanniques envisagent de construire un port, fondations de la future ville que sera Singapour.

Le 29 janvier 1819, Sir Thomas Stamford Raffles fonde un poste de commerce qui deviendra Singapour.

En 1819, le britannique sir Thomas Stamford Raffles achète — pour 33 000 dollars espagnols (pesos) — l’île au Sultan de Johor, Hussein Shah, et en prend le contrôle pour faire face à une éventuelle domination commerciale des Néerlandais dans la région. En 1824, le traité de Londres entre les Britanniques et les Néerlandais accorde à ces derniers le contrôle des territoires revendiqués par les Européens au sud de Singapour. En 1826, Singapour, Malacca et Penang constituent les colonies des détroits ou Straits Settlements. Ainsi, Singapour devint une base navale britannique importante, qui permettait de contrôler le passage à travers le détroit de Malacca tandis que les Néerlandais reviennent définitivement dans certaines zones de Java et Sumatra au début de 1826. En effet, une grande part des ressources économiques des Indes néerlandaises est sous contrôle des Britanniques, dont les investissements sont les plus visibles à Sumatra (surtout sur la côte ouest). Les Néerlandais seront, en effet, durant quelques années maintenus plus au sud, pour éviter toute tentative colonialiste française. Les Britanniques renonceront définitivement à la colonisation de Sumatra vers 1850, au bénéfice des Néerlandais. Ces derniers, très fragilisés, ne seront pleinement maîtres de l’Indonésie qu’au début du XXe siècle.

Plus au nord, on retrouve donc les colonies de Malaya (Malaisie) et  Singapour, qui deviennent une seule colonie (Straits Settlements = établissements du détroit).

Cependant, cet arrangement plaça la colonie sous la bureaucratie étendue et la hiérarchie complexe de la Compagnie britannique des Indes orientales. Plus tard, des commerçants firent pression sur les Britanniques pour réformer la législation, car il y avait un besoin croissant de nouvelles mesures contre le crime et la piraterie. Singapour a été déclarée « colonie de la couronne » en 1867, ce qui signifie une domination de la couronne britannique sur Singapour qui durera jusqu’à l’indépendance en 1965, hormis la parenthèse de l’occupation japonaise.

Durant la colonisation britannique, l’immigration se développa. En effet, les Britanniques firent venir dans la région des travailleurs chinois et indiens pour développer le commerce et travailler dans les plantations d’hévéas. En raison de l’interdiction faite aux étrangers d’acheter des terres agricoles en Malaisie, ces communautés s’installèrent à Singapour, qui était alors surnommée en Angleterre « le Gibraltar de l’Extrême-Orient ». Pour défendre les intérêts britanniques en Asie de l’Est, la stratégie de Singapour fut imaginée, devant faire de la ville une grande base navale capable de résister à une offensive japonaise, mais cette stratégie fut un échec.

Durant la Seconde Guerre mondiale, à partir du 15 février 1942, l’île est soumise à l’expansionnisme du Japon Shōwa et intégrée dans la sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale, à la suite d’une invasion dirigée depuis les terres, alors que les défenses de la ville étaient orientées surtout vers la mer. Ce dispositif était appelé « Syonan-To » (en français « lumière des Sud »). Au cours des massacres dits « de Sook Ching », on estime qu’entre 20 000 et 100 000 Chinois furent tués en tant qu’« éléments anti-Japonais » pendant l’occupation. Les historiens locaux appellent cette période « les années les plus sombres de l’histoire de Singapour ». L’armée impériale japonaise y implanta également l’unité de recherche  bactériologique 9420, une filiale de l’unité 731, où des chercheurs nippons pratiquaient des expérimentations sur des cobayes humains. Dans le même temps, un camp de prisonniers de guerre existait à Singapour, appelé « camp de Changi ». Des militaires britanniques, américains et australiens, principalement, capturés dès 1942 ou durant la guerre, y furent détenus. Les pertes humaines y furent élevées, à cause de l’hygiène déplorable et de la famine essentiellement.

L’Empire britannique ne récupéra Singapour que le 5 septembre 1945 lors de l’opération Tiderace.

