Salomon Gessner, poète.

Salomon Gessner, né le 1er avril 1730 à Zurich où il est mort le 2 mars 1788, est un poète suisse.


Considéré au XVIIIe siècle comme le nouveau Théocrite, rénovateur d’un genre idyllique usé par les fades galanteries d’un Fontenelle, son œuvre paraît à un moment opportun. En effet, la critique commence à se lasser de ces idylles emphatiques et si peu passionnées. Simplicité et passion revendiquées, nombre sont ceux qui demandent une églogue moins classique, comme Rémond de Saint-Mard qui s’accommoderait plus volontiers « de la rusticité de la campagne que de la subtilité de la ville » et qui voudrait rencontrer dans les idylles des bergers qui « dépouillés de la grossièreté de la campagne, n’ont point la finesse qui brille dans les villes » ou encore l’économiste Turgot : « Combien les sentiments d’honnêteté et de vertu qu’ils expriment d’une manière si naïve et si touchante ne sont-ils pas préférables aux raffinements mystiques et aux délicatesses puériles que les poètes italiens et français ont mis dans la bouche de leurs bergers et de leurs bergères » Ce sont les qualités du cœur, la tendresse et la sincérité, qui doivent dorénavant distinguer les héros et les héroïnes rustiques.

L’œuvre de Gessner doit être replacée dans l’environnement culturel de Zurich. Cette ville d’esprit plutôt libéral abrite notamment le jeune peintre Füssli ou le cercle littéraire de Bodmer, chantre d’un nouveau sentimentalisme. C’est à leur contact que Salomon Gessner, modeste libraire, s’essaie à la poésie. En 1754, il doit retravailler sa première œuvre, Daphnis, à la demande de Bodmer qui ne la trouve pas assez sentimentale. Suivent de près La Mort d’Abel et bien sûr les Idylles. Les traductions de celles-ci ont un succès considérable dans toute l’Europe, et, encore une fois, particulièrement en France. Son œuvre a surtout servi de réponse littéraire à Gottsched et à ses vingt-huit drames pastoraux jugés trop classiques par les Zurichois. Elle est devenue universelle grâce à la volonté de traducteurs zélés – tel Turgot en France – mais les Idylles, et Gessner lui-même le prétend, sont teintées d’une couleur locale particulièrement vive.

Source : Wikipédia.

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