Richard Coudenhove-Kalergi, homme politique, historien et philosophe.

Richard Coudenhove-Kalergi, né le 16 novembre 1894 à Tokyo au Japon et mort le 27 juillet 1972 à Schruns en Autriche, est un homme politique, essayiste, historien et philosophe d’origine austro-hongroise par son père et japonaise par sa mère. Il est devenu citoyen tchécoslovaque en 1919, puis a été naturalisé français en 1939. Il est l’un des premiers à avoir proposé un projet moderne d’Europe unie. Il peut être considéré, au sens large, comme l’un des « pères de l’Europe » dont il est un inspirateur et un militant important.


Fils de Heinrich von Coudenhove-Kalergi, diplomate austro-hongrois hyperpolyglotte (il connaît seize langues) et de la Japonaise Mitsuko Aoyama, Richard Coudenhove-Kalergi naît le 16 novembre 1894 à Tokyo. Son père décède le 14 mai 1906, sa mère le 27 août 1941.

Il passe son enfance au château familial de Poběžovice (précédemment : Ronšperk ; en allemand : Ronsperg) en Bohême puis entre au Thérésanium de Vienne, collège le plus réputé et le plus cosmopolite de l’Empire. Passionné par la philosophie, il poursuit ses études à l’université de Vienne et en devient docteur en philosophie en 1917.

En 1914, la Première guerre mondiale éclate, mais Richard Nicklaus de Coudenhove-Kalergi est réformé. Il n’ira donc jamais au front. En 1915, il se marie avec Ida Roland (née le 18 février 1881 et décédée le 27 mars 1951, comédienne austro-allemande de religion juive), née Klausner, le 31 août 1916 (divorcée de NN. Bastien). Avec elle, il adoptera sa fille Erika.

À la fin de la guerre et le démantèlement de l’Empire austro-hongrois, il devient citoyen tchécoslovaque (en 1919) et se détourne finalement de la philosophie pour commencer à publier des articles sur la nécessité d’un nouvel ordre européen.

En 1921, il publie son premier ouvrage : Ethik und Hyperethik. Jusqu’en 1922, Richard Nicklaus de Coudenhove-Kalergi s’occupe de considérations d’éthique et de morale avant de traiter de sujets européens.

Le 21 juillet 1922, il lance son premier appel à l’unité de l’Europe dans la Neue Freie Presse de Vienne et la Vossische Zeitung de Berlin intitulé « La Question européenne ». Naissance du Mouvement pour les États-Unis d’Europe ou Mouvement Paneuropéen.

En 1923 est publié à Vienne son livre Paneuropa (traduction française en 1926). Sont créées les éditions paneuropéennes et du mouvement paneuropéen. Il développe l’idée de réunir le charbon allemand et l’acier français. Il faudra attendre 1951 pour voir naître la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).

En 1924 est créée la revue mensuelle Paneuropa. Le Secrétariat général du Mouvement Paneuropéen s’installe à Vienne (Hofburg).

En 1925, il fait des tournées de conférences. Est fondé l’American Cooperative Committee of the Paneuropan Union.

Du 3 au 6 octobre 1926 a lieu le Ier Congrès Paneuropéen à Vienne.

En 1929, Aristide Briand présente l’idée européenne à la Société des Nations à Genève : « Entre des peuples qui sont géographiquement groupés comme les peuples d’Europe, il doit exister une sorte de lien fédéral ». Richard Nicklaus de Coudenhove-Kalergi propose la création de l’hymne national européen sur une musique de Beethoven, la neuvième symphonie, appelée aussi Ode à la joie.

En 1930, au IIe Congrès Paneuropéen à Berlin, Richard Nicklaus de Coudenhove-Kalergi propose de célébrer une journée de l’Europe au mois de mai.

Le 2 décembre 1933 est inauguré le Centre économique Paneuropéen à Vienne.

Le 17 mai 1934, le gouvernement autrichien affirme son adhésion à la politique paneuropéenne.

En 1938, après l’Anschluss, Richard Nicklaus de Coudenhove-Kalergi doit fuir l’Autriche pour la Suisse (avec l’aide de M. Jaeger, ambassadeur de Suisse). À Vienne, le secrétariat général de l’Union Paneuropéenne est perquisitionné. Ses archives sont saisies et étudiées par la Gestapo. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elles seront emportées en URSS, à Moscou, où elles demeurent toujours. Richard Nicklaus de Coudenhove-Kalergi croira toutefois toute sa vie à la perte totale de ses archives personnelles antérieures à son exil. En transitant par la France (dont il obtient la nationalité en 1939), il part pour les États-Unis d’Amérique en s’embarquant de Lisbonne dans un avion pour New York. C’est de là qu’il organise l’Union Paneuropéenne en exil.

Nommé professeur à l’université de New York, il dirige le séminaire : « L’Europe fédérale de l’après-guerre ». Constitution du Comité américain pour une Europe unie et libre.

En 1943 a lieu le Ve Congrès paneuropéen, New York. Winston Churchill communique par écrit son désir de voir se créer le Conseil de l’Europe. Il affirme : « Il existe un remède qui, s’il était généralement et spontanément adopté par la grande majorité des peuples dans de nombreux pays pourrait, comme par miracle, rendre l’Europe aussi libre et heureuse que la Suisse de nos jours. […] Nous devons construire une sorte d’États-Unis d’Europe. […] La première étape consiste à former un Conseil de l’Europe. Et de ce travail urgent, la France et l’Allemagne doivent ensemble prendre la direction. […] Je vous dis donc : “Debout, l’Europe !” ».

Il a ses premiers contacts épistolaires avec le général De Gaulle qu’il rencontrera en 1946.

En 1945 est signée à San Francisco la Charte des Nations unies, charte fondatrice de l’ONU, dont l’article 52 autorise la potentielle fondation d’une organisation européenne unie.

Source : Wikipédia.

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