En 1959, les Britanniques dotent Singapour d’une Constitution propre et Lee Kuan Yew est élu Premier ministre. Son parti, le People’s Action Party (« Parti d’action populaire »), propose alors l’intégration à la Fédération des États de Malaisie, ce qui fut fait le 16 septembre 1963. Peu après, les Malais de la péninsule forcent Singapour à quitter la Fédération (contre le gré de Lee Kuan Yew), dès 1964, des troubles éclatent, et l’indépendance de la république de Singapour vis-à-vis de la Fédération est proclamée le 9 août 1965.

Singapour, sous le régime de Lee, fut caractérisée par l’un des taux de peine de mort les plus élevés au monde, et par un usage généralisé de la détention administrative, illimitée et sans jugement, infligée tant aux délinquants qu’à des opposants politiques.

En 1997, comme les autres États asiatiques, Singapour fait face à un afflux massif de capitaux étrangers qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l’économie des pays.

Singapour se situe entre la Malaisie au nord et l’Indonésie au sud. La cité se trouve à 317 km au sud-est de Kuala Lumpur, la capitale malaisienne, à 909 km au nord-nord-ouest de Jakarta, à 1 435 km au sud-sud-est de Bangkok, à 2 394 km au sud-ouest de Manille et à 10 740 km à l’est de Paris. Pulau Ujong, l’île principale, est reliée à la péninsule Malaise par deux ponts. Le premier, la chaussée Johor-Singapour, arrive à la ville frontalière de Johor Bahru en Malaisie. Le second, le Malaysia-Singapore Second Link, à l’ouest, relie la périphérie de Johor Bahru aux quartiers de la région de Tuas.

Outre l’île principale, l’État singapourien est aussi formé de 64 autres petites îles dont les plus importantes sont l’île de Jurong (industrielle), l’île de Sentosa (à vocation touristique), Pulau Ubin, et la plus grande, Pulau Tekong. Bien que Singapour ne soit qu’une seule ville, les limites  administratives correspondent aux circonscriptions électorales. Celles-ci sont revues à chaque élection législative pour prendre en compte l’évolution démographique.

De nombreux réservoirs d’eau potable (Bukit Timah, MacRitchie…) ont été disséminés dans l’île pour permettre à l’État une autonomie  d’approvisionnement en cas de conflit avec son voisin malaisien, dont il dépend actuellement à 80 % pour l’eau.

Le climat de Singapour est de type équatorial pur caractérisé par une chaleur humide tout au long de l’année sans véritable saison sèche et donc des précipitations élevées (souvent sous forme d’orages), l’alternance des phénomènes aérologiques de la Zone de convergence intertropicale (ZCIT) » et des « Alizés maritimes, avec prépondérance de la ZCIT, et enfin par l’absence de cyclone tropical due à la très faible latitude (1°21’N). Les températures oscillent généralement entre 23 °C, le matin, et 32 °C, l’après-midi. Les températures record sont respectivement de 19,4 °C et 36,0 °C. Le temps est très changeant : un soleil radieux peut laisser la place à une violente averse en l’espace de quelques minutes et inversement. Juillet et février sont les mois les plus ensoleillés, et décembre le plus couvert.

De novembre à janvier sévit la mousson de nord-est, lorsque des vents chargés d’humidité apportent des pluies abondantes, et par conséquent des températures un peu plus basses (un peu en dessous de 30 °C en décembre) et un ciel plus couvert. La mousson de sud-ouest, de juin à septembre, est nettement plus insignifiante sur le plan des précipitations bien qu’elle apporte parfois quelques orages matinaux violents du nom de « Coups de Sumatra ». Les températures y sont alors très légèrement moindres que de février à mai, période la plus chaude de l’année où les températures  dépassent fréquemment 32 °C, allant parfois jusqu’à 36,0 °C comme c’est déjà arrivé au mois de mars.

La durée du jour est pratiquement constante au cours de l’année, avec des journées de 12 h en décembre comme en juin. Par conséquent, il n’y a pas à Singapour d’heure d’été, mais le fuseau horaire choisi agit en pratique comme une heure d’été permanente : le soleil se lève et se couche tous les jours à environ 7 h et 19 h respectivement. Les orages, accompagnés de précipitations, sont très fréquents : la zone est l’une où il y a le plus d’orages au monde.

Source : Wikipédia.

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